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Grève des cheminots de 1986 et 1987

Les grèves des cheminots de 1986 et 1987 sont un mouvement social en France qui se prolonge de à .

Le mouvement

Dans la foulée du mouvement étudiant victorieux contre le projet de loi Devaquet contre la sélection à l'entrée à l'université[1], les chemins de fer connaissent l'un des mouvements les plus durs de leur histoire du au . Le trafic est paralysé pendant les fêtes de fin d'année, obligeant parfois la SNCF à loger les usagers bloqués dans des wagons à quai[2]. Le la grève démarre à Paris-Nord, l’action s’étend le jour même sur l’ensemble du réseau Nord. Le 19, les dépôts de Paris-Sud-Est, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse se mettent en grève. Le 20 au matin, 70 dépôts sur 94 sont en grève ; le soir, 93. Début , 90 des 94 dépôts ferroviaires sont en grève. Quelque 90% du personnel roulant et 70% des sédentaires cessent le travail. Des usagers bloqués loin de chez eux sont même logés par la SNCF dans des trains restés à quai[3].

Cette grève est précédée par un mouvement des vendeurs et vendeuses SNCF lancé par la CFDT qui lancent une grève des réservations, en réaction à la décision de la direction de leur supprimer une indemnité quand les réservations deviennent obligatoires. Le maintien de la prime de saisie est acquis.

Le mouvement est issu d'une pĂ©tition locale appelant la grève le rĂ©digĂ©e par un agent de conduite de la gare du Nord qui recueille rapidement plus de 200 signatures[1]. Elle est reprise au hasard des rencontres dans les dĂ©pĂ´ts et reproduit avec les moyens du bord, diffusĂ© puis adoptĂ© au cours d’assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales. Il affirme : « Les agents de conduite demandent aux diffĂ©rentes organisations syndicales, CFDT, CFTC, CGT, FGAAC, FO, de soutenir leur mouvement. Ils sauront prendre leurs responsabilitĂ©s vis-Ă -vis des organisations syndicales qui ne leur apporteraient pas leur soutien. »[1] Des coordinations asyndicales se mettent en place, les syndicats ne suivant d'abord le mouvement qu'avec rĂ©ticence (CGT) puis cherchant Ă  le quitter sur un accord partiel (CFDT), quand CGC, FMC, CFTC n'y adhèrent pas[4]. La grève reconductible rompt avec les journĂ©es d'action isolĂ©es, par un retour Ă  l’action directe par l’occupation des voies et des locaux de travail et l’instauration d’un contrĂ´le de la base sur les nĂ©gociations. Alors que les syndicats tentent d'abord de l'orienter vers de revendications salariales classiques, le mouvement naĂ®t en rĂ©action Ă  la nouvelle grille des salaires, imposĂ©e après les attaques du ministre des transports, Jacques Douffiagues, contre le statut des cheminots, qui remplace la promotion Ă  l’anciennetĂ© par un système d’avancement au mĂ©rite, apprĂ©ciĂ© par les supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques[1].

Le projet de grille des salaires est remisé, mais alors que le mouvement s'érode à partir du , les grévistes n'obtiennent satisfaction ni sur les salaires, ni sur les conditions de travail.

Cependant , sans l'avouer ouvertement, la SNCF améliorera les conditions d'hébergement des Agents de Conduite : un nécessaire de toilette et les draps seront fournis dans les foyers de roulants ainsi qu'une limitation à 5 nuits de travail consécutives

[4].

Notes et références

  1. Maurice Najman, « Les grandes grèves dans les transports », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
  2. « Les grandes grèves dans les transports », sur liberation.fr, (consulté le ).
  3. Robin Prudent, « En 1986, une grève de la SNCF paralysait le secteur ferroviaire pendant les fêtes de fin d'année », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  4. « la grève des cheminots (18 décembre 1986 - 15 janvier 1987) », sur lutte-ouvriere.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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