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Gani Jakupi

Gani Jakupi, né en 1956 au Kosovo, est un dessinateur et scénariste de bande dessinée, journaliste, et compositeur de Jazz albano-kosovar.

Gani Jakupi
Gani Jakupi, dans les Pyrénées espagnoles, printemps 2012.
Naissance
Nationalité
Activités

Biographie

Gani Jakupi, né en 1956 au Kosovo, publie sa première BD à l’âge de 13 ans, dans un magazine régional en langue albanaise. À 17 ans, il a publié dans les journaux et magazines de la plupart des républiques qui constituent la Yougoslavie.

À la fin des années 1970, il arrive à Paris, place ses dessins dans des revues humoristiques et quelques BD dans des fanzines. Il s’installe à Paris. Trois tomes de la série Matador, sur un scénario de Jakupi et avec le dessin de Labiano, paraissent entre 1991 et 1994 aux éditions Glénat[1]. Une fois la série terminée, Jakupi déménage à Barcelone, en Espagne, et délaisse graduellement la BD. Il travaille dans l’illustration, le design, la traduction (entre autres, des œuvres de Danilo Kiš[2] ou de Quim Monzó[3]) ou le journalisme. Après avoir publié quelques histoires courtes, il écrit un polar, Día de gracia (SIMS, 2001), et édite des textes d’analyse politique (Un paréntesis en el silencio[4]). La même année, il compose la bande sonore pour un court-métrage documentaire qui accompagne l’exposition « Tiran(i)a » dans le Centre de la Culture Contemporaine de Barcelone[5].

En 2005, il a fondé une collection de livres - disques pour un éditeur barcelonais, sur des personnalités parfois oubliées du jazz et de la musique populaire. Futuroplis publie son Le roi invisible en 2009. L’album est récompense par la Brique d’or au Festival de Toulouse[6]. S’ensuivent Les amants de Sylvia[7] (Futuropolis, 2010) et La dernière image (Collection Noctambule, 2012) , nominée pour le Prix France Info et le prix Médecins sans frontières. Il adapte en BD son polar publié antérieurement en espagnol, sous le titre Jour de grâce, avec Marc N'Guessan au dessin (Dupuis, 2010).

En 2010, à Douai, des planches du Roi invisible sont exposées[8] à côté de celles réalisées par Henri Matisse pour son livre Jazz (1947).

En 2014 paraĂ®t son Retour au Kosovo[9], dessinĂ© par Jorge González, dans la collection Aire Libre (Dupuis). Ce roman graphique qui dĂ©crit les premiers mois d’après-guerre au Kosovo gagne le prix spĂ©cial du jury au Romics (Festival international de la BD de Rome) 2015[10] et celui de la fondation Cognito au salon du livre de Bruxelles, Ă©galement en en 2015[11]. Dans le numĂ©ro du printemps 2016, la revue XXI publie son rĂ©cit graphique « Havana, USA Â»[12], un reportage sur la communautĂ© cubaine Ă  Miami.

En 2006, pendant qu’il cherche de la documentation pour une BD sur Benny MorĂ©, Jakupi tombe sur une photo qui dĂ©clenche sa curiositĂ©[13] : elle reprĂ©sente un guĂ©rillĂ©ro nord-amĂ©ricain Ă  Cuba. Plus de douze ans plus tard, son roman graphique El Comandante Yankee (Aire Libre, 2019) et son essai historique EnquĂŞte sur El Comandante Yankee (La Table Ronde, 2019) abordent un pan mĂ©connu de la rĂ©volution cubaine[14]. En novembre 1957, en parallèle avec Fidel Castro, Eloy GutiĂ©rrez Menoyo, fils de rĂ©fugiĂ©s rĂ©publicains espagnols, avait Ă©tabli le « Segundo Frente Nacional de l’Escambray Â», une deuxième armĂ©e rebelle qui combattait le dictateur Batista. L’un des officiers de Menoyo Ă©tait William Alexander Morgan, un ex-soldat amĂ©ricain, connu sous le sobriquet de comandante Yankee. AdulĂ©s comme des hĂ©ros, Morgan et Menoyo ont Ă©tĂ© ensuite Ă©vincĂ©s par Castro, et leur existence mĂŞme occultĂ©e. Jakupi a effectuĂ© trois voyages Ă  Cuba, deux Ă  Miami, a obtenu des documents et des manuscrits comme les mĂ©moires de Menoyo, des journaux de campagne de diffĂ©rents officiers rebelles, des ordres de guerres et des laissez-passer, parcouru des publications de l’époque, consultĂ© divers ouvrages et rĂ©alisĂ© des interviews avec une vingtaine de personnages de cette Ă©popĂ©e oubliĂ©e[15]. Jakupi s’est aussi fait confier une grande quantitĂ© de photographies de collections privĂ©es[16]. El Comandante Yankee est un « roman graphique fleuve » [17] (224 pages au grand format) qui, entre autres, dĂ©peint le conflit des diffĂ©rentes factions rebelles pour la prise du pouvoir après la fuite du dictateur, ainsi que le rĂ´le des États-Unis dans ces stratagèmes[18].

En parallèle, avec son Gani Jakupi Connections, il publie l'album Aldea, qui réunit un total de 17 musiciens venu d’horizons et de cultures différentes : Kosovo, Espagne, France, Suisse, Argentine, Uruguay, Venezuela, Brésil, Moldavie, etc. Dans ce premier CD, Jakupi se limite à composer, arranger et produire tout le matériel, mais reprend la guitare pour le projet suivant[19], tout en recomposant la formation, afin d’y introduire un bandonéon et un violoncelle, entre autres. Le résultat en est l'album Kismet[20], publié en 2014. Les Connections se produisent sur scène pour la première fois en Albanie, à Tirana et à Shkodra[21], pour ensuite faire salles pleines au Jamboree de Barcelone[22] - [23] et au festival Éclats d’Émail à Limoges[24].

