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Galet de Makapansgat

Le galet de Makapansgat (ca. 3 millions d'années avant notre ère) est un galet de 260 grammes en jaspérite rouge-brune portant des marques naturelles d'usure et d'ébréchure qui le font ressembler à un visage humain.

Galet de Makapansgat.

L'intérêt du galet vient de ce qu'il a été trouvé à une certaine distance de toute possible origine naturelle, associé aux ossements d'un australopithèque africain. Bien qu'il soit certain qu'il ne s'agisse pas d'un objet manufacturé, il a été suggéré que des australopithèques y auraient reconnu le symbole d'un visage, ce qui en ferait l'exemple le plus ancien d'une pensée symbolique chez des hominidés. Cela en ferait également le plus ancien manuport connu.

Histoire archéologique

Le galet fut mis au jour en 1925 par Wilfred I. Eizman dans le Makapansgat, une caverne de la vallée de Makapan, au nord de Potgietersrus dans le Limpopo en Afrique du Sud. Wilfred Eizman montra le galet à Raymond A. Dart, suggérant que l'australopithèque de la caverne aurait pu voir un visage dans les marques du galet[1]. Raymond A. Dart ne tint compte de la remarque qu'à la fin années 1950, date à partir de laquelle il publia plusieurs articles sur le galet[2] - [3].

Interprétation

Wilfred Eizman puis Raymond Dart considérèrent que le galet de Makapansgat avait été conservé par l'australopithèque pour sa forme rappelant celle d'un visage, ce qui posait différentes questions relatives aux origines de l'art et du sentiment esthétique chez les hominidés. Cette interprétation, présentant le galet comme le plus ancien objet d'art connu, fut reprise par plusieurs chercheurs ainsi que par des émissions de télévision dans les années 1980[1].

Le galet de Makapansgat a donné lieu à de nombreux articles sur ce que l'on peut ou non considérer comme art[4] et sur ce que cela implique en termes philosophiques et cognitifs[5].

Dans la culture

  • Marc-Antoine Mathieu Ă©voque le galet de Makapansgat dans sa bande dessinĂ©e Otto, l'homme rĂ©Ă©crit. Il le dĂ©crit comme "le plus ancien objet symbolique et donc le plus vieux tĂ©moin d'humanitĂ©"[6].

Références

  1. Robert G. Bednarik, "The 'Australopithecine' Cobble from Makapansgat, South Africa", The South African Archaeological Bulletin, t. 53, n. 167, juin 1998, p. 4-8.
  2. Raymond A. Dart, "How human were the South African man-apes?", South African Panorama, t. 4, article 11, p. 18-21.
  3. Raymond A. Dart, "The water-worn australopithecine pebble of many faces from Makapansgat", South African Journal of Science, t. 70, 1974, p. 167-169.
  4. Robert G. Bednarik, "Der Kiesel von Makapansgat : FrĂĽheste Urkunst der Welt?", Anthropos, t. 94, 1999, p. 199-204
  5. K. P. Oakley, "Emergence of Higher Thought", Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, Biological Sciences, t. 292, No. 1057 : The Emergence of Man, 8 mai 1981, p. 205-211
  6. Marc-Antoine Mathieu, Otto, l'homme réécrit, Paris, Delcourt, 2016, p. 68-69.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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