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Force d'un graphe

En thĂ©orie des graphes, la force d'un graphe (strength en anglais) non orientĂ© est le plus petit rapport entre le nombre d'arĂȘtes supprimĂ©es et le nombre de composantes crĂ©Ă©es dans une dĂ©composition du graphe.

Force d'un graphe (exemple)
Image illustrative de l’article Force d'un graphe
Un graphe de force 2 : le graphe est dĂ©composĂ© en trois parties avec un total de 4 arĂȘtes entre les composantes, ce qui donne le rapport 4/(3-1)=2.

DĂ©finition

Soit un graphe non orientĂ©. Soit l'ensemble des partitions de , et, pour toute partition , soit l'ensemble des arĂȘtes qui relient des parties de la partition . La force est :

.

Pour une partition des sommets, est l'ensemble de toutes les arĂȘtes reliant des parties de la partition. Pour qu'il y ait une arĂȘte au moins entre deux des composantes, on doit choisir arĂȘtes de façon appropriĂ©e ; la force est le plus petit rapport des deux entiers.

Par formulation en programmation linéaire, on a des définitions équivalentes : Soit l'ensemble des arbres couvrant de G. Alors

avec les contraintes : et .

ou, par dualité en programmation linéaire :

avec les contraintes : et .

Complexité du calcul

Le calcul de la force d'un graphe peut ĂȘtre fait en temps polynomial ; le premier algorithme de ce type a Ă©tĂ© dĂ©crit par Cunningham[1] en 1985. L'algorithme avec la meilleure complexitĂ© est dĂ» Ă  Trubin (1993) ; en utilisant la dĂ©composition des flots de Goldberg et Rao (1998)[2], il est en complexitĂ© en temps pour un graphe Ă  n sommets et m arĂȘtes.

Propriétés

  • Soit un graphe non orientĂ© et soit un entier positif. La taille maximale d'une union de forĂȘts est Ă©gale Ă  la plus petite valeur de
prise sur toutes les partitions de [3].
  • Si est une partition qui maximise , et si est la restriction de G Ă  l'ensemble , alors .
  • ThĂ©orĂšme de Tutte-Nash-Williams. — Un graphe contient k arbres couvrants Ă  arĂȘtes disjointes si et seulement si
pour toute partition de .[4]
  • Le thĂ©orĂšme de Tutte-Nash-Williams s'exprime avec la notion de force : est le nombre maximum d'arbres couvrant Ă  arĂȘtes disjointes qui peuvent ĂȘtre contenus dans G.
  • Contrairement au problĂšme de partitionnement d'un graphe, les partitions produites par le calcul de la force ne sont pas nĂ©cessairement Ă©quilibrĂ©es (c'est-Ă -dire ne sont pas de taille presque Ă©gale).

Notes et références

  1. (en) William H. Cunningham, « Optimal attack and reinforcement of a network », Journal of the ACM, vol. 32, no 3,‎ , p. 549–561 (ISSN 0004-5411 et 1557-735X, DOI 10.1145/3828.3829, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Goldberg et Rao 1998.
  3. Shrijver 2003, (Theorem 51.1).
  4. Shrijver 2003, (Corollary 51.1a).

Bibliographie

  • Alexander Schrijver, Combinatorial Optimization, Springer, (ISBN 978-3-540-44389-6), Chapitre 51.
  • William H. Cunningham, « Optimal attack and reinforcement of a network », Journal of the ACM, vol. 32, no 3,‎ , p. 549–561 (DOI 10.1145/3828.3829)
  • V. A. Trubin, « Strength of a graph and packing of trees and branchings », Cybernetics and Systems Analysis, vol. 29, no 3,‎ , p. 379–384 (DOI 10.1007/BF01125543)
  • Andrew V. Goldberg et Satish Rao, « Beyond the flow decomposition barrier », Journal of the ACM, vol. 45, no 5,‎ , p. 783-797 (DOI 10.1145/290179.290181)

Articles connexes

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