Frédéric Ferrière
Frédéric Ferrière de son nom complet Frédéric Auguste Ferrière; né le à Genève, décédé le à Genève fut un médecin suisse, membre puis vice-président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
En fondant, dès le début de la Première Guerre mondiale, la section civile de l'Agence internationale des prisonniers de guerre (AIPG), il a été un des initiateurs déterminants de l'extension du rôle de la Croix-Rouge au bénéfice des populations civiles.
Biographie
Études de médecine
Frédéric Ferrière étudie à Genève et Berne, puis en Allemagne et à Vienne,
Doctorat de médecine à Heidelberg (1875).
Autorisation d'exercer la médecine à Genève(1878).
Frédéric Ferrière et la Croix-Rouge
Dès 1870, pendant la guerre de 70, et avant même la fin de ses études, il s'engagea comme infirmier dans une des premières ambulances de la Croix-Rouge auprès de son petit-cousin Louis Appia[1] - [Ad48 1].
Il n'est pas possible de séparer sa carrière de médecin qu'il mena à Genève de son engagement de plus en plus prenant pour le développement de la Croix-Rouge.
En 1875-76, envoyé au Monténégro avec Aloïs Humbert et Charles Gretz, il fut un initiateur de la Croix-Rouge dans ce pays [Ad48 2].
1884 entrée au comité de la Croix-Rouge.
Nombreuses participations à des congrès d'hygiène et délégations pour promouvoir la Croix-Rouge et son utilité y compris en temps de paix et auprès des civils. (Notamment: 1887 congrès d'hygiène à Vienne, 1892 conférence de Rome, 1894 congrès d'hygiène de Budapest, 1902 délégué à Saint-Pétersbourg, 1903 délégations en Égypte et en Grèce, 1912 délégué à New York, 1915 à Vienne, 1918 inspections en Grèce, 1920 délégué à Vienne).
- En 1914
Contre l'avis des autres membres du comité qui d'une part désiraient se conformer aux limites du mandat accordé à la Croix-Rouge, et d'autre part considéraient la tâche comme titanesque[Ad48 3], il mit en place la section civile de l'AIPG. Cette section, tout d'abord créée à titre privé avec l'aide de quelques proches, fut rapidement intégrée à la Croix-Rouge malgré le vide juridique. Des dizaines puis des centaines de bénévoles se joignirent rapidement aux pionniers[CICR19 1]. Cette expansion marqua un tournant décisif dans la popularité de l'institution.
Dès cette période Frédéric Ferrière abandonna sa pratique de médecin pour consacrer toute son énergie à l'essor de la Croix-Rouge.
Dès 1871, mais surtout entre 1919 et 1924, de nombreuses décorations[CICR24 1] - [Ad48 4] saluèrent la valeur de son action au sein du CICR.
Héritage
Ce n'est que bien après son décès, en 1949, que les mandats de la Croix-Rouge concernant les civils seront enfin ratifiés. Avant lui, Louis Appia avait déjà évoqué cette nécessité. Mais il est clair que Frédéric Ferrière a eu une influence déterminante sur le chemin de ce qui aujourd'hui nous semble aller de soi[2].
Famille
Frédéric était le quatrième des cinq enfants de (Jean-) Emmanuel Ferrière[1] (1804-1871) et d'Augusta Reinecke (1820-1896). Son père et son grand-père étaient pasteurs, ainsi que son frère aîné Louis[1] - [3]. Sa grand-mère paternelle, Suzanne Develay est décédée de la fièvre typhoïde peut-être contractée en soignant des soldats de passage à Genève en 1814. L'un des fondateurs du Comité international de la Croix-Rouge, Louis Appia, fut un neveu de cette grand-mère, un cousin germain du père de Frédéric Ferrière[1] - [4].
Frédéric Ferrière épousa en 1878, à Vienne, Adolphine Faber (1853-1932), ils eurent quatre enfants. L'aîné Adolphe Ferrière et la cadette Marianne dite Maya Ferrière ont activement participé aux débuts de l'École internationale de Genève[5] ; Frédéric dit Fredy, médecin également, fut vice-consul de Bolivie à Genève ; Charles Ferrière, entomologiste, fut conservateur du Muséum d'histoire naturelle de Genève. Une de ses nièces, Suzanne Ferrière, consacra également sa vie au développement des institutions internationales (CICR, HCR).
Décorations
- 1871 Verdienstmedaille Baden
- 1871 Verdienstmedaille Preussen
- 1876 Ordre de Saint-Sava (Serbie)
- 1886 Croix de la reine Nathalie de Serbie
- 1896 Diplôme commémoratif de la Suisse pour services rendus
- 1908 Chevalier de la Légion d'honneur
- 1918 Grand officier de l'ordre du prince Danilo Ier (Monténégro)
- 1919 Médaille d'or La France reconnaissante
- 1919 Médaille d'or La Belgique reconnaissante
- 1919 Médaille Salvatore (ville de Vienne)
- 1920 Ordre royal de Saint-Sava (Serbie, Grand officier de IIIe classe)
- 1921 Croix d'honneur de l'Université de Vienne
- 1923 Chevalier de l'ordre de la Couronne (Belgique)
- 1924 Officier de la Légion d'honneur
- ... nombreuses médailles de Croix-Rouges nationales (Monténégro, Serbie, Autriche, Bulgarie, Hongrie, Italie, Espagne, Portugal, Estonie )
Notes et références
- Généalogie Ferrière arborescence sur geneanet
- Archives du CICR
- « Frédéric Auguste FERRIÈRE » sur le site de la Société genevoise de généalogie.
- « David Emmanuel DEVELAY » (1736-1800), grand-père de (Jean-)Emmanuel Ferrière et de Louis Appia.
- http://www.ecolint.ch/fr/propos-de-lecolint/notre-histoire-0 ecolint, historique
- CICR, L'Agence Internationale des prisonniers de guerre, Genève, CICR, , 122 p.
- pp 113 à 122, liste des participants
- CICR, Frédéric Ferrière 1848 - 1924 (tiré à part de la revue du CICR juin-juillet-août 1924), Genève, CICR, , 64 p.
- pp47,48
- Adolphe Ferrière ; préface Noelle Roger ; introduction Marguerite Frick-Cramer, Le Dr Frédéric Ferrière: Son action à la croix-rouge internationale en faveur des civils victimes de la guerre, Genève, Suzerenne, , 167 p.
- p.49
- p.89
- p.26 et suivantes
- p.161
Sources
- Archives Frédéric Ferrière et diverses publications aux Archives du CICR.
- site consacré à Frédéric Ferrière reproduction de plusieurs publications
- Rachad Armanios; Directeur de mémoire: Jean-François Pitteloud, Le Dr Frédéric Ferrière; travail de licence (Université de Genève, Faculté des lettres, Département d'histoire générale), Genève, , 195 p.