Farida Taher
Farida Taher est une réalisatrice de radio et de télévision depuis 1996.
Farida Taher | |
Farida Taher en 2021 | |
Nom de naissance | Farida Rouibi |
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Naissance | Creil (Oise, France) |
Nationalité | Française |
Profession | Autrice, réalisatrice, documentariste, productrice radio |
Spécialité | Documentaires de société |
Années d'activité | Depuis 1996 |
MĂ©dias actuels | |
Média | Radio France et France Télévisions |
Historique | |
Radio | Les pieds sur terre, France Culture |
Télévision | Strip-Tease, France 3 |
Après avoir réalisé 18 documentaires pour le magazine Strip-Tease[1], diffusé sur France 3, elle a rejoint l'équipe de l'émission radiophonique Les Pieds sur terre[2], diffusée sur France Culture[3].
Elle affiche dans ses réalisations une prédilection pour les sujets de société : famille, éducation, jeunesse, immigration, santé, travail[4]...
Ses narrations, souvent tournées en situation immersive, privilégient la captation du réel sans commentaire. Une approche empruntée au "Cinéma direct" dont l'autrice s’est fait une spécialité[5].
Biographie
Origines
Née le 19 mars 1968 à Creil en France, Farida Rouibi Taher est issue d’une famille modeste, de couturière du côté de sa mère et de peintre en bâtiment du côté de son père. Elle a passé une partie de son enfance et adolescence avec ses 4 sœurs et son frère à Wavignies, un petit village dans le nord de l’Oise où ses parents, arrivés en 1959 de la région algérienne de Bordj Bou Arreridj, avaient fini par acquérir et tenir une boucherie.
Parcours et réalisations
Cinéma - Télévision
Durant ses études à l’université Paris 8, Vincennes - Saint-Denis, Farida Rouibi Taher a écrit et mis en scène deux courts-métrages cinématographiques (durée 10 mn / format Super 16 mm) :
- Il était une fois le 14 juillet 1945 (avec Kamal El Mahouti coscénariste et coréalisateur), en 1992.
- C’est où pour aller loin (Master ECAV - Mention «Très bien») en 1993[6].
À l’issue de son master, elle est admise en formation continue à l’AFPA d’Issoudun, où elle obtient, en novembre 1995, un diplôme professionnel d’opératrice audiovisuelle - assistante de réalisation (de niveau bac +2).
Pour la télévision, elle a ensuite réalisé plus de 25 documentaires, notamment entre 1996 et 2004, dans le cadre de l’émission Strip-tease, produite par VF films Production / Media-Participations et diffusée sur France 3[7].
Pour le magazine Thalassa, elle a signé Le Seine Boat, un reportage de 13 mn, produit par Atlantic Télévision, diffusé le 21 juillet 2000 sur France 3 dans le cadre d'un numéro spécial présenté en direct du Festival de Douarnenez 2000 par Georges Pernoud et son équipe.
Elle a réalisé Branchée, pas branchée, un reportage de 26 mn pour le magazine Frères ennemis, produit par la Compagnie des phares et balises diffusé sur France 2 en 2001.
En 2006, Farida Taher élabore Générique de fin, un documentaire de 50 mn à la croisée du scénario et de la genèse du film 7 ans du cinéaste Jean-Pascal Hattu[8] - Production Notre prod / Edition en DVD par Épicentre Films en 2009[9].
Elle a dirigé et réalisé l’adaptation de Panorama du monde, une collection de 6 documentaires de 52 mn pour France 5 en 2009.
Liste des documentaires pour l’émission Strip-Tease
- Notre belle famille (13’/1996),
- Le bar de l’escargot (13’/1996),
- L’amour sans voile (13’/1997),
- Elles et les garçons (13’/1997),
- Deux bons petits diables (13’/1997),
- Tout salaire mérite travail (13’/1998)[10],
- La fille maire (13’/1998),
- Obéissance et devoir (13’/1998)[11],
- L’embarras du choix (13’/1999),
- La faute à Rousseau (13’/1999),
- Inch’Allah (13’/1999),
- Avis de tempête (13’/2000),
- Classe tous risques (35’/2000),
- Né Cassé (13’/2002)[12],
- Caramels, bonbons et chocolats (35’/2002)[13],
- Mon petit cousin du Bled (52’/2002)[14] - [15],
- Grâce à Dieu (26’/2004),
- Papa va venir (13’/2004).
Radio
Elle débute à la radio à l’âge de 18 ans comme technicienne réalisatrice, sous contrat aidé, au sein de Fréquence des Loisirs (FDL sur 100.3 MHz), dont les studios se trouvaient à Villers Saint-Paul.
