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Fort de Saint-Priest

Le fort de Saint-Priest est un fort construit entre 1887 et 1890 dans la commune de Saint-Priest. Il est l'un des ouvrages de la deuxième ceinture de Lyon et plus globalement du système Séré de Rivières.

Fort de Saint-Priest
Entrée du fort
Entrée du fort
Description
Type d'ouvrage Fort
Dates de construction 1887-1890
Ceinture fortifiée deuxième ceinture de Lyon
Utilisation
Utilisation actuelle Salle municipale
Garderie
Propriété actuelle Saint-Priest
Garnison 7 officiers
12 sous-officiers
144 soldats
Armement de rempart canons de 155L
canons de 138L
canons de 120L
Armement de flanquement
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
CoordonnĂ©es 45° 41′ 41″ nord, 4° 57′ 59″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort de Saint-Priest
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
(Voir situation sur carte : métropole de Lyon)
Fort de Saint-Priest

Caractéristiques

RĂ´le

Le rôle principal du fort est de protéger la place de Lyon de menaces venant de l'est, mais aussi d'observer les mouvements suspects et de couvrir la route de Grenoble, le chemin de fer et une partie de la plaine de l'Isère.

Emplacement

L'emplacement du fort n'a pas Ă©tĂ© choisi par hasard : il Ă©tait situĂ© Ă  une distance de tir de canon d'Ă©poque jusqu'Ă  Lyon, Ă  256 mètres d'altitude, sur un lieu-dit de Saint-Priest nommĂ© « Belle Ă©toile Â».

Terrain et zones

Une borne en pierre au Fort de Meyzieu, délimitant la zone militaire.

Le terrain militaire occupait 10 ha 22 a 24 ca. Comme tous les ouvrages militaires de l'Ă©poque, il Ă©tait dĂ©limitĂ© par 21 bornes de pierre octogonales, comportant chacune une gravure sur le dessus indiquant la direction de la borne suivante.

Le terrain était découpé en trois zones de servitude :

  • la première interdisait toute construction sauf celle du fort ;
  • la deuxième autorisait la construction, toutefois celles-ci seraient dĂ©molies en cas d'alerte ;
  • la troisième interdisait la modification du relief et des voies de communication.

Armement

L'artillerie d'Ă©poque Ă©tait composĂ©e de canons de 155 L (Ă  fĂ»t long), 138L ou 120L. 5 canons placĂ© sur le front Ă©taient orientĂ©s vers l'ennemi, un sur l'Ă©paule droite, un sur l'Ă©paule gauche, un au nord et un au sud. La dĂ©fense de l'arrière et des fossĂ©s Ă©tait assurĂ©e par des armes lĂ©gères et rapides.

Construction

Un coffre de contre-escarpe, protégeant les fossés.

Les matériaux ayant servi à la construction du fort proviennent de différentes sources:

  • le sable de la SaĂ´ne,
  • le gravier d'une carrière de la plaine de la Saythe,
  • la pierre de taille d'Isère et des Monts d'Or.

L'alimentation en eau du chantier se faisait via des puits d'une profondeur de 50 mètres vers la nappe phrĂ©atique, pompĂ©e grâce Ă  des machines Ă  vapeur.

La main d'Ĺ“uvre provenait de la rĂ©gion, mais aussi du Limousin, d'Auvergne, parfois mĂŞme de l'Ă©tranger (Italie). Certaines parties comme la carapace en bĂ©ton nĂ©cessitaient 200 ouvriers. Celle-ci, abritant les principales structures de la caserne, a Ă©tĂ© coulĂ©e d'une seule pièce - du sol au plafond - en bĂ©ton spĂ©cial, avec une Ă©paisseur de 2,5 mètres au sommet. Elle fut ensuite recouverte d'un lit de sable d'un mètre d'Ă©paisseur.

Bâtiments

Abris sous talus.

Le fort est composé de plusieurs structures internes regroupées dans la caserne, bâtiment principal du fort: elle abritait :

  • la chambre et le bureau du commandant du fort,
  • les chambres des officiers et sous-officiers,
  • les chambres des soldats,
  • un magasin,
  • le bureau des transmissions,
  • la cuisine,
  • le puits,
  • les ateliers de chargement,
  • les latrines,
  • le magasin Ă  poudre (isolĂ©) des autres pièces).

Une casemate semi-enterrée abritait aussi les pièces légères et les munitions.

