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Groupe de Beaver Hall

Le Groupe de Beaver Hall (ou Beaver Hall Group) est un regroupement de peintres à Montréal fondé en 1920[1].

Carton d'invitation du Groupe de Beaver Hall à l'occasion de leur première exposition en 1920 à Montréal

Histoire

Le groupe naît au mois de à l'instigation de Randolph Stanley Hewton, Edwin Holgate, Mabel May (en), Lilias Torrance Newton, Mabel Lockerby, Anne Savage et A. Y. Jackson. Le nom de Beaver Hall réfère à l'emplacement du studio qu'ils occupaient au 305 de la côte du Beaver Hall. Le Groupe de Beaver Hall tient sa première exposition le [2]. Adam Sherriff Scott, James Bisset Crockart, Regina Seiden et William Thurtan Topham rejoignent ce groupe[3]. Le groupe tiendra seulement trois autres expositions avant de se dissoudre en 1923, laissant les membres poursuivre des carrières individuelles[4].

Contribution

Malgré sa brièveté en tant que regroupement d'artistes, le Groupe de Beaver Hall a contribué à donner une nouvelle impulsion à la vie artistique de Montréal à l'époque et en faisant place à plusieurs femmes peintres dont Nora Collyer (en), Emily Coonan, Prudence Heward, Mabel Lockerby, Mabel May, Kathleen Morris, Lillias Torrance Newton, Sarah Robertson, Anne Savage et Ethel Seath. Comparé au Groupe des sept basé à Toronto qui se distingue par ses représentations de la nature sauvage canadienne, le Groupe de Beaver Hall fait surtout place aux portraits et aux paysages ruraux et urbains, introduisant par les différents styles de ses membres un élan de modernité dans le milieu culturel montréalais[5].

Ce groupe revĂŞt une importance pour l'histoire des femmes artistes canadiennes – un phĂ©nomène observĂ© par l’auteure Evelyn Waters dans son livre The Women of Beaver Hall[6], qui est l’un des premiers livre ayant Ă©tĂ© Ă©crit sur ce groupe. Cette importance est visible dans la structure du groupe. Le groupe Ă©tait constituĂ© de dix femmes soutenues par leurs pairs masculins. Aucun autre groupe artistique ne pouvait se comparer en termes de paritĂ© des sexes[7].  Les femmes artistes du groupe du Beaver Hall ont contribuĂ© au mouvement fĂ©ministe en arts visuels. Elles Ă©taient très actives au sein du groupe en voyageant, crĂ©ant et exposant ensemble. Cela n’était pas socialement acceptable pour les femmes et assez inhabituel dans le monde des arts au dĂ©but du XXe siècle[8].  Les thèmes abordĂ©s dans leurs Ĺ“uvres ont Ă©galement contribuĂ© Ă  l'avancement du mouvement fĂ©ministe[9] dans le milieu de l'art Ă  MontrĂ©al. Les portraits ont donnĂ© lieu Ă  l'Ă©mergence d'une culture visuelle nouvelle, plus diversifiĂ©e et Ă©galement enracinĂ©e dans une modernitĂ© fĂ©minine canadienne. Des femmes de toutes les classes, origines ethniques et raciales Ă©taient reprĂ©sentĂ©es. Immigrantes (1928), Dark Girl (1935), Indian Head (1936) sont trois tableaux de Prudence Heward qui explorent la notion de race et de genre[10].

Les femmes du Beaver Hall jouaient également un rôle actif au sein de la communauté artistique. Toutes les femmes du groupe ont fréquenté l'Art Association of Montreal – connue aujourd'hui sous le nom de Musée des beaux-arts de Montréal – qui a joué un rôle clé dans l'éducation artistique. Cela a entraîné une émancipation des femmes artistes en général[10].

Galerie

  • CĂ´te du Beaver Hall, 1928
    CĂ´te du Beaver Hall, 1928[11]
  • CĂ´te du Beaver Hall de Kathleen Morris
    CĂ´te du Beaver Hall de Kathleen Morris
  • Au théâtre de Prudence Heward
    Au théâtre de Prudence Heward
  • Jeune garçon (Jack May) de Lilias Torrance Newton
    Jeune garçon (Jack May) de Lilias Torrance Newton
  • Le traĂ®neau bleu de Sarah Robertson
    Le traîneau bleu de Sarah Robertson

Bibliographie

  • Jacques Des Rochers, « une modernitĂ© des annĂ©es 1920. MontrĂ©al, Le Groupe de Beaver Hall », Revue M du musĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al,‎ , p. 4-9 (ISSN 1715-4820)

Notes et références

  1. cybermuse.gallery.ca
  2. Des Rochers, Jacques, 1960-, Foss, Brian, 1955-, Groupe de Beaver Hall. et Musée des beaux-arts de Montréal, Une modernité des années 1920 à Montréal : le groupe de Beaver Hall (ISBN 9782891923903, 2891923901 et 9781908966940, OCLC 929407983, lire en ligne)
  3. Anne-Élisabeth Vallée, « Jacques Des Rochers et Brian Foss (sous la dir. de), Une modernité des années 1920 à Montréal : le groupe de Beaver Hall, Montréal : Musée des beaux-arts de Montréal; Londres, ru : Black dog Publishing, 2015, 351 pp. illustrations principalement en couleur, $ 49.95 relié (ISBN 9782891923903) (mbam) », RACAR : Revue d'art canadienne / Canadian Art Review, vol. 42, no 1,‎ , p. 103–105 (DOI https://doi.org/10.7202/1040853ar, lire en ligne, consulté le )
  4. mbam.qc.ca
  5. montrealgazette.com
  6. (en) « Beaver Hall BOOKS », sur Beaver Hall Group: Canadian Modernist Painters (consulté le )
  7. Kristina Huneault, « As Well as Men’: The Gendering of Beaver Hall », 1920s Modernism in Montreal,‎
  8. Evelyn Waters, The Women of Beaver Hall: Canadian Modernist Painters, Toronto, Dundurn Press,
  9. Lucille Beaudry, « L’art et le féminisme au Québec : aspects d’une contribution à l’interrogation politique », Recherches féministes, vol. 27, no 2,‎ , p. 7–19 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/1027915ar, lire en ligne, consulté le )
  10. Sierra Bellow, « Women who look out from the canvas: The paintings of Prudence Heward », National Gallery of Canada Magazine,‎ (lire en ligne).
  11. beaverhallgroup.weebly.com
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