Accueil🇫🇷Chercher

Famille Bigo-Danel

La famille Bigo est une famille industrielle du Nord-Pas-de-Calais qui au XIXe a prospéré dans le monde des affaires et de la ville de Lille et dans le département du Nord.

Origine

La famille Bigo est une famille de filtier de Lille où François Bigo (1722-1769) filtier, eut cinq enfants dont Dominique Bigo-Dathis d'où descendent les familles Bigo-Danel et Danel-Bigo et Briansiaux-Bigo[1].

La famille Danel est d'abord établie à Saint-Omer, dans la bourgeoisie locale[2]. Liévin Danel vint s'installer à Lille en tant que chirurgien. Sa sœur tenait une imprimerie réputée dans le Nord qui, auparavant, était l'imprimerie royale[3] ; cette imprimerie devient l'une des principales imprimeries du Nord de la France à la fin du XIXe siècle sous la conduite de Louis Danel, maître imprimeur et ingénieur (diplômé de l'École centrale de Lille promotion IDN 1880)[4]. Léonard Danel, imprimeur, président du conseil d'administration des mines de Lens (Compagnie des mines de Lens) meurt le [5]. L'intégration complète à la haute bourgeoisie se traduit par un double mariage entre les Danel et les Bigo.

Louis Bigo-Danel est maire de Lille en 1834-1848. Un Boulevard Ă  Lille porte le nom de "Boulevard Bigo-Danel".

Les frères et sœurs se mariant avec leurs cousins et cousines ou autres membres des grandes familles nordistes ; les Bigo sont très présents et représentés dans l'ensemble des familles industrielles du Nord.

Il y a eu en tout six mariages entre les familles Bigo et Danel : en 1810, deux en 1812, en 1843, en 1862 et en 1933.

Activités

Lens - Grands Bureaux de la Compagnie des mines de Lens

Les Bigo ne sont pas seulement présents dans la politique, ils connaissent également l'essor dans l'industrie du textile, l'industrie minière, les activités financières, bancaires et dans l'alcool de betterave[6].

Inscription rue Fulton dans le quartier d'Esquermes Ă  Lille

Louis Pasteur découvrit en 1856 les causes de la fermentation lactique dans la distillerie de Louis Bigo à Esquermes ce qui l'orienta vers le traitement des maladies infectieuses.

Par ailleurs, Joseph Bigo possédait une tannerie à Haubourdin.

LĂ©onard Danel

La famille est Ă©galement prĂ©sente dans l'imprimerie. Les deux frères LĂ©onard Danel (1818-1905) et Louis Danel (1819-1879) Ă©taient associĂ©s dans des imprimeries employant plus de 4 000 personnes dont 500 Ă  Loos. Une rue du Vieux-Lille porte le nom de LĂ©onard Danel.

Ils construisirent d'ailleurs un château de 900 mètres carrĂ©s avec un terrain de 5 hectares en plein cĹ“ur de la ville de Loos, Ă  proximitĂ© de Lille. Depuis , il a Ă©tĂ© vendu Ă  la municipalitĂ© pour un euro symbolique, et devait devenir une Ă©cole de musique, mais il reste Ă  ce jour inoccupĂ©. Il avait d'ailleurs reçu d'illustres personnages et cĂ©lĂ©britĂ©s[7].

Omer Bigo est aussi par la suite administrateur de la Compagnie des mines de Lens en 1892. Il fut diplômé de l'École centrale de Lille (promotion IDN 1892). Quant à Émile Bigo et Louis Bigo, ils furent à l'origine de la création de la Compagnie des mines de Lens, d’où le nom de la fosse no 4 et la fosse no 14 qui leur ont été attribués respectivement. Désiré Scrive-Bigo (1812-1895) exerça jusqu'à sa mort, outre les fonctions de censeur de la Banque de France et d'administrateur des Mines de Lens, celle de vice-président du Crédit du Nord. Les Mines de Lens, premier charbonnage de France en 1900 (devant Anzin).

Les Bigo-Casteleyn, mais Ă©galement les Tilloy sont donc Ă  l'origine de la compagnie des Mines de Lens et emploient ainsi plus de 16 000 ouvriers. En 1920, Lens a absorbĂ© Meurchin, et Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale, on compte 17 333 ouvriers et 10 000 maisons appartenant Ă  la sociĂ©tĂ©[8] - [9] - [10].

Depuis au moins 1853, les familles fondatrices des Mines de Lens (Bigo, Danel, Casteleyn, Tilloy) figurent parmi les principaux actionnaires de la banque Verley, Decroix & Cie, et Amé Tilloy-Casteleyn, 3e actionnaire de Lens, est président du conseil de surveillance de la banque jusqu’à sa mort en 1865[11].

L’intégration des charbonnages est encore plus évidente au sein du Crédit du Nord. Dès 1865 (transformation de l’ancien Comptoir d’escompte de l’arrondissement de Lille en Société de crédit industriel et de dépôts du Nord, sous l’égide du CIC), deux fondateurs des Mines de Lens entrent au conseil d’administration (CA) du futur Crédit du Nord : Désiré Scrive-Bigo (fondateur et administrateur des Mines de Lens d’ à sa mort en ) et Charles Crespel-Tilloy qui devient président du CA du Crédit du Nord et le reste jusqu’à sa mort en 1897.

Références

  1. Jean Lambert-Dansette, Quelques familles du patronat textile de Lille-Armentières (1789-1914): origines et évolution d'une bourgeoisie, E. Raoust, 1954, pages 137 et 348.
  2. Frédéric Barbier, Le Patronat du Nord sous le Second Empire.
  3. F. Barbier, L'Économie du livre dans le Nord de la France au siècle des Lumières.
  4. Louis Danel, né le 20 novembre 1847 à Salomé (Nord), décédé le 12 octobre 1936, dirige à partir de 1884 l'Imprimerie L. Danel (Lille) ; « Maître imprimeur. - Ingénieur. - A été président du Tribunal de commerce de Lille. - Vice-président du Cercle de la librairie » (BNF 10584165)
  5. Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, éditions la Voix du Nord, 1998, page 49
  6. Frédéric Barbier, Le Patronat du Nord sous le Second Empire : une approche prosopographique, Genève, Droz, 1989.
  7. « Propriété à Loos »
  8. Jean-Luc Mastin, Concentration dans l’industrie minière et construction de l’espace régional : le cas du Nord-Pas-de-Calais de 1850 à 1914.
  9. Cf Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, 250 ans d’histoire, Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, Douai, 1977.
  10. Olivier Kourchid et Annie Kuhnmunch, Mines et cités minières du Nord et du Pas-de-Calais, Presses universitaires de Lille, 1990.
  11. Jean Lambert-Dansette, Quelques familles du patronat textile de Lille-Armentières (1789-1914), Lille, E. Raoust, 1954.

Bibliographie

Liens internes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.