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Groupement villageois

Un groupement villageois est, en Afrique, une organisation volontaire de producteurs ruraux, à caractère économique et social, gérée démocratiquement par ses membres et visant le bien-être de ses membres et de la communauté villageoise.

Historique

En , une Conférence des pays membres de l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), à Niamey, recommande de prendre les villages comme unité de base pour le développement communautaire. À partir de 1970, une expérience de Groupements Villageois à caractère Coopératif (GVC) est tentée dans les pays membres de cette organisation : Cameroun, Haute-Volta (devenue ultérieurement le Burkina Faso), Côte d'Ivoire, Gabon, Dahomey (devenue le Bénin), etc. Des expériences avaient déjà été tentées dans le Zou, le Mono, l'Atacora. Des groupements coopératifs et communautaires de paysans émergent au sein d'associations villageoises, dont l'action porte notamment sur l'apprentissage des principes de gestion, la participation à la diffusion des techniques agricoles, et la réalisation de projets économiques, ou d'infrastrustures (telles qu'un réseau d'irrigation)[1] - [2]. Ces associations peuvent aussi faciliter l'accès à des microcrédits collectifs, même si des tensions se créent autant des cautions solidaires associées à ces prêts[3].

Ces groupements villageois sont quelquefois une Ă©tape dans la constitution d'organisations professionnelles. Ainsi en est-il, par exemple, dans la filière coton au Burkina Faso. Les groupements villageois ont participĂ© Ă  la promotion de la culture du coton, mais sont restĂ©s multi-filières. Ă€ la suite de la crise des annĂ©es 1990 sur le marchĂ© du coton, des Groupements de Producteurs de Coton (GPC) se structurent, focalisĂ©s autour de la filière coton. Chaque GPC regroupe un nombre rĂ©duit de producteurs qui se connaissent et se choisissent, permettant une meilleure gestion des cautions solidaires. Plusieurs GPC se crĂ©ent au sein de chaque village, mĂŞme si les groupements villageois subsistent. Des Unions dĂ©partementales et rĂ©gionales de producteurs de coton sont ensuite constituĂ©es, en pyramide, Ă  partir des GPC. Des conseillers en gestion sont recrutĂ©s par les Unions dĂ©partementales de GPC. Finalement, une Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) est formĂ©e, qui peut peser de façon significaticve dans les nĂ©gociations avec les industriels, qui parvient Ă  matĂ©rialiser un accord interprofessionnel de consolidation de la filière coton fin 1998, et qui amĂ©liore progressivement la situation financière et les conditions commerciales proposĂ©es aux producteurs adhĂ©rant Ă  ces coopĂ©ratives. En 2016, l'UNPCB est une organisation dont le budget annuel dĂ©passe 3 milliards de Francs CFA (soit près de 20 millions d’euros). Elle rĂ©unit 9 217 groupements de producteurs de coton et 177 unions dĂ©partementales de producteurs de coton[4] - [5].

Références

  1. Rigobert Cocou Tossou, « Le Groupement Villageois : un cadre de participation communautaire au développement ou un instrument de réalisation d'intérêts individuels et conflictuels », Bulletin de l'APAD, no 5,‎ (lire en ligne)
  2. Philippe Lavigne Delville, « Groupements villageois et processus de transition », Cahiers Sciences Humaines, no 28 (2),‎ , p. 327-343 (lire en ligne)
  3. Diop Sérigné, « Micro-prêts collectifs et amélioration de la performance des groupements villageois : enquête à Kolda (Sénégal) », RECMA, no 350,‎ , p. 100-113 doi=10.3917/recma.350.0100 (lire en ligne)
  4. Alain Bonnassieux, « Filière cotton, emergence des organisations de producteurs et transformations territoriales au Mali et au Burkina Faso », Les Cahiers d’Outre-Mer, no 220,‎ , p. 421-434 (DOI 10.4000/com.961, lire en ligne)
  5. « Au Burkina, les producteurs de coton veulent discuter d’égal à égal avec les industriels », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)

Autres sources


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