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Fantasiestücke opus 12 de Schumann

Les Fantasiestücke (ou Phantasiestücke) opus 12, sont un cycle de huit pièces pour piano de Robert Schumann, composées en 1837. Trois autres œuvres du compositeur portent le titre Fantasiestücke : les opus 73, 88 et 111, écrites respectivement en 1849, 1842 et 1851.

Anna Robena Laidlaw (en)(1819-1901), pianiste anglaise et amie de Robert Schumann, qui lui a dédié les Fantasiestücke opus 12.

Titre

Fantasiestücke ou Phantasiestücke, est un titre que Schumann a utilisé pour quatre de ses œuvres:

- Fantasiestücke opus 12, pour piano, 1837[1] ;
- Fantasiestücke opus 73, pour piano et clarinette (ad.lib alto ou violoncelle), 1849[2] ;
- Fantasiestücke opus 88, pour piano, violon et violoncelle, 1842[3] ;
- Trois Fantasiestücke opus 111, pour piano, 1851[4].

Il s'inspire des pièces de fantaisie à la manière de Callot d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann publiées en 1814-1815, tant pour le titre que pour le sens du fantastique sombre propre au célèbre graveur du XVIIe siècle[5].

Historique

Les Fantasiestücke opus 12, ont été composées en 1837 lors d’un séjour à Ralbitz-Rosenthal. L'œuvre est dédiée à la pianiste anglaise Anna Robena Laidlaw (en), avec laquelle il avait tissé des liens d’amitié[6].

Les deux personnages représentés dans cet ensemble, dépeignent en fait les deux faces intimes de l'individualité de Schumann : Eusebius, être doux , rêveur, tendre, timide et discret ; Florestan, doué d’un tempérament passionné, capricieux et excessif. Ils jouent l’un avec l’autre tout au long du cycle, qui se termine sur une note réflexive et pondérée d’Eusebius, dans la dernière pièce intitulée Ende vom Lied (Fin du chant)[7].

Les noms Eusebius et Florestan avaient déjà été utilisés comme pseudonymes par le compositeur dans la revue Neue Zeitschrift für Musik (Nouvelle revue musicale), fondée par lui en 1834, pour signer les articles qu'il y publiait. De même que dans les huit pièces qui forment cet opus 12, il passe d'une signature à l’autre, choisissant celle qui convient le mieux au ton de l’article : apaisé ou combatif[7].

Structure

  • 1. Des Abends (Le soir), en ré bémol majeur, «Sehr innig zu spielen» (Jouer très intimement).

Cette pièce introduit le personnage d’ Eusebius, lequel évoque la propre nature rêveuse de Schumann, qui souhaitait exprimer «la couleur douce du crépuscule»[8].

  • . 2. Aufschwung (Essor, Élan, Reprise ou Élévation), en fa mineur, «Sehr rasch» (Très rapide).

L'Aufschwung est une représentation de Florestan, personnage s'adonnant aux plaisirs, vécus jusqu'au «sommet de ses passions»[9].


Le titre Pourquoi?, exprime la réflexion d'Eusebius sur les excès commis par Florestan[9]. La pièce se poursuit par une «interrogation douce» et se termine par une «réponse non concluante»[8].

Cette pièce est une évocation humoristique des excès passionnés de Florestan[8].

  • 5. In der Nacht (La nuit) en fa mineur, Mit Leidenschaft (Avec passion).

Partie dans laquelle le compositeur essaie de représenter l'interaction de la passion de Florestan et de la douceur d'Eusebius. Après l'avoir composée, Schumann y aurait vu une réminiscence du mythe grec de Héro et Léandre[8].

  • 6.Fabel (Fable) en do majeur, Langsam (Lentement).

Comme dans la pièce précédente, les tempéraments «rêveur» et «passionné» des deux personnages sont juxtaposés (après avoir été exposés séparément dans 1.Des Abends et 2.Aufschwung). La nature fantaisiste de Florestan s'oppose à la tranquillité éthérée d'Eusebius, ce qui donne lieu à un «récit placide et riche en humour». La tonalité en do majeur rompt avec le schéma ré bémol majeur et fa mineur des deux pièces précédentes[8].

  • 7. Traumes Wirren (Rêves confus, Troubles songes), en fa majeur , Äußerst lebhaft (Extrèmement vif, vivant).

Le titre évoque la lutte entre la « douceur rêveuse » et les « élans passionnés » des deux personnages. Elle est rythmiquement intense et imprégnée d’une impulsion rapide. Comme la précédente, elle s'écarte à son tour du schéma de signature de fa mineur, pour le fa majeur[8].

  • 8. Ende vom Lied (Fin du chant), en fa majeur, Mit gutem Humor (Avec un certain humour).

Ce finale de l’ensemble, Schumann le décrit comme une combinaison de cloches de mariage et de cloches funéraires. Dans une lettre à sa fiancée Clara, qu’il épousera trois ans plus tard, il écrit, à propos de cette pièce : « À l'époque, je pensais : eh bien, à la fin, tout se résout en un mariage joyeux. Mais finalement, ma douloureuse anxiété à ton sujet est revenue[8].» Comme la précédente, elle est en fa majeur.

Au cinéma

Notes et références

  1. Sur IMSLP, lire: Fantasiestücke, Op.12 (Schumann, Robert). Consulté le .
  2. Sur IMSLP, lire: Fantasiestücke, Op.73 (Schumann, Robert) . Consulté le .
  3. Sur IMSLP, lire: Phantasiestücke, Op.88 (Schumann, Robert). Consulté le
  4. Sur IMSLP, lire: 3 Fantasiestücke Op.111 (Schumann, Robert), il est précisé : «Première publication 1863 (Flaxland) ou plus tôt». Le «plus tôt» est justifié, car effectivement, la 1re publication date de 1851. Consulté le .
  5. François-René Tranchefort 1987, p. 721.
  6. James Cuthbert Hadden 1913, «R.Schumann-Anna Robena Keddy Laidlaw».
  7. Erik Frederick Jensen 2001, p. 106-122.
  8. David Ewen 1965, p. 474.
  9. J.Peter Burkholder, Claude V.Palisca et 2006 .Volume 2.

Bibliographie

En français

En anglais

Discographie sélective

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