Deux ans plus tard, en 1990, dans le cadre de vacations d’animatrice qu'elle assure en même temps que ses études de cinéma, elle crée la radio d’éducation populaire des centres de loisirs de Montataire. Les pavillons d'accueil, le petit château municipal, le bois et le parc de jeux du centré aéré sont câblés en réseau souterrain sur plusieurs hectares pour permettre une diffusion via haut-parleurs des émissions radiophoniques, régulièrement réalisées avec les enfants et les jeunes.
Elle reviendra aux sons et à la radio en 2004 pour produire 116 documentaires sonores pour l’émission Les Pieds sur terre sur France Culture[16].
Ses contrats à durée déterminée d’usage (CDDU) sont requalifiés en un contrat à durée indéterminée à mi-temps en 2015 à Radio France (CDI)[17].
La responsabilité de « L'Atelier de création Paris/IDF » de France Bleu lui a été confiée durant la saison 2016/2017, elle a alors coproduit la série Professions insolites avec Jérôme Sandlarz[18].
En collaboration avec le regard du journaliste photographe Antoine Peillon, Farida Taher a réalisé un travail sonore de documentation sociale durant le premier confinement national de la population en France. Les 4 premiers volets de sa série intitulée Système D comme… ont été édités en podcast sur Le blog Mediapart du grand reporter, fin mai 2020[19].
SĂ©lection de documentaires sonores
Émission Les Pieds sur terre - Durée 26 à 28 mn
Titre + date de première diffusion sur France Culture
- Le Musée précaire - (28/06/2004)
- Pas du mĂŞme bord - (12/09/2005)
- Le contrôle médical - (17/05/2006)
- Les petits au pensionnat - (08/12/2006)
- Scrutin Ă Marmesse - (16/05/2007)
- Gare du Nord : C’est quoi ton 06 ? - (05/09/2007)
- RMI : Visite à l’improviste et visite avisée - (13/02/2008)
- DRH : Le 13ème mois - (29/10/2009)
- Le crépuscule de notre existence - (02/03/2010)
- Maisons Borloo, maisons fiasco - (24/03/2011)
- Cahier de doléances Marseille : Y’a tout qui va pas - (07/07/2011)
- Wenzhou, l’autre Belleville (Série) - (09/01/2012)
- Le blues de Jeanne suite - (30/04/2012)
- Le blues de Jeanne - (04/04/2012)[20]
- Il était une première fois - (23/04/2013)
- Hommage Ă Slimane Azem - (28/01/2014)
- Sirènes de la laïcité - (03/03/2015)
Théâtre
Deux de ses reportages Tout salaire mérite travail et Né cassé font largement l'objet de l’adaptation théâtrale Strip-Tease 419, mise en scène par Paul Lourdeaux et produit par le Collectif La capsule, à partir de 2017[21] - [22].
En 2021, Farida Taher a mis en ondes, en 16 épisodes, l’adaptation théâtrale de La maladie blanche de Karel Čapek (traduit par Alain van Crugten), élaborée par La compagnie Jolie môme[23].
Publication
Coeur gros, ventre vide, Jeanne et Farida Taher, paru aux Éditions Robert Laffont, en octobre 2013[24].
Sollicitées par la directrice littéraire Dorothée Cunéo, la documentariste et la jeune fille ont coécrit ce récit de vie traitant par l'intime de la pauvreté en France (à partir du portrait sonore Le blues de Jeanne et de sa suite, 2 reportages sonores qu'elle a réalisé avec Annabelle Brouard, diffusés sur France Culture en 2012)[25].
Une partie de ce témoignage a fait l’objet d’une adaptation théâtrale en 2015, dans le cadre d’un travail de fin de cycle avec les élèves du Conservatoire de Nantes, dirigé par le metteur en scène Arnaud Churin.
Prix - Distinctions
- Cérémonie des 7 d’or (récompensant les professionnels de la télévision française) - Meilleur magazine de société : « Strip-Tease » - France 3, en 1996. En compagnie d’une partie de l’équipe, Farida Taher réceptionne le trophée sur la scène du Palais des congrès. Les artisans et artisanes de l’émission ont été à nouveau distingués en 2000 dans la catégorie « Meilleur magazine » et en 2003 dans celle de la « Meilleure série documentaire »[26].
- Lauréate de la bourse Scam Brouillon d’un rêve pour son projet de film documentaire Une île sans fleurs au pays des jardins en 2008[27].
