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Georges-Jean Mouchet

Georges-Jean-Jacques Mouchet, nĂ© le Ă  DarnĂ©tal et mort le Ă  Paris, est un lexicographe français.

Georges-Jean Mouchet
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Paris
Nationalité
Activité

Biographie

Fils d’un fabricant de drap, Mouchet fut Ă©lève du savant Foncemagne pour les Ă©tudes historiques, ami de La Curne de Sainte-Palaye et de BrĂ©quigny, qu’il accompagna  Ă  Londres, en 1763 et en 1766, et qu’il aida beaucoup dans la rĂ©daction de sa Table chronologique des diplĂ´mes, chartes, titres et actes imprimĂ©s, concernant l’histoire de France, dont il a paru 3 vol. in-fol. depuis 1769 jusqu’en 1780.

En 1770, La Curne de Sainte-Palaye, qui avait pu juger par le travail de BrĂ©quigny de la profondeur et la variĂ©tĂ© des connaissances historiques de Mouchet, le jugea le seul en Ă©tat,  par sa position et ses talents, de mettre Ă  exĂ©cution le plan conçu par lui-mĂŞme et dĂ©veloppĂ© par BrĂ©quigny pour produire le Glossaire de l’ancienne langue française depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV, et lui proposa de l’associer Ă  son travail. Mouchet hĂ©sita d’abord, mais Sainte-Palaye insista si vivement qu’il finit par accepter une association qui rĂ©pondait Ă  ses goĂ»ts et Ă  ses Ă©tudes. Quelques annĂ©es après, Mouchet resta seul, en 1770, chargĂ© de la rĂ©daction dĂ©finitive du Glossaire dont le plan Ă©tait de prĂ©senter l’histoire physique et mĂ©taphysique des mots : l’histoire physique, en rĂ©unissant sous le mĂŞme article les variations d’orthographe d’un mĂŞme mot ; l’histoire mĂ©taphysique, en indiquant la gĂ©nĂ©ration et la filiation possible des idĂ©es que ce mot a reprĂ©sentĂ©es par extension, par allusion, par mĂ©taphore et autres espèces de mĂ©tonymies. On crut pouvoir ajouter Ă  l’intĂ©rĂŞt du Glossaire, en y joignant des recherches sur les antiquitĂ©s, lorsqu’on rencontrerait des mots qui y donneraient lieu, en se livrant nĂ©anmoins sobrement Ă  ces objets, qu’on envisagerait toujours relativement Ă  la langue française plutĂ´t que relativement Ă  l’histoire. 

L’impression de ce grand ouvrage, dont Mouchet confia le premier volume en 1780 aux presses du Louvre, ne s’opĂ©ra qu’avec une regrettable lenteur et, Ă  la mort de Sainte-Palaye, survenue le , il n’y avait encore qu’un petit nombre de feuilles de ce premier volume de tirĂ©es. C’est alors que la RĂ©volution vint suspendre ce travail dont seules sept cent quarante pages du premier volume, depuis la lettre A jusqu’aux lettres AST furent imprimĂ©es. La RĂ©volution enleva par la mĂŞme occasion Ă  Mouchet deux mille francs de pension du roi que son protecteur, le prince de Beauveau, lui avait obtenue ; comme c’était son unique ressource, il serait tombĂ© dans l’indigence, sans l’amitiĂ© gĂ©nĂ©reuse de BrĂ©quigny, qui, appauvri lui-mĂŞme par la mĂŞme cause, n’en fit pas moins Ă  son ami le sacrifice du bien le plus cher Ă  un homme de lettres,  en lui donnant, en le forçant d’accepter, sa riche et nombreuse bibliothèque, dont il le mit sur le champ en possession. Sous l’Empire, Legrand d’Aussy s’intĂ©ressa Ă  la position si prĂ©caire de Mouchet et le fit admettre comme employĂ© Ă  la section des manuscrits de la Bibliothèque impĂ©riale.

Ce fut dans cette humble position, qu’il ne trouvait pas, cependant, au-dessous de son mĂ©rite, que ce savant laborieux, qui fut occupĂ© toute sa vie de travaux obscurs mais importants,  vĂ©cut et mourut sans bruit au milieu de ses livres et de quelques amis, sans avoir pu mettre le fruit de ses veilles au jour. Très Ă©rudit, très laborieux, il rĂ©digeait avec une extrĂŞme lenteur et donnait beaucoup trop d’étendue aux articles prĂ©parĂ©s pour le Glossaire de Sainte-Palaye qu’une commission de l’Institut, formĂ©e pour la continuation de cet ouvrage, l’avait chargĂ©, quelque temps avant sa mort, de reprendre cette publication, mais dĂ©jĂ  profondĂ©ment atteint par la maladie, il mourut sans mĂŞme laisser de notes utilisables pour complĂ©ter l’impression du premier volume du Glossaire alors que les documents destinĂ©s Ă  la rĂ©daction dĂ©finitive du Glossaire se composaient de plus de 60 volumes in-f°.

Sources

  • LĂ©opold Favre, LĂ©on Louis Pajot, Dictionnaire historique de l'ancien langage françois, Paris, HonorĂ© Champion, 1882.
  • Eugène Ritter, Les Quatre Dictionnaires français, Genève, H. KĂĽndig, 1905.

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