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Guda

Guda est une enlumineuse de manuscrit allemande active au milieu du XIIe siècle.

Guda
Autoportrait de Guda
Période d'activité
XIIe siècle
Activités
Enlumineuse, religieuse chrétienne
Lieu de travail

Elle a réalisé son autoportrait dans un homéliaire — un recueil de textes pour la prédication religieuse —, autoportrait considéré comme l'un des plus anciens réalisés par une artiste dans l'histoire de l'art occidental[1].

Enlumineuse

Au Moyen-Âge, malgré l'humilité liée à leur situation souvent au sein d'un monastère, la majorité des enlumineurs et calligraphes indiquent leur nom à un endroit du manuscrit sur lequel ils ont travaillé : soit dans l'excipit à la fin de l'ouvrage, soit près ou dans une enluminure ou dans une marge[2]. Certains de ces artistes se sont représentés, avec plus ou moins de prétention ou de modestie, sur un tableau, dans une enluminure ou à un endroit particulier d'un ouvrage[2]. Cela nous permet de connaître nombre d'entre eux, y compris des femmes[2]. À l'époque, les grands monastères féminins étaient assez nombreux à avoir un scriptorium : atelier où étaient créés ou copiés les manuscrits ; des ateliers de laïcs existaient par ailleurs dans des villes[2].

Guda est indiquée dans l'homéliaire dit de Saint-Barthélemy (Bibliothèque universitaire de Francfort, Ms.Barth.42), daté du milieu du XIIe siècle, comme la copiste et l'enlumineuse. Elle s'est elle-même représentée sur une des deux seules lettrines historiées, au milieu de la lettre D (f.110v.), la main tendue et entourée de l'inscription suivante : « Guda, peccatrix mulier, scripsit et pinxit hunc librum » (Guda, pécheresse, a écrit et enluminé ce livre)[3]. Le lieu de réalisation du manuscrit n'a pu être déterminé avec précision, probablement dans un monastère rhénan, mais il est localisé depuis le XVe siècle à Francfort[4]. Ceci permet de savoir que Guda était une religieuse au sein d'un monastère rhénan, qui a travaillé à un homéliaire lié à la cathédrale de Francfort[2]. Le livre en question contient également sept lettrines réalisées par cette enlumineuse[2].

Postérité

Le nom de l'artiste se retrouve dans l'installation artistique The Dinner Party (1974-1979) de Judy Chicago dans l'aile II, associée à la convive Hrotsvita de Gandersheim.

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Leo Baer, « Die Nonne Guta, eine Miniaturmalerin des XII. Jahrh. », Frankfurter Bücherfreund, 14, 1920-1921, p. 1
  • (en) Delia Gaze, Dictionary of Women Artists, vol. J-Z, Taylor & Francis, , 1 512, p. 9 et 22
  • Christiane Klapisch-Zuber, « Guda et Claricia : deux « autoportraits » féminins du XIIe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 19, 2004, p.159-163 DOI 10.4000/clio.1602

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Christiane Klapisch-Zuber, Georges Duby, Michelle Perrot, Histoire des femmes en Occident, t. 2, Le Moyen Âge.
  2. Christiane Klapisch-Zuber, « Guda et Claricia : deux « autoportraits » féminins du XIIe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 19, , p. 159–163 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.1602, lire en ligne, consulté le )
  3. Gaze 1997.
  4. Notice du ms. dans le catalogue de la bibliothèque universitaire de Francfort.
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