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Fléau d'armes

Le fléau d'armes est une arme blanche contondante utilisée au Moyen Âge européen.

Fléau d'armes.

Bien qu'il désigne un objet bien spécifique, de nombreuses inexactitudes qui se sont perpétuées au fil du temps ont conduit à une confusion avec des armes proches. Par exemple, au début du XVIIe siècle, le sculpteur Simon Guillain utilisait un fléau dans les rues dangereuses de Paris : Quand il marchoit dans les rues, il cachoit sous son habit un fléau. Il s'en servoit avec une dextérité et une vigueur sans pareilles[1].

Description

Le flĂ©au est une arme offensive composĂ©e d'une masse de fer retenue par un bout de chaĂ®ne, par une bande de cuir ou une bielle Ă  l'extrĂ©mitĂ© d'un bâton. La masse de fer est habituellement une sphère armĂ©e de tĂŞtes de clous, suspendue par un bout de chaĂ®ne Ă  un bâton d'environ 0,70 m de longueur. Pour les combattants Ă  pied, le bâton Ă©tait plus long afin qu'ils puissent atteindre les cavaliers[2].

Historique

Fléau d'armes à Chillon.
  • FlĂ©au d'armes : inspirĂ© du flĂ©au du paysan (instrument agraire), il s'agit d'un flĂ©au renforcĂ©. Notons le mĂŞme genre d'Ă©volution en Orient avec le nunchaku (mais dont le maniement est très diffĂ©rent).
  • Goupillon : il s'agit d'une version plus dangereuse (tant pour l'utilisateur que pour la cible) du flĂ©au.
    • Au manche sont attachĂ©es deux ou plus souvent trois chaĂ®nes lestĂ©es d'une boule ;
    • il est parfois conçu pour ĂŞtre utilisĂ© Ă  deux mains ;
    • il est d'un usage plus tardif.

Spécifications

La configuration singulière du fléau en tant qu'arme articulée lui conférait les spécificités suivantes :

  • avantages :
    • contre un adversaire Ă©quipĂ© d'une arme offensive Ă  capacitĂ© dĂ©fensive (telle qu'une Ă©pĂ©e), la flexibilitĂ© du lien permettait Ă  la masse de contourner l'arme que l'adversaire plaçait en barrage, rendant ainsi la parade difficile ; il pouvait mĂŞme arriver que la masse et le lien s'enroulent autour de l'arme de l'adversaire, offrant de la sorte la possibilitĂ© de dĂ©sarmer l'adversaire en tirant violemment en arrière le flĂ©au d'armes ;
    • contre un adversaire Ă©quipĂ© d'un bouclier, la flexibilitĂ© du lien permettait Ă  la masse de se rabattre sur l'adversaire quand elle passait par-dessus le bouclier ;
    • l'articulation, augmentant le moment de force de la frappe, l'arme frappait avec plus de violence. En outre, l'articulation rend la transmission de la force sensiblement diffĂ©rente d'une arme non-articulĂ©e (pas de choc retour sur le manche dĂ» Ă  l'impact).
  • inconvĂ©nients :
    • maniement malaisĂ©, demandant un plus grand entraĂ®nement sous peine de se blesser ;
    • nĂ©cessitĂ© d'un certain espace pour frapper ;
    • difficultĂ© Ă  effectuer une parade, d'oĂą la nĂ©cessitĂ© d'un bouclier.

Usage

Ces armes terribles étaient surtout utilisées en Allemagne et en Suisse ; en revanche il semblerait qu'elles n'étaient pas souvent employées en France[2]. Il en est rarement question dans les romans et chroniques. En effet, les manuscrits des XIIe, XIIIe et XIVe siècles ne figurent qu'exceptionnellement des fléaux dans leurs vignettes.

La dénomination de ces armes a dérivé au fil des siècles. Le morgenstern désignait jusqu'au XIVe siècle une masse d'armes dont la masse était sphérique ou cylindrique et hérissée de pointes, tandis que l'actuel morgenstern était considéré comme une variante du fléau d'armes.

Notes et références

  1. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture : publiés d'après les manuscrits conservés à l'Ecole impériale des beaux-arts (lire en ligne), p. 194
  2. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance, Paris, , Fléau.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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