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Grande Étude

Dans la philosophie chinoise, la Grande Étude, ou Da xue (chinois traditionnel 大學, chinois simplifié 大学, pinyin Dàxué), se compose d'un canon, attribué à Confucius, et d'un commentaire en dix chapitres attribué à Zengzi, un de ses principaux disciples.

Calligraphie de Grande Étude à Tainan.

D'abord intĂ©grĂ© dans le Livre des Rites (Li Ji), ce petit texte connut un regain d'intĂ©rĂŞt sous la dynastie des Song, lors du renouveau confucianiste (connu en Occident sous le nom de NĂ©oconfucianisme) dont le thĂ©oricien le plus important est Zhu Xi. Les penseurs de cette Ă©poque ont trouvĂ© dans ce court traitĂ©, dans l'Invariable Milieu (Zhong Yong) et dans le Livre des Mutations (le Yi King ou Yi Jing) de quoi rĂ©gĂ©nĂ©rer l'enseignement de Confucius en rĂ©pondant aux aspirations spiritualistes engendrĂ©es par l'essor du TaoĂŻsme et du Bouddhisme Chan (Zen en japonais). Depuis lors et jusqu'Ă  la fin de l'Empire, le Confucianisme de Zhu Xi a conservĂ© le statut de philosophie d'État et sa lecture de la Grande Étude, un des « Quatre Livres Â» avec le Zhong Yong, les Entretiens de Confucius et le Mencius, tint lieu de credo pour des gĂ©nĂ©rations de LettrĂ©s chinois.

Comme tout « classique Â», le texte prĂ©sentĂ© ici tire sa vitalitĂ© des nombreuses lectures auxquelles il se prĂŞte, selon les points de vue et les Ă©poques. L'interprĂ©tation et les remaniements proposĂ©s par Zhu Xi donnent Ă  ce texte une portĂ©e universelle tout en mettant l'accent sur le devoir de « rĂ©gĂ©nĂ©rer le peuple Â» et de « scruter les choses Â». Cette leçon a Ă©tĂ© discutĂ©e et il semble que cette « Grande Étude Â» puisse aussi ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant Ă  l'origine un rĂ©sumĂ© introductif Ă  l'usage du jeune Prince. Les instructions illustrĂ©es dans les dix commentaires sont des dĂ©clinaisons de la doctrine fondĂ©e dans le premier chapitre : Le Prince gouverne grâce Ă  la connaissance, en commençant par rĂ©former sa personne, et dans l'intĂ©rĂŞt et l'amour du peuple, alors sa puissance politique et morale pourra efficacement rayonner sur le monde qui sera en paix. Connaissance des causes, sagesse accomplie, sĂ©rĂ©nitĂ© intĂ©rieure, harmonie familiale, bon gouvernement et monde en paix sont ainsi considĂ©rĂ©s comme diffĂ©rents effets de la mĂŞme cause : la conformitĂ© au Tao ; et comme diffĂ©rentes modalitĂ©s de la mĂŞme qualitĂ© : la « puissance morale Â» (le Tö, ou « Vertu Â»). Affirmant le lien indĂ©fectible de la politique et de la morale, la force de l'exemplaritĂ©, la primautĂ© du peuple, cette Grande Étude est bien dans la voie tracĂ©e il y a 25 siècles par Confucius et pourrait ĂŞtre consultĂ©e avec profit par les gouvernants d'aujourd'hui.

Bibliographie

  • Livre des rites (Li tsi, Li-ki, EFEO Li king, pinyin Li jing ; MĂ©moires sur les rites), trad. SĂ©raphin Couvreur (1913), avec La Grande Étude (Ta-hiue, EFEO Ta hio, pinyin Da xue), chap. 42.
  • Trad. SĂ©raphin Couvreur (1895) dans Les quatre livres, Entretiens de Confucius et de ses disciples, Cathasia, 1949
  • Trad. G. Pauthier (1932) : Le Tá hio, ou La grande Ă©tude, Hachette Livre BNF, 2013, 26 p.
  • Trad. Martine Hasse, La Grande Étude, Cerf, 1984.
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