En tant que scénariste, il prépare Sertão, ou la fin de temps (Dargaud), avec Marc N'Guessan au dessin, et co-écrit avec Denis Lapière Barcelona!, dessinée par Ruben Pellejero et Eduard Torrents (Dupuis, collection Aire Libre).

Les œuvres de Jakupi ont été publiées en français, espagnol, italien, portugais, catalan, anglais, russe, polonais, serbo-croate, bosniaque, macédonien et albanais. En 2013, la maison éditoriale KOHA (Kosovo), traduit La dernière image (Imazhi i fundit) qui devient ainsi le premier album de BD jamais publié en albanais. L’association culturelle grecque « To Kafeneio ton Ideon » (sous le haut patronage de l’UNESCO) a décerné à Gani Jakupi, pour l’ensemble de l’œuvre, le prix « Alexandre le Grand » (remis auparavant à des personnalités comme Melina Mercouri ou Jack Lang)[25].

En 2019, Jakupi réalise son ancien rêve: un festival de BD dans son pays natal. GRAN Fest frappe fort dès sa première édition, avec des invités comme Hermann, Frank Margerin, Dave McKean, Marcello Quinatanilla ou encore Fumio Obata[26]. Immédiatement intégré par le Ministère de la Culture de France dans le réseau BD 2020 (qui deviendra BD 20/21)[27], le festival marque une pause obligée par la pandémie, et récidive en 2021, en mettant en exergue les femmes auteures, avec Judith Vanistedael, Aude Mermilliud, Edith Grattery et Lili Sohn[28].

Ĺ’uvre

Albums de bande dessinée

  • El Comandante Yankee, scĂ©nario et dessin de Gani Jakupi, Dupuis, collection Aire Libre, 2019 (ISBN 978-2-800-15200-4)
  • Retour au Kosovo, scĂ©nario de Gani Jakupi, dessins de Jorge González, Dupuis, collection Aire Libre, 2014 (ISBN 978-2-800-15626-2)
  • La dernière image, scĂ©nario et dessins de Gani Jakupi, Soleil Productions, collection Noctambule, 2012 (ISBN 978-2-302-02062-7)
  • Les amants de Sylvia, scĂ©nario et dessins de Gani Jakupi, Futuropolis, 2010 (ISBN 978-2-7548-0304-5)
  • Jour de grâce, scĂ©nario de Gani Jakupi, dessins de Marc N'Guessan, Dupuis, collection Grand Public, 2010 (ISBN 978-2-8001-4650-8)
  • Le Roi invisible, scĂ©nario et dessins de Gani Jakupi, Futuropolis, 2009 (ISBN 978-2-7548-0206-2)
  • Du Blues dans le noir, dans le livre-CD "Montoliu plays Tete", scĂ©nario et dessins de Gani Jakupi, DiscMedi, 2005
  • Matador, scĂ©nario Gani Jakupi, dessins de Hugues Labiano, GlĂ©nat, collection Grafica
    1. Lune Gitane, 1992 (ISBN 2-7234-1399-3)
    2. La Part du feu, 1993 (ISBN 2-7234-1601-1)
    3. L'Orgueilleux, 1994 (ISBN 2-7234-1725-5)

Essai historique

  • EnquĂŞte sur El Comandante Yankee : Une autre histoire de la rĂ©volution cubaine, de Gani Jakupi, La Table Ronde, 2019 (ISBN 978-2-710-38758-9)

Musique

  • Gani Jakupi Connections Aldea, 2012 (EAN 8-424094-010943)
  • Gani Jakupi Connections Kismet, 2014 (EAN 8-437003-875359)

Références

  1. La Buhardilla
  2. Benzin
  3. Un paréntesis en el silencio
  4. Tiran(i)a
  5. Le Roi invisible récompensé à Toulouse
  6. Marie Moinard, « Les amants de Sylvia : la bande de Trotski », dBD, no 46,‎ , p. 89.
  7. Matisse - Jakupi : Dialogues en Jazz
  8. M Le magazine du Monde
  9. (it) Redazione, « I fumetti premiati a Romics 2015 », sur Fumettologica, (consulté le )
  10. « Retour au Kosovo - BD-Reportage biographique couronné d'un prix spécial à la Foire du Livre. », sur RTBF Culture, (consulté le )
  11. Le CD Aldea chroniqué dans le JazzMagazine de février 2013
  12. L'album Kismet chroniqué dans Open Jazz de France Musique
  13. (sq) « Jazz Festival: Gjuhë e shpirt në Ballkan – Gazeta Mapo » (consulté le )
  14. (en) « Gani Jakupi Connections », sur Time Out Barcelona (consulté le )
  15. « Comedia Comunicación & Media · Jamboree · MÚSICA », sur comedia.cat (consulté le )
  16. « Gani Jakupi "Connections" », sur Festival Eclats d'Email Jazz édition (consulté le )
  17. « Prishtina voit GRAN », sur Albinfo, (consulté le )
  18. « Programme », sur www.bd2020.culture.gouv.fr (consulté le )
  19. (sq) « Si rrallëherë, Albin Kurti publikon fotografi me bashkëshorten, Ritën » (consulté le )

Annexes

Liens externes

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