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Giorgio Cesarano

Giorgio Cesarano (Milan, le – Milan, ) est un philosophe, poète et traducteur italien.

Giorgio Cesarano
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  47 ans)
Milan
Nationalité
Activités

Biographie

Giorgio Cesarano naît le à Milan, au sein d’une famille de la petite aristocratie méridionale. Son père Federico, s’est distingué durant la Grande Guerre comme légionnaire lors de la rébellion de Fiume sous le commandement de l’écrivain Gabriele D’Annunzio. En 1959, il publie L’Erba bianca, un recueil de poésies de jeunesse, chez l’éditeur Schwarz, avec une préface de Franco Fortini.

Il rencontre en 1961 des difficultĂ©s Ă©conomiques, dues aux alĂ©as d’une typographie ouverte avec deux amis escrocs. PoussĂ© par son amitiĂ© rĂ©cente avec Fortini, il se consacre avec un enthousiasme neuf Ă  la poĂ©sie et se rapproche du monde littĂ©raire lombard (amitiĂ© avec Giovanni Raboni[1] - [2], Giovanni Giudici et Giancarlo Majorino). En 1963 il publie La pura veritĂ , recueil de poèmes, chez Monadori, dans la collection « Il Tornasole Â», pour lequel il reçoit en 1964 le prix littĂ©raire Alte Ceccato ; il participe Ă  la rĂ©daction de la revue Questo e altroet collabore Ă  Aut aut, Palatina, argomenti et Quaderni piacentini. Il se rapproche de Classe Operaia et participe aux activitĂ©s du groupe milanais, Ă  des sĂ©minaires et des congrès nationaux. Durant et après l’existence de Classe operaia, il prend part Ă  des groupes d’études sur Lukács et Socialisme ou barbarie, qui se tiennent Ă  Milan entre 1965 et 1967.

Il s'occupe en 1965 avec Raboni et Majorino de la rubrique « Questioni di poesia Â» sur la revue « Paragone Â». AmitiĂ© importante avec Vittorio Sereni[3] et rencontres avec Renato Guttuso aux cĂ´tĂ©s de son ami peintre Attilio Steffanoni.

En novembre-dĂ©cembre de 1967 le mouvement Ă©tudiant et de contestation gĂ©nĂ©rale de la sociĂ©tĂ© dĂ©bute avec des occupations gĂ©nĂ©ralisĂ©e des universitĂ©s.

Il Ă©crit en 1968 Il soggetto, un drame politique sur la mort de Che Guevara, publiĂ© sur « Rendiconti Â», n° 17/18, qui sera retravaillĂ© par la suite avec un groupe de théâtre (sous le nouveau titre gli armi) Ă  la demande durant l’étĂ© du théâtre Piccolo de Milan et du Teatro stabile de Turin, sans jamais parvenir pour autant Ă  une reprĂ©sentation. Cesarano participe Ă  l’occupation de la Triennale de Milan. Le , un assaut du Corriere della Sera après l’attentat contre Rudi Dutschke, chef de file du mouvement Ă©tudiant allemand produit des affrontements entre manifestants et policiers qui secouent le centre de Milan durant la nuit entière. Cesarano en Ă©crit une chronique, publiĂ©e Ă  l’automne dans « Nuovi argomenti Â» sous le titre de La notte del Corriere. Il rĂ©dige un journal intime sur les Ă©vĂ©nements du printemps milanais. Anna Banti le publie sur « Paragone Â» sous le titre de Vengo anch’io avant que Mondadori ne le reprenne en volume comme I giorni del dissenso. Cesarano participe plus activement au mouvement et contribue notamment au comitĂ© de base de la Pirelli. Il se noue d’amitiĂ© avec le jeune Eddie Ginosa qui, influencĂ© d’abord par l’Internationale Situationniste, fait partie des figures de proue de la vague de renouvellement du mouvement libertaire sclĂ©rosĂ© après le Mai français. Il change de manière de vivre et de penser pour s’identifier avec les manifestations les plus radicales du mouvement rĂ©volutionnaire et se rapprocher de la production thĂ©orique de l’Internationale Situationniste et des communistes conseillistes. En consĂ©quence il s’éloigne de plus en plus du monde littĂ©raire officiel et de l’industrie culturelle.

Au début de l’année 1969 Cesarano participe aux occupations de l’Hotel Commercio et de la maison d’édition il Saggiatore de Milan. Après les attentats à la dynamite à la gare centrale et à la Foire de Milan commence la stratégie de la tension qui culminera avec le massacre d’État du . À la suite d’une perquisition policière dans son bureau milanais et dans sa maison de Bergame, Cesarano, accusé de tentative d’attentat, est arrêté et mis en détention à San Vittore avec les anarchistes Gianoberto Gallieri, Joe Fallisi et Franco Bertoli. Faute d’indice, ils sont tous relâchés au bout de trois jours d’isolement.

Cesarano dĂ©mĂ©nage dans un bureau de via Fiorichiari louĂ© avec Piero Coppo, un ami avec qui il partage la passion rĂ©volutionnaire. Les rencontres, les interventions et les rĂ©flexions avec des camarades de Milan, GĂŞnes, Turin et Rome se concrĂ©tisent entre autres dans le groupe informel Ludd et ses trois bulletins. Cesarano adhère Ă  l’aile la plus radicale qui s’exprime au cours de « l’automne chaud Â». Il frĂ©quente le siège anarchiste de via Scaldasole Ă  Milan. Le  se produit le massacre de piazza Fontana. Certains membres de Ludd seront arrĂŞtĂ©s et incarcĂ©rĂ©s ; la police recherche Eddie Ginosa. Cesarano comprend immĂ©diatement la matrice et les buts du massacre dans le tract Bombe sangue capitale, diffusĂ© Ă  Milan en , signĂ© Ludd-Conseils prolĂ©taires.

