François Ewald
François Ewald, né le , est un intellectuel français, actuellement professeur au Conservatoire national des arts et métiers où ses travaux portent plus particulièrement sur la politique du risque. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage de référence sur l’État-providence.
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Engagé dans sa jeunesse aux côtés du mouvement maoïste, il fut conseiller du MEDEF à l'époque d'Ernest-Antoine Seillière.
Biographie
Travaux et parcours
Philosophe de formation, François Ewald est docteur ès lettres. Lorsqu'il était jeune professeur de philosophie à Bruay-en-Artois en 1972, membre de la Gauche prolétarienne, François Ewald a été un militant actif lors de l'« affaire de Bruay-en-Artois »[1]. Il fait notamment une grève de la faim de neuf jours[2] pour protester contre le dessaisissement du juge Pascal[3]. La venue de nombreux intellectuels dans cette petite ville lui permet [4]de rencontrer de nombreuses personnalités médiatiques comme Michel Foucault et Jean-Paul Sartre, et de nouer des contacts durables avec certains.
Ancien assistant de Michel Foucault au Collège de France, il a créé l'Association pour le centre Michel-Foucault. Il a publié en 1994 avec Daniel Defert le recueil des Dits et Écrits de Michel Foucault. Avec Alessandro Fontana, il est responsable de l'édition des cours de Foucault au Collège de France.
François Ewald publie en 1986 un livre de référence[5] - [6] - [7] - [8] - [9] sur l’État-providence. Il est directeur de l'École nationale d'assurances et membre du comité éditorial de la revue Risques dont il est l'un des fondateurs. Ses travaux portent en particulier sur l'analyse du risque. Professeur au Conservatoire national des arts et métiers, où il enseigne toujours, François Ewald est devenu conseiller à la Fédération française des sociétés d'assurances.
Il rencontre au début des années 1990 Denis Kessler, qui est le numéro deux du Medef de 1998 à 2002. Kessler et Ewald « posent ensemble les pierres angulaires d'une rénovation politico-idéologique du patronat. Leur innovation, c'est de penser le risque non plus comme une prérogative de l'entrepreneur justifiant le profit, mais en l'étendant à la société toute entière », une vision qui inspire largement les discours d'Ernest-Antoine Seillière distinguant « riscophiles » et « riscophobes »[10].
Il est chroniqueur régulier dans le quotidien Les Échos et dans d'autres journaux.
En 2012, Olivier Godard cite François Ewald comme une figure climato-sceptique médiatique en France, parmi quelques dizaines d'autres personnalités[11], François Ewald ayant par exemple défendue les thèses de Claude Allègre dans une tribune[12].
Autres fonctions
- Président du Conseil scientifique et d'évaluation de la Fondation pour l'innovation politique
- Président du Comité scientifique et éthique du groupe AREVA
Il anime depuis mai 2009 l'atelier « Gouvernance » du Grenelle de l'estuaire de la Seine[13].
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (2006)
- Membre de l'Académie des technologies
Publications
- L'Accident nous attend au coin de la rue, Les accidents de la circulation, Histoire d´un problème (1982)
- L'État-providence (1986)
- Naissance du Code civil (1989)
- Le problème français des accidents thérapeutiques (1992)
- Le Principe de précaution, en collaboration avec Christian Gollier et Nicolas de Sadeleer (2001)
- Avec Denis Kessler « Les noces du risque et de la politique », Le Débat, n° 109, 2000, p. 55-72
- Aux risques d'innover : Les entreprises face au principe de précaution (2009)
Notes et références
- « Les réseaux d’information maoïstes et l’affaire de Bruay-en-Artois », Les Cahiers du journalisme, n° 17 – Été 2007.
- « Trois personnes font la grève de la faim sur le terrain vague », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « Mme MAYEUR NE REVIENDRA PAS IMMÉDIATEMENT A BRUAY-EN-ARTOIS », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- (en-US) « Los Angeles Review of Books », sur Los Angeles Review of Books, (consulté le )
- Christophe Ramaux, « Quelle théorie pour l'État social ? Apports et limites de la référence assurantielle: Relire François Ewald 20 ans après L'État providence », Revue française des affaires sociales, vol. 1, no 1,‎ , p. 13 (ISSN 0035-2985 et 2111-4358, DOI 10.3917/rfas.071.0013, lire en ligne, consulté le ).
- François-Xavier Merrien, Raphaël Parchet et Antoine Kernen, L'état social : une perspective internationale, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-247-05123-6 et 2-247-05123-5, OCLC 300846079, lire en ligne), p. 24-25.
- Nicolas Dodier, « L'Etat-providence, de François Ewald (Note de lecture) », Sciences Sociales et Santé, vol. 4, no 3,‎ , p. 195–204 (lire en ligne, consulté le )
- Odile Rudelle, « Ewald (François) - L'Etat-Providence. », Revue française de science politique, vol. 36, no 5,‎ , p. 695–697 (lire en ligne, consulté le )
- Martin Petitclerc, « L’État-providence, la société du risque et les fondements de la communauté politique », dans Pour une histoire du risque, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-1972-5, DOI 10.4000/books.pur.128622, lire en ligne), p. 193–212
- « François Ewald, de Foucault à Seillière », Marianne du 21 juillet 2003.
- Olivier Godard, « Le climato-scepticisme médiatique en France : un sophisme moderne », Écologie & politique,‎ 2eme trimestre 2012, p. 47 à 69 (lire en ligne )
- Francois Ewald, « Apologie de Claude Allègre » , sur Les Echos,
- Voir sur www.grenelle-estuaire.fr.
Voir aussi
Bibliographie
- Michael C. Behrent, « Accidents Happen: François Ewald, the Anti-Revolutionary Foucault, and the Intellectual Politics of the French Welfare State », Journal of Modern History 82:3, septembre 2010, pp. 585-624