- Prix radio Stop aux clichés sur les jeunes, remis aux Assises Internationales du Journalisme, pour son documentaire sonore Il était une première fois, réalisé avec Emmanuel Geoffroy (et Delphine Lemer), en 2014[28]. 7 jeunes filles et garçons entre 16 et 18 ans livrent leur première fois (1ère diffusion le 23/04/2013).
Engagements associatifs
Femme de gauche très attachée à la défense des personnes précaires, Farida Taher est cofondatrice de la Coordination des Intermittent·es et Précaires d’Île de France (CIP-IDF)[29], formée en 2003 à la suite d'une reforme du régime de l’assurance-chômage réduisant l'indemnisation des chômeurs et chômeuses en emploi discontinu[30].
Membre soutien du Collectif Baras de Bagnolet (travailleurs migrants sans toit et sans titre de séjour), elle les a aidés à créer leur association et à signer une convention d’occupation précaire des locaux publics qu’ils occupaient[31].
Elle est membre du collectif Les Sons fédérés[32], aux côtés d'artistes comme Nicolas Montgermont ou Juliette Volcler. Cette organisation indépendante de défense des artisans de la radio, de l’écoute, de la critique et de la création sonore, est née en février 2020 à Brest en marge du festival Longueur d'ondes[33].
Références
- Marco Lamensch consacre quelques chapitres à son travail de réalisatrice dans, "Strip-tease se déshabille", préfacé par Philippe Gelluck, Chronique éditions, 2018. (ISBN 978-2-36602-615-3, BNF 45640347), pages 48, 49 et 98.
- Sonia Kronlund dresse un portrait de la société française à partir de témoignages dont certains sont tirés des reportages radiophoniques de Farida Taher, Les pieds sur terre : nouvelles du réel, Actes Sud France culture, (ISBN 978-2-330-00255-8, BNF 42604240, lire en ligne), page de garde puis pages 225 à 233, 331 à 337 et 363.
- Catalogue officiel de France Culture, « Farida Taher : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture, 20/02/2022.
- Christine Excoffier, Rémy Jean, Emre Ongun, Christian Palen et Gérard Perrier, Paroles de syndicalistes en lutte à Marseille : le mouvement social contre la réforme des retraites, automne 2010 : l’ouvrage tire son chapitre 4 « Paroles de grévistes, les éboueurs du centre de la Capelette » du documentaire sonore de Farida Taher « Ça balance pas mal à Marseille », Éd. Arbre bleu, coll. « Matériaux d'histoire sociale », 2011, (ISBN 979-10-90129-01-6), page 75 à 79.
- Adrien Plaine, « Documenter la pauvreté : quelle approche de la précarité économique par le cinéma documentaire et les médias audiovisuels français ? » : mémoire réservant une place importante au travail de Farida Taher (Ecole normale supérieur - Master d’histoire et théorie des arts, mention études cinématographiques et audiovisuelles), , pages 3, 9, 43 à 44, et 50 à 57.
- Site officiel, département Cinéma - Université Paris 8, « 8ETDEMI | Farida Rouibi Taher », 2021.
- Institut national de l’audiovisuel, « Collection Strip-tease dont œuvres de Farida Taher »
- Valence Scénario - Festival international des scénaristes, « 2007 : Participants & invités », Invitation de la réalisatrice Farida Taher et projection de Générique de fin, 2007.
- Jean Pascal Hattu, 7 ans, Paris, Epicentre Films, 2009, (EAN 3760080041412, BNF 44455599), contient "Générique de Fin", film documentaire de Farida Taher.
- Jacques Besnard, « 250 épisodes de Strip-Tease sont en ligne : son créateur commente pour nous ses "préférés" », La Libre (Belgique),‎ , parmi la sélection, "Tout salaire mérite travail" et Né cassé" (1999 et 2002) : "Des choses qui montrent la dureté de la crise et la difficulté de vivre de certains. Ce sont deux films réalisés par Farida Taher." (lire en ligne)
- Virginie Felix, « Les 20 meilleurs Strip-tease à voir », Télérama,‎ , parmi la sélection “Obéissance et devoir”, documentaire signé par la réalisatrice et diffusé sur France 3 en 1999. (lire en ligne)
- Kevin Dochain, « Strip-Tease : 10 émissions mémorables à revoir », Focus Vif - News culturel belge,‎ , parmi les 10 émissions mémorables : « Tout salaire mérite travail » et « Né cassé » de Farida Taher (lire en ligne)
- Thérèse-Marie Deffontaines, « Anissa ne veut pas se marier », journal national Le Monde,‎ 21/10/2003. (lire en ligne)
- Catalogue, Sudoc (Système universitaire de documentation) (SUDOC 123567084), Contient film Mon petit cousin du bled
- Samuel Douhaire, « Cousin, cousine », Journal national Libération,‎ , critique du documentaire « Mon petit cousin du bled » de Farida Taher. (lire en ligne)
- Hélène Combis, « Racleur ou coupeur ? Ce que dit de vous votre rapport au beurre », Service multimédia de France Culture,‎ , sur le reportage de Farida Rouibi, "Le beurre et l'argent du beurre." (lire en ligne)
- Michel Ducrot, « Les Prud’hommes sanctionnent l’abus de contrats précaires à Radio France », Acrimed, observatoire de média,‎ (lire en ligne)
- Site officiel de France bleu, « Serie Professions insolites »
- Antoine Peillon, « Les jeunes de La Noue (Bagnolet) au secours des « invisibles » et la série Système D de Farida Taher », Le club de Médiapart,‎ (lire en ligne)
- Jérôme Bouvier, « Retour sur l’émotion suscitée par le portrait sonore "Le blues de Jeanne" par Farida Taher, diffusé dans l’émission Les pieds sur terre », Emission « Le rdv du Médiateur », France Culture,‎ mai 2012.
