FO communication
FO communication (ou FO com) est la fédération des travailleurs du secteur de la communication organisés au sein de la Confédération générale du travail - Force ouvrière.
« La force syndicale » |
Zone d'activité | |
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Type |
Fédération syndicale |
Membres |
500 000[1] |
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Affiliation | |
Site web |
Elle a adopté cet intitulé en 2000 et tient son origine de la Fédération syndicaliste des travailleurs des PTT qui était la structure syndicale qui permettait aux salariés des PTT d'adhérer à la confédération Force ouvrière. Comme toutes les organisations syndicales de La Poste et de France Télécom, elle élargit son champ d'action au-delà du périmètre des anciens PTT.
Notes sur les origines et l'histoire
La fédération syndicaliste des PTT a une naissance tumultueuse, qui se situe dans la période agitée de l'histoire du syndicalisme des PTT français entre 1944 et 1948.
- entre 1922 et 1939, le syndicalisme postier porté par la CGT, bien implanté au sein des PTT, pratique une politique de dialogue, voire de "cogestion", avec les autorités administratives. Celles-ci mettent en place des organismes, des commissions, des comités techniques qui permettent aux syndicalistes une certaine participation aux dossiers des PTT. Leurs adversaires les taxent de "réformisme".
- La fédération CGT des PTT adopte dès 1936 des positions "pacifistes" opposées à l'antifascisme militant des "unitaires de la CGTU. L'exclusion des "unitaires" en 1939 est systématique à la Fédération postale où ils sont restés très minoritaires après la réunification
- septembre 1945 : les communistes prennent les commandes de la Fédération nationale des travailleurs des PTT-CGT. Ils rencontrent au sein de celle-ci diverses oppositions[2], dont celle résolument anticommuniste de leurs rivaux d'avant guerre. Ils font face aussi aux opposants confédéraux qui se retrouvent dans la tendance Force ouvrière. S'opposent également à eux des syndicalistes qui se reconnaissent dans le syndicalisme révolutionnaire, marginalisé au sein de la CGT, comme au sein de la CGTU, depuis les années 1920.
1946 : le Comité national de grève
- Du 29 juillet au 4 août 1946 : les opposants à la nouvelle direction fédérale lancent une grève, qui rassemble de nombreux participants[3]. Un Comité national de grève est créé et se dote d'une organisation propre à durer.
- 16-17 août 1946 : congrès du Comité national de grève, à Montrouge. Il affirme rassembler 15 000 postiers. Une direction "triangulaire" est mise en place : Camille Mourguès de Clermont-Ferrand[4], Charles Béreaux de Lille, Fouquet de Bordeaux.
- décembre 1946 : à la veille du congrès "extraordinaire" de la fédération postale CGT, les délégués de ce Comité national de grève, dont les militants tiennent les sections départementales du Nord, du Puy-de-Dôme, de la Gironde et de la Haute-Vienne[5]. se réunissent à Paris le 8 décembre. Sous la direction de Camille Mourguès, ils décident de constituer une nouvelle structure syndicale, hors de la fédération CGT : le Comité d'Action Syndicaliste. Des statuts sont votés et un journal est créé le Postier syndicaliste.
- Des élections pour la désignation des représentants du personnel dans les instances paritaires des PTT ont lieu fin décembre 1946[6]. Le Comité d'action syndicaliste y présente des listes concurrentes à celles de la fédération CGT. Elles se placent sous le slogan "Indépendance et démocratie". C'est un succès pour elles. Sur les 109 700 suffrages exprimés, le CAS obtient 37 300 voix, alors que la fédération postale CGT en recueillent 55 880. La CFTC, nouvelle venue pratiquement dans le paysage syndical des PTT, obtient 16 500 voix.
1947 : la fédération syndicaliste autonome
- Alors que certains des opposants décident de rester à l'intérieur de la fédération postale, en particulier la fraction des postiers socialistes, et publient eux aussi un journal, Le combat syndical, le Comité d'action syndicaliste poursuit son évolution vers une force autonome. Mais alors qu'il se reconnaît dans les positions confédérales du groupe Force Ouvrière, il n'est pas encore question de scission syndicale nationale. C'est pourquoi, la fédération qui naît aux PTT est autonome.
- 10-11 juillet 1947 : assemblée nationale des militants du Comité d'action syndicaliste, qui décident la création de la fédération syndicaliste autonome des PTT[7]. Le secrétaire général est Camille Mourguès. Il est assisté d'un bureau de 11 membres. Parmi ceux-ci, le nordiste Charles Béreaux, et l'ancien secrétaire du syndicat des services techniques de 1932 à 1940, Charles Moreau
- 19-20 novembre 1947 : le groupe PTT du Combat syndical, quitte la CGT et se constitue à son tour en Fédération indépendante des PTT. Son leader Dominique Grimaldi intervient lors de la conférence fondatrice de FO[8].
- 18 décembre 1947 : une conférence nationale réunit l'ensemble des groupes Force ouvrière. Camille Mourguès envoie un message d'adhésion. Léon Jouhaux apprécie ce renfort et évoque... les grèves postales de 1909, qui indirectement l'avaient amené à la direction de la CGT. Mais deux fédérations postales pour la nouvelle centrale syndicale, cela en fait une de trop.
1948 : la Fédération syndicaliste FO-PTT
Des tractations et des médiations interviennent pour unifier les deux groupes. Les socialistes SFIO doivent notamment abandonner tout mandat politique éventuel pour se conformer aux principes de la Charte d'Amiens, dont la fédération syndicaliste autonome se réclame.
- 10-11 avril 1948 : congrès fondateur de la Fédération syndicaliste des travailleurs des PTT-Force ouvrière, à Suresnes. Son expression se fait par la publication mensuelle de PTT Syndicaliste. Camille Mourguès est élu secrétaire général.
Effectifs
(Chiffres fournis par la Fédération, publiés en 1975 par Alain Bergounioux[9]
- 1950 : 26 500 syndiqués
- 1954 : 30 000 syndiqués
- 1960 : 44 500 syndiqués
- 1964 : 52 180 syndiqués
- 1970 : 58 700 syndiqués
- 1977 : 60 000 syndiqués
- 1989 : 45 000 syndiqués
Notes et références
- Entretien de Jean-Claude Mailly avec Les Échos (11 février 2011).
- Jeanne Siwek-Pouydesseau, Le syndicalisme des fonctionnaires, Presses universitaires de Lille, 1989, (ISBN 2-85939-342-0), pp. 273-275.
- Georges Lefranc, Le mouvement syndical. De la Libération aux événements de mai-Juin 1968, Paris, Payot, 1969, pp.34-35.
- Notice « MOURGUES Camille », par Louis Botella, Le Maitron en ligne.
- Alain Bergounioux, Force ouvrière, col. « Politique », Paris, Seuil, 1975, pp 48-49.
- G. Lefranc, ibid. p. 37.
- Denis Lefebvre (dir.), 19 décembre 1947 : Force ouvrière, Bruno Leprince éditeur, Paris, 1997, (ISBN 2-909634-20-5), p. 102.
- D. Lefebvre, op. cit., p. 183.
- A. Bergounioux, op. cit., p. 217 (jusqu'en 1972)
Sources
- Voir la biographie générale de l'article : Syndicalisme français des PTT
- FO-PTT syndicaliste, no 519-mars avril 2000 : « Création de la Fédération syndicaliste »
- Alain Bergounioux, Force ouvrière. Le Seuil, 1975
- Denis Lefebvre et UD FO de Seine-Saint Denis : 19 décembre 1947, Force ouvrière. Bruno Leprince éditeur, 1997