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ForĂȘt de Lorge

La forĂȘt de Lorge (Ă©galement connue sous le nom de forĂȘt de Quintin, parfois aussi appelĂ©e forĂȘt de l'Hermitage) est situĂ©e dans le dĂ©partement des CĂŽtes-d'Armor en Bretagne Ă  environ 25 km au sud de Saint-Brieuc, et s'Ă©tend en partie sur la commune de PlƓuc-L'Hermitage.

ForĂȘt de Lorge
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Lorge
La croix Saint-Lambert, dans la forĂȘt de Lorge
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 20â€Č 53″ nord, 2° 50â€Č 38″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement CĂŽtes-d'Armor
GĂ©ographie
Superficie 1 900 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

318 m
207 m
Essences HĂȘtre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Lorge
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
ForĂȘt de Lorge

GĂ©ographie

La forĂȘt de Lorge a une superficie de 1 900 hectares. L'altitude minimale de la forĂȘt est de 207 mĂštres et son altitude maximale est de 318 mĂštres.

Le site inclut les landes de Lanfains, colline et versants de faible pente formant un ensemble de landes dominant la rĂ©gion, la cime de Kerchouan, important relief (318 m) constituĂ© de schistes et quartzites mĂ©tamorphisĂ©s au contact du granite de Quintin et occupĂ© par des boisements et des landes plus ou moins tourbeuses, ainsi que des Ă©lĂ©ments du vaste massif forestier que forment les forĂȘts de Lorge et du Perche. Le secteur est caractĂ©risĂ© par un complexe de landes sĂšches sommitales sur sol superficiel, landes humides tourbeuses (habitat prioritaire), de tourbiĂšres, hĂȘtraie (notamment hĂȘtraie de l'Asperulo-Fagetum).

Histoire

Le haut fourneau du Pas de Lanfains

Le comte de Choiseul, héritier des terres de Lorge en 1781, fit construire un haut-fourneau au Pas de Lanfains en 1827, afin d'exploiter le minerai de fer local. La famille Allenou le racheta en 1837. L'usine survécut jusque dans la décennie 1880, transformée en simple fonderie et employant une trentaine d'ouvriers fondeurs, mais procurant en tout de 300 à 400 emplois en comptant les mineurs, les bûcherons, les charbonniers, les transporteurs, etc.[1].

Plan général du haut-fourneau à construire au lieu du Pas, 1826 (AD22 3P1/8)

La RĂ©sistance

La forĂȘt de Lorge fut pendant l'Occupation un centre de rassemblement pour les rĂ©sistants et de cachĂ©s d'armes pour les maquis[2].

Les charniers de résistants

Plusieurs exĂ©cutions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es durant l'Ă©tĂ© 1944 sur le territoire de L'Hermitage-Lorge par les SS, la Gestapo et des miliciens du Bezen Perrot. Plusieurs charniers sont dĂ©couverts dans les mois qui suivent la LibĂ©ration. Ces diverses fosses sont communĂ©ment situĂ©es dans la forĂȘt de Lorge alors que cette partie boisĂ©e est en fait la forĂȘt de la Perche. Les fusillĂ©s sont des rĂ©sistants mais aussi des otages.

La premiĂšre dĂ©couverte de corps a eu lieu en . La quĂȘte de Jean-Marie Madigou de Louargat qui recherche son fils Roger, un FTPF arrĂȘtĂ© le Ă  Saint-Paul Ă  Louargat, se termine ainsi dans la forĂȘt de la Perche le long de l'actuelle Route DĂ©partementale no 81, prĂšs du Gravelet. Dix-neuf corps sont finalement sortis du charnier le . Ce sont les corps de dix-neuf rĂ©sistants FTPF fusillĂ©s le au camp de manƓuvre de Ploufragan. Aucun monument mĂ©moriel n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sur place.

Le second charnier est découvert le dans la fosse du Champ des Martyrs, à environ 500 mÚtres au Sud du hameau des Forges. On y retrouve les corps de six résistants fusillés en ce lieu le .

Le troisiĂšme charnier est dĂ©couvert le Ă  La Butte Rouge, Ă  environ 300 mĂštres au Sud-Est du hameau des Forges. Un ancien sentier conduisait depuis la route jusqu'aux fosses. Un nouveau sentier a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© depuis Ă  partir de l'aire de la Butte Rouge. Une exploitation artisanale de minerai de fer s'y trouvaient autrefois et a laissĂ© de nombreuses excavations sur le terrain. Ces fosses sont utilisĂ©es durant l'Ă©tĂ© 1944 par la Gestapo et les SS pour fusiller des rĂ©sistants et des otages passĂ©s par leur centre d'interrogatoire situĂ© dans l'ancienne Ă©cole communale publique des garçons Ă  Uzel, Ă  trois kilomĂštres de lĂ . AmenĂ©s sur place en camion par petits groupes, fusillĂ©s, pendus ou achevĂ©s d’une balle dans la nuque, les martyrs sont ensuite jetĂ©s dans les fosses. En , un agriculteur des Fosses dĂ©couvre le charnier. Trente-cinq corps sont sortis des fosses. Parmi eux se trouve le corps de Mireille Chrisostome. Deux d'entre eux n'ont jamais pu ĂȘtre identifiĂ©s.

Le corps de Joseph Le Botlan est retrouvé en 1947 à un kilomÚtre des Forges. Il a été exécuté par les miliciens le mais n'est pas passé par l'école d'Uzel.

Un Monument commémoratif a été érigée sur l'aire de la Butte Rouge à L'Hermitage-Lorge pour honorer la mémoire de tous ces fusillés (les 19 de Ploufragan, les 6 du Champ des Martyrs, les 35 de La Butte Rouge et en fin celui Joseph Le Botlan découvert en 1947). Il comporte aujourd'hui 53 noms et mentionne en plus les deux inconnus qu'il n'a jamais été possible d'identifier (numéros 15 et 21). Ces deux inconnus reposent au cimetiÚre de l'Hermitage-Lorge.

Le destin de certains martyrs « de la forĂȘt de Lorge » (en fait, la forĂȘt de la Perche) est Ă©voquĂ© dans les livres Un canton breton en 1939-1945 et Cadoudal, Episodes de la RĂ©sistance

Notes et références

  1. Roger Toinard, L'agonie de la manufacture et ses conséquences, in "Du lin à la toile. La proto-industrie textile en Bretagne", sous la direction de Jean Martin et Yvon Pellerin, Presses universitaires de Rennes, 2008, (ISBN 978-2-7535-0560-5)
  2. Alain Lefort et Bernard Lucas, "Les hauts lieux de la RĂ©sistance en Bretagne", Ă©ditions Ouest-France, 1991.

Voir aussi

Articles connexes

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