Caponnières

Une des deux spĂ©cificitĂ©s de ce fort par rapport aux autres de la deuxième ceinture de Lyon est la prĂ©sence, dans les fossĂ©s, de caponnières, aussi appelĂ©es coffres de contre-escarpe. Ces petits ouvrages bĂ©tonnĂ©s, intĂ©grĂ©s dans le mur de contre-escarpe, permettaient de dĂ©fendre les fossĂ©s depuis l'intĂ©rieur de ceux-ci grâce Ă  6 pièces d'artillerie (de type canon revolver). L'entrĂ©e Ă  ces coffres se faisait par un pont-levis - servant aussi de porte en tĂ´le blindĂ©e - enjambant un bassin rempli d'un mètre cinquante d'eau. Aucune sortie de secours n'Ă©tait offerte aux soldats occupant ce poste : la seule disponible est de traverser le fossĂ©.

Grille défensive

La grille défensive

Celle-ci est unique parmi les autres fort de Lyon. Haute de 4 mètres, elle couvre le cĂ´tĂ© du trapèze orientĂ© vers Lyon.

Pont

La gorge sous le pont escamotable.

Une fois la grille passĂ©e, une rampe de terre menait Ă  un pont escamotable latĂ©ralement permettant l'accès au fort. Si celui-ci Ă©tait retirĂ© Ă  l'intĂ©rieur du fort, une gorge de 4 mètres de largeur se prĂ©sentait. Celle-ci Ă©tait dĂ©fendue par des crĂ©neaux de fusillade.

Magasin de poudre

Comme chaque fort de l'Ă©poque, un magasin de poudre Ă©tait installĂ© sur place pour alimenter les diffĂ©rentes pièces d'artillerie en poudre noire. Habituellement, le magasin de poudre Ă©tant un Ă©lĂ©ment dangereux, il Ă©tait placĂ© loin des logements ; ce n'Ă©tait pas le cas au fort de Saint-Priest, oĂą il Ă©tait adossĂ© Ă  la caserne. L'arrivĂ©e de la mĂ©linite en 1884, poudre moins dangereuse Ă  stocker, explique ce choix. D'une capacitĂ© de 71 tonnes, il Ă©tait Ă©clairĂ© par des lucarnes abritant des lampes Ă  pĂ©trole, placĂ©es Ă  l'extĂ©rieur et sĂ©parĂ©es par d'Ă©paisses couches de verre.

Histoire

Avant 1914

Comme les autres forts de la région, il n'a jamais été utilisé en temps de conflits. Il servit ainsi jusqu'en 1914 de dépôt d'armes et munitions, occupé alors par le 99e régiment d'infanterie de ligne basé à Lyon.

Première Guerre mondiale

Un détachement de réservistes du 11e régiment d'artillerie occupe le fort à la déclaration de la guerre.

Seconde Guerre mondiale

Les blocs de béton dans les fossés résultant de l'explosion.

En 1939, le fort assurait une défense du ciel, comme de nombreux autres forts.

L'armée italienne occupa le fort dès 1940, avant de céder la place aux Allemands qui s'en servirent de dépôt de matériel et munitions. À leur départ définitif le , ils firent exploser la casemate centrale - contenant explosifs, armes et munitions - qu'ils n'avaient pas le temps d'évacuer ; l'explosion fut tellement puissante que des blocs de béton furent projetés à plusieurs centaines de mètres autour. Des blocs projetés dans les fossés sont toujours visibles de nos jours.

Après-guerre

L'entreprise Ricome, spécialisée dans le désamorçage de munitions et obus, installe des ateliers entre 1953 et 1958 dans l'enceinte du fort. Le matériel à neutraliser arrivait par camions depuis la caserne de Leyment où elles étaient centralisées.

La ville de Saint-Priest achète le fort en 1969.

Références

    Bibliographie

    • François Dallemagne (photogr. Georges Fessy), Les dĂ©fenses de Lyon : enceintes et fortifications, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 255 p. (ISBN 2-84147-177-2), p. 194 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • AndrĂ© Bougnol, Le fort de Saint-Priest, Association « La San-Priode », , 38 p. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Les amis du Vieux Saint-Priest, Saint-Priest : histoire et vieilles chroniques, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, , 256 p. (ISBN 2-84910-144-3), p. 195-196 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

    Liens externes

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