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Gibellula pulchra

Gibellula pulchra est une espèce de champignons ascomycètes de la famille des Cordycipitaceae. Cette espèce, comme l'ensemble du genre Gibellula dont elle est l'espèce type est un entomopathogène spécialisé dans les araignées dont elle est un facteur de mortalité important sur l'ensemble du globe. Il s'agit du stade asexué, le stade sexué associé se nommant Torrubiella arachnophila.

Gibellula pulchra
Description de cette image, également commentée ci-après
Gibellula pulchra (Colombie)

Espèce

Gibellula pulchra
(Sacc.) Cavara, 1894

Description

Corémies de Gibellula pulchra (Jammu-et-Cachemire, Inde)
b. Corémie ; c.Faisceau d'hyphes avec conidiophores (x) ; d1.Conidiophore avec ses ramifications et ses phialides en rayon ; d2. Ramification stérile surmontée de ses phialides et conidies ; e. Phialides et conidies ; f. Conidies (illustration d'Oudemans, 1877).

Gibellula pulchra se prĂ©sente sous la forme d'une masse mycĂ©lienne blanchâtre ou jaunâtre pâle, parfois colorĂ©e de rosâtre, recouvrant presque entièrement le corps de l’araignĂ©e qui reste la plupart du temps indĂ©terminable au delĂ  de l'ordre. De nombreuses corĂ©mies plus ou moins rigides Ă©mergent de la masse. Elles sont longues de 1 Ă  4 mm, presque lisses dans le bas et poudrĂ©e dans le haut. Elles sont blanches au dĂ©but puis rosissent Ă  mesure que l'ensemble sèche[1] - [2].

Ces corĂ©mies sont formĂ©es d’un faisceau d’hyphes hyalins, cloisonnĂ©s et larges de 2 Ă  4 ÎĽm d'oĂą naissent latĂ©rallement des conidiophores bien diffĂ©renciĂ©s. Ils sont hyalins, constituĂ©s d’une base cylindrique et verruqueuse mesurant de 7 Ă  9 ÎĽm de diamètre. Ils sont surmontĂ©s par des ramifications stĂ©riles en forme de clou et par des phialides presque cylindriques, mesurant jusqu’à 10 ÎĽm de long, le tout Ă©tant disposĂ© de façon rayonnante. Ce sont ces dernières qui produisent les nombreuses conidies elliptiques Ă  fusoĂŻdes qui assurent la reproduction vĂ©gĂ©tative du champignon. Elles sont hyalines, lisses, mesurent 3 Ă  5 ÎĽm de long pour 1,5 Ă  2 ÎĽm de large[1] - [2].

Confusion possible

Gibellula pulchra (illustration de Cavara, 1894)

En Europe, cette espèce se distingue grâce à son hôte, l'araignée, et grâce à l'agencement de l'appareil fructifère. Gibellula leiopus est une espèce proche moins fréquente en Europe, mais plus courante en Amérique du Nord, qui se différencie par des conidiophores plus courts et des phialides non rayonnantes[1].

RĂ©partition

Gibellula pulchra est une espèce particulièrement cosmopolite et largement distribuée à travers le monde des régions tempérées aux régions subtropicales et tropicales à haute et basse altitude[3].

En Amérique du Nord, elle est référencée au Canada, aux USA (dont Hawaï) et au Mexique. En Amérique centrale et du Sud, elle se rencontre à Puerto Rico, à Cuba, à Trinidad, au Venezuela, au Guyana, en Équateur, au Brésil, au Chili et en Argentine. En Asie, l'espèce est indiquée en Sibérie, en Chine, à Taïwan, au Japon, en Thaïlande, au Sri Lanka, en Papouasie Nouvelle Guinée et dans les Îles Salomon. En Afrique, elle a été déterminée en Afrique du Sud et au Ghana. En Europe, l'espèce se trouve en Belgique, en Italie, en Autriche, en Espagne, au Portugal, au Danemark, en France, aux Pays-Bas, en Pologne, au Royaume-Uni, en Suisse, en Russie européenne et en Turquie[1] - [3].

En France, l'espèce est présente dans les départements Allier, Ardennes, Cantal, Cher, Jura, Maine-et-Loire, Bas-Rhin, Haute-Saône, Saône et Loire, Savoie, Haute-Savoie et Vaucluse[2].

Taxonomie

Corethropsis pulchra (illustration de Saccardo, 1877).

Cette espèce est formellement décrite par l'Italien Pier Andrea Saccardo en sous le nom Corethropsis pulchra. Elle est ensuite recombinée dans le genre Gibellula par son compatriote Fridiano Cavara. De nombreuses descriptions ont eu lieu au cours de l'Histoire rendant sa nomenclature longue, compliquée et confuse. Durant les années 2010, plusieurs révisions synonymisent un grand nombre de noms[1] - [3].

En 2019, parmi les dix-sept espèces et variétés reconnues de Gibellula, G. pulchra est l'espèce type, et l'un des champignons pathogènes d'arachnides les plus répandus dans le monde[1] - [3].

Gibellula pulchra est le stade asexué dit anamorphe de ce champignon ; Torrubiella arachnophila en est le stade sexué associé dit téléomorphe[1] - [2].

Synonymie

  • Corethropsis pulchra Sacc. (basionyme)[1]
  • Corethropsis australis Speg., 1882[3] - [1]
  • Isaria aspergilliformis Rostr., 1893[3] - [1]
  • Gibellula aspergilliformis (Rostr.) Vuill., 1910[3] - [1]
  • Gibellula suffulta Speare, 1912[3] - [1]
  • Gibellula arachnophila J.R. Johnst., 1915[3] - [1]
  • Gibellula arachnophila f. macropus Vuill. ex Maubl., 1920[3] - [1]
  • Gibellula haygarrthii Bijl, 1922[3] - [1]
  • Gibellula aranearum Syd., 1922[3] - [1]
  • non Gibellula arachnophila (Ditmar) Vuill. (1910)[3] - [1]

Notes et références

  1. Jean-Jacques Roth & Nicolas Van Vooren, « Note sur Gibellula pulchra (Hypocreales), un hyphomycète parasite des araignées », Ascomycete.org, vol. 8, no 2,‎ , p. 77-82 (lire en ligne)
  2. Jean Mornand & Rémi Péan, « Torrubiella Boud. 1885 (Hypocreales, Clavicipitaceae) », sur Ascomycete.org
  3. (en) Bhushan Shrestha et al., « Spider-pathogenic fungi within Hypocreales (Ascomycota): their current nomenclature, diversity, and distribution », Mycological Progress, vol. 18,‎ , p. 983–1003 (DOI 10.1007/s11557-019-01512-3)

Liens externes

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