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Guercœur

Guercœur est un opéra en trois actes d'Albéric Magnard sur un livret du compositeur. Composé entre 1897 et 1901, il est créé dans son intégralité le à l'Opéra de Paris sous la direction de François Ruhlmann avec notamment Yvonne Gall et Germaine Hoerner. Une partie importante de la partition (les actes 1 et 3) ayant brûlé lors de l'incendie de sa maison en 1914, c'est Guy Ropartz qui restaura la partition intégrale de l'ouvrage à partir de la réduction pour piano et du deuxième acte retrouvé intact.

L'opéra, tombé dans l'oubli, a été redécouvert et enregistré en 1986 par Michel Plasson, avec notamment José van Dam et Hildegard Behrens.

Guercœur sur la scène

Soucieux des interprètes et encore plus des décors et de la mise en scène de son œuvre, Albéric Magnard ne réussira jamais à faire représenter son deuxième opéra après l'achèvement de la partition fin février 1901.

Si la direction de l'Opéra-Comique fait miroiter au compositeur une production au cours de la saison 1907-1908, elle finira par reculer et commander à la place son opéra Bérénice (qui n'était alors pas achevé). Le directeur de l’Opéra-Comique Albert Carré (n’appréciant pas vraiment Magnard) refusera toujours de la programmer : selon lui, la mise en scène impose de nombreux changements de décors et la partition regorge de longs interludes symphoniques difficiles à mettre en scène.

Magnard se résigne donc à faire exécuter les actes séparément en version de concert : le troisième acte est joué à la Salle Poiriel de Nancy le 23 février 1908, sous la direction de Guy Ropartz tandis que le premier acte est créé à Paris le 18 décembre 1910 au Théâtre du Châtelet, sous la direction de Gabriel Pierné. La critique et le public, jusqu'alors très partagés sur la musique de Magnard, feront un triomphe lors de ces représentations : la musique est unanimement saluée.

Ce seront cependant les seules interprétations de Guercœur du vivant de Magnard, qui refusera d’ailleurs qu’on interprète le deuxième acte acte en concert, prétextant à juste titre que celui-ci est insensé sorti de son contexte, en plus d’être beaucoup plus long que les deux autres actes réunis.

La mort de Magnard sera intimement liée au sort de l’œuvre, forgeant ainsi le mythe autour du compositeur.

Nationaliste fervent, Magnard défendra sa propriété de Baron lors de l'arrivée de uhlans allemands en route pour Paris, le 3 septembre 1914 : non content de voir l’ennemi frapper à sa porte, il leur tirera dessus au travers des persiennes. Il paiera de sa vie cette action (qui sera qualifiée d’héroïque et l’élèvera en martyre) : les Allemands répliquent et mettre le feu au manoir tout en pillant celui-ci. Le compositeur, s'il n'a pas déjà été tué par balles lors de la fusillade, meurt dans les flammes.

Cet incendie a pour conséquence de détruire de nombreuses partitions, dont le conducteur et les parties d’orchestre des actes 1 et 3 de Guercœur. Magnard éditait en effet bon nombre d'œuvres à compte d'auteur, ne laissant ainsi qu'une ou deux copies en circulation, afin d’en contrôler la diffusion. Miraculeusement, la partition d'orchestre du deuxième acte se trouvait à Paris lors de l'incendie, permettant de conserver l’orchestration originale de l’acte.

Disposant de la réduction piano-chant éditée en 1904, Guy Ropartz reconstituera de mémoire l'orchestration des actes perdus en 1915-1916. Devenu directeur du Conservatoire de Strasbourg en 1919, il dirigera d’ailleurs l’acte 3 lors d’un concert à Strasbourg le 7 février 1923.

Il faudra cependant attendre le 24 avril 1931 avant de voir l'œuvre créée dans son entièreté sur la scène de l'Opéra de Paris, où l’émotion est à son comble : bon nombre d’amis de Magnard sont présents dans la salle. De son côté, le public accueille chaleureusement la partition, permettant de maintenir l’affiche pendant 11 représentations entre le 24 avril 1931 et le 8 mars 1932 avant que celle-ci ne retombe dans l'oubli.

Ce n'est qu'en 2019 que la première production moderne de Guercœur verra le jour à l'opéra d'Osnabrück, et la première réinterprétation sur une scène française a lieu à l'Opéra national du Rhin en avril 2024.

RĂ´les

Personnages humains

Personnages célestes

Personnages allégoriques

  • Les Illusions d'amour et de gloire: (deuxième illusion de gloire: AimĂ©e Mortimer)

Argument

Guercœur, mort prématurément, a la permission de revenir sur terre (une petite ville de Flandre ou d'Italie au Moyen Âge) pour retrouver Giselle, la femme aimée, son ami et disciple Heurtal et son peuple. Hélas, Gisèle a épousé Heurtal,et ce peuple qu'il croyait également fidèle le rejette et finit par le haïr. Il est frappé à mort et Guercœur trahi, déçu et désenchanté, remonte dans les cieux où la Déesse Vérité prophétise le bonheur de l'humanité.

Discographie sélective

Liens externes

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