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Fatou Djibo

Fatou Djibo, née Fadima Diallo Hassane le à Téra (Niger) et décédée le à Niamey est une militante des droits des femmes et des causes sociales au Niger. Fatou Djibo est l'une des premières femmes à avoir été scolarisée au Niger.

Fatou Djibo
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Niamey
Nationalité
Formation
Activités
Enseignante, militante pour les droits des femmes, syndicaliste
Conjoint

Biographie

Fatou Djibo voit le jour dans une famille privilĂ©giĂ©e et est l'enfant favorite de son père; chef de canton Ă  l'ouest du Niger, alors colonie française. Ce dernier contrairement aux habitudes dĂ©cide d'inscrire tous ses enfants sans distinction de genre, aussi bien Fatou et sa petite sĹ“ur que ses frères Ă  ce qu'on appelait alors l'Ă©cole des Blancs pour dĂ©signer l'Ă©cole française. Elle est ainsi une des premières filles Ă  frĂ©quenter Ă  7 ans, l'Ă©cole primaire de TĂ©ra. Elle continue ensuite ses Ă©tudes Ă  l'École supĂ©rieure de Niamey puis Ă  l'École normale de Rufisque au SĂ©nĂ©gal. Elle obtient son diplĂ´me en 1946 avec mention. La mĂŞme annĂ©e, elle Ă©pouse Djibo Yacouba avec lequel elle aura huit enfants. Ce dernier, ancien Ă©lève de l'École normale William Ponty est enseignant comme elle et occupera plus tard des fonctions ministĂ©rielles et diplomatiques[1].

Fatou Djibo débute en 1948 sa fonction d'institutrice. Elle et son conjoint ont pour postes d’affectation : Fada N'Gourma en Haute-Volta (devenue Burkina Faso) Maradi, Zinder, Tillabéry, enfin Niamey qui deviendra à partir de1958 leur lieu permanent de résidence[2] - [3].

Parallèlement à sa vie professionnelle, Fatou Djibo est militante, en 1959 Fatou Djibo fonde l'organisation des femmes de l'Union des femmes du Niger (UFN), dont elle devient la présidente[4] - [3]. Elle affirme que le développement d'un pays ne peut être complet sans l'émancipation des femmes et que leur asservissement doit être condamné. Dans le même temps, elle considère que la principale tâche des femmes nigériennes consiste à éduquer les citoyens[5].

« Ce qui m’a poussĂ© Ă  me mettre au service de la Croix-Rouge, c’est qu’en Afrique on dit que l’aĂ®nĂ©e doit donner l’exemple. Je me suis plongĂ©e dans tous les secteurs oĂą je pouvais ĂŞtre utile. Le bĂ©nĂ©volat est prĂ©cieux pour faire avancer son pays. C’est un devoir pour toutes les femmes conscientes de participer Ă  l’ensemble des activitĂ©s qui permettent le dĂ©veloppement du pays. Il y a beaucoup Ă  faire dans tous les domaines et avec les autres femmes qui ont eu la chance d’avoir une instruction nous nous mobilisions sans relâche, et Ă©tions en permanence sur le pied de guerre. J'ai occupĂ© pendant 8 ans le poste de conseillère Ă©conomique et sociale au sein de la Croix-Rouge nigĂ©rienne Ă  la crĂ©ation de la quelle j'ai participĂ© aux cĂ´tĂ©s de feue Mme Bassy. J’ai fait Ă©galement partie de l’UNTN (Union Nationale des travailleurs nigĂ©riens) comme trĂ©sorière-adjointe ; enfin j’ai participĂ© Ă  la crĂ©ation de l’Amicale des Vieux. »

— Fatou Djibo


En 1969 Fatou Djibo suit son mari à Bruxelles lorsque celui-ci est nommé ambassadeur. Après la mort de celui-ci en 1968, elle retourne au Niger, où elle devient trésorière de l'école du Lycée Kassaï à Niamey[1]. Au sein de l'Union des syndicats de travailleurs du Niger, à partir de 1971 elle travaille aussi dans le domaine de la trésorerie[5], mais comme adjointe. En 1978, dans le cadre de ses fonctions, elle remercie officiellement l'URSS pour son don de médicaments et d'instruments médicaux à la Croix-Rouge nigérienne[6]. En 1979, elle participe à un atelier international sur les femmes et le leadership[7].

Ă€ la fin des annĂ©es 1990, Fatou Djibo se voit contrainte de mettre fin Ă  la plupart de ses activitĂ©s sociales et se retirer progressivement de la vie publique en raison de soucis de santĂ©. Elle termine la rĂ©daction de ses mĂ©moires. La deuxième dĂ©cennie de 2000 voit la dĂ©tĂ©rioration graduelle de son Ă©tat de santĂ©; ce qui la conduit contre son grĂ© Ă  mener une vie semi-recluse, consacrĂ©e essentiellement Ă  la lecture, notamment du Coran et autres livres religieux. Elle meurt le mercredi 6 avril 2016 Ă  Niamey dans les bras de sa fille, mĂ©decin de profession[8] - [9] - [10] - [11] - [12].

Références

  1. « THEME: TEENAGE GIRLS AND SUSTAINABLE DEVELOPMENT VALUES TRANSMITTED BY AFRICAN GRAND-MOTHERS (International Day of the Girl Child 2016) », African Actions on Aids,‎ (lire en ligne)
  2. (de) Neues Afrika, Ilmgauverlag, (lire en ligne)
  3. Hadiza Djibo, Fatou Djibo. Une femme d'exception: Biographie, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-14-017985-3, lire en ligne)
  4. Aboubacar Kio Koudizé, Chronologie politique du Niger de 1900 à nos jours, Impr. nationale du Niger, (lire en ligne)
  5. François Martin, LE NIGER DU PRÉSIDENT DIORI : chronologie, 1960-1974, Paris, L'Harmattan, , 421 p. (ISBN 978-2-7384-0952-2, lire en ligne)
  6. (en) United States Joint Publications Research Service, Translations on Sub-Saharan Africa, (lire en ligne)
  7. (en) Report of Two Workshops for Women Leaders on the Preparation and Implementation of Project Proposals: Lusaka, Zambia [and] Niamey, Niger, United Nations Economic Commission for Africa, [African Training and Research Centre for Women], (lire en ligne)
  8. Suzanne de Bernus, Particularismes ethniques en milieu urbain - L'exemple de Niamey, Paris, Université de Paris. Institut d'Ethnologie. Musée de l'Homme,
  9. C. Fuchard, Le PPN/RDA et la décolonisation du Niger, Paris, L'Harmattan
  10. Hadiza Djibo, La Participation des Femmes africaines à la vie politique - Les exemples du Sénégal et du Niger, Paris, L'Harmattan,
  11. Fatou Djibo, Mémoires non publiées, Niamey, Niger,
  12. Monique Cys, « Les propos d'une intendante », Sahel Hebdo,‎

Liens externes

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