En 1970, Cesarano se lance Ă  la recherche de lieux pour dĂ©mĂ©nager Ă  la campagne afin de construire une communautĂ© ouverte Ă  de nouvelles expĂ©riences de vie quotidienne. En avril il repère une maison Ă  rĂ©nover Ă  Pieve di Compito, dans la province de Lucques. Le « podere al Mennucci Â» sera au cours des annĂ©es suivantes un lieu de rĂ©fĂ©rence pour amis et camarades, un espace d’élaboration, de rencontres et de ruptures.

En 1971. Une tentative communautaire avec certains adhĂ©rents Ă  l’Organisation conseilliste prend fin, au bout de quelques mois, face Ă  de nettes divergences thĂ©orico-pratiques. Ainsi se conclut l’expĂ©rience communautaire du « podere al Mennucci Â». Après avoir dĂ©finitivement mis en ordre la maison, Cesarano, dans une condition de solitude forcĂ©e, se lance dans un travail d’étude et de recherche plus large et plus organique : il commence la rĂ©daction manuscrite de Per la critica dell’utopia capitale, titre initial de ce qui serait devenu par la suite Critica dell’utopia capitale[4].

En octobre son ami Eddie Ginosa se suicide. Cesarano voit rĂ©alisĂ©e par son jeune ami l’idĂ©e suicidaire qui l’accompagne depuis toujours comme « vice absurde Â». En refusant encore une fois la fascination pour le suicide, il rejette avec luciditĂ© la « critique de la vie quotidienne Â» qui Ă©tait devenue un impĂ©ratif angoissant. Il dĂ©die Ă  Eddie son travail en Ă©crivant sur le frontispice du premier carnet : « Ceux-lĂ  sont nĂ©s pour une vie qui reste Ă  inventer ; dans la mesure oĂą ils ont vĂ©cu, c’est pour cette espĂ©rance qu’ils ont fini par se tuer Â». (Raoul Vaneigem, BanalitĂ©s de base). Avec Raboni, qui a louĂ© une maison près du « Mennucci Â», il Ă©crit un scĂ©nario tĂ©lĂ©visĂ© pour la RAI, La Carriera, et obtient de la maison d’édition Garzanti des travaux de traduction.

Il rencontre en 1972 Jacques Camatte[5] qui passe quelque temps au « Mennucci Â».

La mĂŞme annĂ©e, la publication des Limites du dĂ©veloppement, premier rapport au Club de Rome, et d’autres Ă©tudes analogues rĂ©alisĂ©es par des agences et des fondations capitalistes sur la « crise des ressources Â», la « croissance zĂ©ro Â» etc, l'amènent Ă  rĂ©diger le pamphlet Apocalypse et rĂ©volution que la maison d’édition Dedalo de Bari accepte de le publier, et qui paraĂ®tra en 1973, signĂ© avec Collu.

Durant l’étĂ© et au cours d’un voyage au Danemark, il commence la rĂ©daction du Manuel de survie, achevĂ©e Ă  l’automne, publiĂ© en 1974 par Dedalo. 

Il commence en 1974 la traduction des Confessions de Rousseau, qui paraĂ®tra, avec sa prĂ©face, dans la collection « I Grandi Libri Â» de Garzanti en 1976. Il rĂ©vise des textes poĂ©tiques inĂ©dits et les envoie Ă  Anna Banti pour « Paragone Â» en les accompagnant d’une « Introduzione a un commiato Â» oĂą il formalise son abandon de la production – et de la dimension – poĂ©tique et littĂ©raire.

En 1975, il fait face à des difficultés économiques croissantes et recherche pour cette raison du travail mais se heurte à l’ostracisme des milieux intellectuels. Il rédige des entrées encyclopédiques concernant le folklore, l’art et le territoire pour l’Enciclopedia europea de Garzanti.

Il vit des histoires d’amour difficiles. Par un concours de circonstances il ne trouve pas de soutien chez de vieux amis, en cette pĂ©riode de graves problèmes personnels. L’enthousiasme pour les « journĂ©es d’avril Â» et pour les très jeunes prolĂ©taires du groupe « Puzz Â» n’efface pas l’amertume de dĂ©sillusions rĂ©pĂ©tĂ©es. Il somatise la dĂ©pression en malaises physiques et se suicide via Lomazzo le .

Ĺ’uvres

  • Apocalypse et RĂ©volution, Bordeaux, Éditions la TempĂŞte, 2020
  • Manuel de survie, Bordeaux, Éditions la TempĂŞte, 2019
  • Apocalypse et rĂ©volution, Invariance, sĂ©rie 2.
  • Chronique d'un bal masquĂ©, Invariance, sĂ©rie 1.

Références

  1. « Giovanni Raboni | Amici », sur www.giovanniraboni.it (consulté le ) -
  2. « Cesarano, la rivolta del poeta che rinuncio ai versi », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. « Gli amici – Archivio Vittorio Sereni », sur www.archiviovittoriosereni.it (consulté le )
  4. « Giorgio Cesarano, Critica dell'utopia capitale », sur www.colibriedizioni.it (consulté le )
  5. « anciennes », sur revueinvariance.pagesperso-orange.fr (consulté le )

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