Francesco Paolo Perez
Francesco Paolo Perez, né le à Palerme, mort le à Palerme, est un homme politique, poète et intellectuel italien.
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(Ă 79 ans) Palerme |
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Francesco Paolo Perez |
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Biographie
Intellectuel libéral
Diplômé (laurea) en droit à l'Université de Palerme, il étudie la littérature, sa mère, organisatrice de salons littéraires, luis ayant transmis sa passion. Il lit Ugo Foscolo, Alfieri puis Dante[1].
Grâce aux relations de son père, haut fonctionnaire dans l'administration des Bourbons, Il est embauché à Naples chez le banquier Karl Rothschild, et il fréquente à Rome lde jeunes libéraux[2].
Il attire tôt l'attention de la police des Bourbons pour ses propos politiques favorables au rétablissement de la Constitution libérale de 1812[3] et rentre en Sicile. Il y publie Carme in memoria di Ugo Foscolo dont le succès dans l'île symbolise la montée de l'aspiration unitaire italienne dans les milieux politiques de l'île, puis In morte di Domenico Scinà (1837) qui convoque Domenico Scinà et son maître Rosario Gregorio pour dresser un réquisitoire sur les problèmes de la Sicile administrée par les Bourbons, après la répression sanglante par Francesco Saverio del Carretto des émeutes de Catane et Syracuse motivées par l'épidémie de choléra[1].
Agent auprès de la lieutenance de Palerme depuis 1834, grâce à l'intervention de Domenico Scinà [1], il est révoqué en 1838 à cause de ses opinions anti-Bourbons[2].
Alors qu'il n'a encore que 26 ans, Perez ouvre alors une école publique de littérature dans laquelle il diffuse ses idées politiques à la jeunesse palermitaine, dont Isidoro La Lumia, Giacinto Carini, Paolo et Vito Pappalardo, et Giuseppina Turrisi Colonna[1] et qui est aussi fréquenté par Emerico et Michele Amari, Francesco Crispi et Francesco Ferrara[2].
Perez s'intéresse à la pensée philosophique de Giambattista Vico et au réformisme social de Gian Domenico Romagnosi. Il considère que l'homme est voué à « l'état de famille, de tribu, de cité, de nation », privilégiant la dimension naturellement sociale de l'homme aux principes individualistes qui ont nourri la Révolution française. Penseur libéral, il est favorable à l'autonomie de la Sicile au sein d'une Italie unifiée. Il partage ses vues avec Gaetano Di Giovanni, Agostino Gallo, Pietro Lanza prince de Scordia, le prince de Granatelli, Ferdinando Malvica et Vincenzo Mortillaro, qui s'opposent aux idées conservatrices nationalistes siciliennes[1].
Perez écrit dans L'Occhio de Filippo Parlatore, L'Oreteo de Francesco Crispi, La Concordia d'Isidoro La Lumia[1], anime L'Eco Peloritano, La Ruota et L'Osservatore, contribue au Giornale di statistica[2]. Il traduit en 1844 l'Histoire de la Révolution française d'Adolphe Thiers dans une position critique de l'événement et des philosophes des Lumières qui l'ont inspirée[1].
En 1847, il répond à la Protesta del popolo delle due Sicilie (Protestation du peuple des deux Sicile) de Luigi Settembrini par l'Appello dei Siciliani ai fratelli di Napoli dans lequel il enjoint Napolitains et Siciliens à s'unir contre leur monarque[2]. En conséquence, le 9 janvier 1848, avec dix autres patriotes, il est arrêté et incarcéré dans la forteresse de Castellammare[1].
Au cœur de la révolution de 1848
Il est en prison à cause de ses écrits et de sa participation aux émeutes de 1847, lorsqu'éclate la Révolution sicilienne en janvier 1848[4]. Libéré le 14 février par les patriotes siciliens, il est député à la chambre des communes de l’éphémère état indépendant de Sicile[5] pour le district d'Alcamo[2].
Il publie le journal fédéraliste Il Parlamento auquel collaborent les rédacteurs Michele Amari, Francesco Ferrara et Vito Beltrani et dans lequel il se positionne en faveur de l'autonomie de la Sicile et le droit à l'autodétermination. Il écrit également dans Il Risorgimento de Ferrara[1].
Avec Francesco Ferrara, Giuseppe Natoli et Gabriele Carnazza, il est l'un des émissaires auprès du duc de Gênes pour lui proposer offrir la couronne de Sicile, qu'il refuse. Perez reste dans le Piémont et participe au congrès national pour la confédération italienne de Turin organisé par Vincenzo Gioberti en octobre 1848. Il en est élu vice-président et collabore à la rédaction du projet de loi fédérale qui en découle[3], mais peine à obtenir le soutien espéré pour la cause sicilienne[1].
Il revient à Palerme entre janvier et février 1849. Il prononce un discours sur la différence entre le séparatisme palermitain de 1820 et le fédéralisme sicilien de 1848[1]. Il publie une étude sur la révolution de 1848, dont il a fait paraître une première version l'année précédente à Turin, et qui sera traduite en plusieurs langues et diffusé à travers l'Europe. Il y explique les événements par le centralisme autoritaire de Ferdinand II, et il avance ses idées d'un État fédéral avec une forte autonomie accordée aux collectivités locales[3].