- Arnaud Laporte, « Théâtre : "La Vie de Galilée", "Dans le Frigo", "Strip-Tease 419" et Put your heart under your feet… and walk ! », France Culture, émission La dispute,‎ 16/09/2019. (lire en ligne)
- Site de la Compagnie de théâtre "La Capsule", « STRIP-TEASE 419 »
- Site officiel de la Compagnie Jolie Môme, « La maladie blanche version audio ! »,
- Jeanne et Farida Taher, Coeur gros, ventre vide, Paris, Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-13486-3, BNF 43718051)
- Stéphanie Duncan, « Les femmes toutes une histoire : la précarité des femmes en première ligne », France Inter, émission radiophonique sur l'ouvrage "Coeur gros, ventre vide", avec les autrices Jeanne et Farida Taher,‎ (lire en ligne)
- Jérôme Roulet, « « Cérémonie des 7 d’Or : les palmarès de 1985 à 2003 » », Toute la télé,‎ (lire en ligne)
- Site officiel de la SCAM, « Les lauréats « Brouillon d’un rêve » »
- Site officiel de l'Anacej, « Prix Radio Stop aux clichés - Les Laurréat·e·s »,
- Jean-Patrick GILLE, Rapport de mission « Une nouvelle donne pour l’intermittence », Rapport gouvernemental, (lire en ligne), page 12
- Antonnella Corsani et Maurieio Lazzarato, Intermittents et Précaires, Paris, Editions Amsterdam, (ISBN 978-2-35480-021-5, lire en ligne)
- Jean Claude Oliva, « Victoire pour les baras », site du Groupe Écolos Solidaires de Bagnolet,‎ 2020. (lire en ligne)
- Les Sons fédérés, « Une autre politique du son », revue Multitudes n°79,‎ (lire en ligne)
- Inès Yazidi, « Naissance des Sons fédérés, une assemblée des artisan·e·s radiophoniques et sonores », Télérama,‎ (lire en ligne)
Liens externes
Sources diverses
- SĂ©lection pour enfants des Pieds sur terre, France Culture, 2021 : Le blues de Jeanne de Farida Taher
- Philipe Fabry, article sur Le blues de Jeanne de Farida Taher pour la formation en travail social, 2021.
- Danièle Montes, portrait sonore de Farida Taher en 6 min 48 - Festival Longueur d’ondes, fev 2020.
- Strip-Tease 419, adaptation théâtrale d'après Tout salaire mérite travail et Né Cassé de Farida Taher, programmée au Théâtre de Belleville en 2019.
- Marthe Rousseau, La comédie humaine de Strip Tease 419, Les Cahiers de l'Arche, 29 octobre 2017.
- Jérémy Sinigaglia, Le mouvement des intermittents du spectacle : entre précarité démobilisatrice et précaires mobilisateurs, Éditeur Presse de Sciences-Po, 2007.
- Jérémy Sinigaglia, Le paradoxe des intermittents du spectacle : l’art de retourner les obstacles à l’action collective (2003-2006), thèse doctorale en sociologie, 2008.
- Bases de données de télévision et de films épisodes : Grace à dieu de Farida Taher.
Sites dédiés
- Site officiel du dixième de Bel, page sur Farida Taher
- Chaîne officielle de l’émission Strip-tease, pour visionner des documentaires de Farida Taher
- Site du cinéaste Jean-Pascal Hattu, pour visionner Générique de fin de Farida Taher, documentaire de 50 mn.
- Site d’Antoine Peillon, page sur Farida Taher.
Notices