De retour à Turin fin février, pour négocier une aide du Piémont. Mais la défaite de Novare puis le soulèvement de Génois qui s'emparent des armes destinées à la Sicile, marquent la fin des espérances siciliennes. Le gouvernement révolutionnaire fuit en mai avant que Perez ne revienne sur l'île[1].
Avec le rétablissement des Bourbons, il s'exile à Florence, où il travaille grâce à Giovan Pietro Vieusseux pour l'administration des chemins de fer du Grand-Duché[6] comme secrétaire général puis consultant juridique de la Société des chemins de fer Florence-Livourne[5]. Le Grand Tribunal pénal de Naples le condamne par contumace en 1852 à l'exil perpétuel[1].
A Florence, il côtoie d'autres exilés siciliens[6] et poursuit son activité littéraire, étudiant Dante[1] et enseignant la littérature italienne à l'Istituto di studi superiori pratici e di perfezionamento de Florence[5].
Responsable politique local et national
Il est rappelé en Sicile par le gouvernement prodictatorial après l'expédition des Mille, et il s'oppose à l'option plébiscitaire à laquelle il préfère la convocation d'une assemblée, et critique le choix de la centralisation administrative piémontaise pour développer l'idée d'un État décentralisé laissant une large autonomie au niveau régional et local en s'appuyant sur la pensée de Romagnosi, Frédéric Bastiat et le républicain Élias Regnault. Il expose ses thèses au sein du Conseil d'État extraordinaire créé sur l'île en 1860 par Antonio Mordini et présidé par Gregorio Ugdulena pour proposer un statut spécial sicilien, puis dans La centralizzazione e la libertà publié à Palerme en 1862[2].
Il est membre du Conseil supérieur de l'Instrction publique de Palerme entre le 23 octobre 1860 et le 15 octobre 1865[5].
De 1862 à 1865, il est procureur général près de la Gran Corte dei conti à Palerme. Il est nommé en 1867 par Agostino Depretis, directeur du Conseil suprême du contentieux administratif et, le 27 mai de la même année, par Francesco Ferrara, conseiller de la Cour des comptes de Florence[2].
En 1865, il publie La Beatrice svelata, essai de référence sur l’œuvre de Dante.
Membre du parti conservateur dit régionaliste, il est élu député à la Chambre du Royaume d'Italie à deux reprises, en 1862 pour le collège d'Acireale et en 1865 pour celui de Palerme, mais a été à chaque déclaré inéligible, en raison de ses fonctions administratives[5].
Les opinions autonomistes de Perez trouvent un relai à partir de 1866, dans les revues palermitaines La Sicilia et La Regione, et parmi les libéraux-modérés et les catholiques, et se traduisent par une victoire lors des élections administratives dans la capitale sicilienne. Perez publie un pamphlet anonyme, Qualche velleità regionale en 1867, revendiquant l'autonomie régionale pour l'ensemble de l'Italie[1]. Il est alors appelé au sein du comité pour les réformes administratives, créé après la libération de Rome en novembre 1870 à l'initiative de Giovanni Lanza, Gustavo Ponza di San Martino, Ubaldino Peruzzi, Marco Minghetti et Stefano Jacini[2].
Le 15 novembre 1871, il est nommée sénateur en tant que membre de la Chambre des comptes depuis plus de cinq ans[5].
Conseiller municipal de Palerme en 1869, il est membre de la junte du maire régionaliste Domenico Peranni, qui se maintient jusqu'au retour au pouvoir des modérés menés par Emanuele Notarbartolo en 1872 à la faveur de l'intervention du préfet Giacomo Medici. Alliés aux catholiques, les régionalistes retrouvent la mairie de Palerme après la chute de la droite historique, à l'occasion des élections partielles de novembre 1876[1]. Il est maire de Palerme entre le 20 décembre 1876 et le 2 novembre 1878. Il préside le conseil provincial du 12 août 1878 au 10 août 1879.
Intellectuel brillant[4], il est ministre des Travaux publics du 26 décembre 1877 au 23 mars 1878 (Gouvernement Depretis II), et ministre de l'Instruction publique du 14 juillet au 25 novembre 1879 (Gouvernement Cairoli I)[5].
Il préside la Società siciliana di storia patria à partir du 17 janvier 1875[3].
En 1904, la municipalité fit ériger le mausolée en l'honneur de Francesco Paolo Perez dans l'église San Domenico. Il est le seul maire de Palerme à figurer dans ce Panthéon sicilien[3].
Distinctions
- Grand cordon de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (8 juin 1879)
- Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie
Notes et références
- (it) « La classe dirigente siciliana e lo Stato unitario », sur www.unipa.it (consulté le )
- (it) « PEREZ, Francesco Paolo in "Dizionario Biografico" », sur www.treccani.it (consulté le )
- (it) « Perez, il sindaco letterato e la scritta sul Massimo - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
- Sénat du Royaume, Actes parlementaires. Discussions, 17 février 1892.
- « Scheda senatore PEREZ Francesco Paolo », sur notes9.senato.it (consulté le )
- (it) « Pèrez, Francesco Paolo nell'Enciclopedia Treccani », sur www.treccani.it (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :