Evpraksia Vrevskaïa
Evpraksia Nikolaïevna Vrevskaïa ou Eupraxie Nikolaïevna Vrevskaïa surnommée Zizi (en langue russe : Евпракси́я Никола́евна Вре́вская) (1809-1883) est une baronne russe qui habitait Trigorskoïe un domaine voisin de celui d'Alexandre Pouchkine dans le Gouvernement de Pskov et fut une amie proche de ce dernier. Pouchkine lui a consacré plusieurs poèmes, en particulier dans son roman en vers Eugène Onéguine, qui la reprend sous son surnom familier de « Zizi ».
Biographie
Eupraxie (Evpraksia) Nikolaïevna Vrevskaïa (née Wulf) (- ) vit dans la propriété de sa mère de Trigorskoïe dans le district d' Opotchetski, Gouvernement de Pskov. Sa mère Praskovia Ossipova (1781-1859) a épousé un aristocrate de Tver, assesseur à la retraite, Nicolas Ivanovitch Wulf (1771-1813) [1] - [2].
Le 7 juillet 1831, Evpraskia Nikolaïevna épouse le baron Boris Alexandrovitch Vrevski (1805-1888), officier retraité du Régiment Izmaïlovski, et suit son mari dans sa propriété de Goloubovo près de la ville d'Ostrov , dans l'oblast de Pskov. Le 31 mai 1834, elle donne naissance à un fils, dont le nom restera[3], Alexandre Borissovitch Vrevski, futur général-gouverneur du Turkestan russe.
Amitié avec Pouchkine
Dès son jeune âge, elle est très liée à Alexandre Pouchkine qui avait dix ans de plus qu'elle. Ils habitaient des propriétés voisines Trigorskoïe et Mikhaïlovskoe et Pouchkine fréquentait toute la famille Ossipov-Wulf. Quand elle a 19 ans, il lui fait la cour. Pouchkine est partagé entre Anna la fille aînée de Praskovia Ossipova qui l'aime, et la fille cadette Evpraskia, qui n'a que quinze ans lorsque Pouchkine arrive dans le domaine voisin de Mikhaïlovskoïe en 1824. Elle est rieuse, mince, élancée et il la préfère à sa sœur aînée.
En été, Evpraskia prépare un breuvage à base de rhum, la « djonka » dont Pouchkine se délecte à chaque visite[4]. Au chapitre cinq d'Eugène Onéguine, le poète se souvient du « cristal de son âme » dans ces vers sur Zizi :
Et puis, voilà qu'on apporte
entre le rôti et le blanc-manger,
dans une bouteille goudronnée
du champagne fabriqué à Tsimliansk.
Elle est suivie d'une phalange de verres longs et étroits,
semblable à ta fine taille,
Zizi, cristal de mon âme,
toi, objet de mes premiers vers innocents,
toi qui, dans ta coupe, m'a si souvent versé l'ivresse...
— Vers de Pouchkine, (XXXII) Eugène Onéguine
En 1828, Pouchkine lui envoie le 4e et le 5e chapitre de son roman en vers Eugène Onéguine. On sait qu'il lui écrit à propos de son duel avec d'Anthès[6].
Alexandre Tourgueniev, ami fidèle de Pouchkine (frère d'Ivan Tourgueniev), écrit que la veuve de Pouchkine Natalia Nikolaïevna Gontcharova a reproché à Evpraskia de ne pas l'avoir prévenue de ce qu'elle savait sur ce duel[7].
Evpraskia Nikolaevna est morte de phtisie le 22 mars 1883, dans son village de Goloubovo du district d'Ostrov (gouvernement de Pskov). Elle est inhumée au cimetière, dans le caveau de la famille Vrevski[8]. Avant sa mort, malgré les supplications de sa fille, Evpraskia brûle les lettres que Pouchkine lui avait adressées[9].
Références
- Son deuxième mari s'appelle Ivan Ossipov et meurt en 1824
- Биография.ru: « Les relations de Praskovia Ossipova avec ses enfants étaient plutôt despotiques et ils étaient élevés suivant des règles sévères qui pouvaient être arbitraires et les marquer profondément.»
- Elle donna naissance en tout à onze enfants
- Corinne Pouillot , "Pouchkine, le génie de l'amour" , édition Belfond, Paris 2005 , (ISBN 2 7144 4149 1) p. 110
- http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Pouchkine%20-%20Eugene%20Oneguine.htm#_ftnref63
Vers en russe de « Eugène Onéguine » (XXXII) :^)
Да вот в бутылке засмоленнойь
Между жарким и блан-манже
Цимлянское несут уже
За ним строй рюмок узких, длинных,
Подобно талии твоей,
Зизи, кристалл души моей,
Предмет стихов моих невинных,
Любви приманчивый фиал,
Ты, от кого я пьян бывал— Vers de Pouchkine
- (ru): « Evpraksia Nikolaevna Vrevskaia retourna encore une fois à Saint-Pétersbourg le 16 janvier 1837, dix jours avant le duel fatal. Elle s'arrêta dans la maison du frère de son mari Stepan Alexandrovitch Vrevski, sur l'île Vassilevski. Pouchkine vint vers elle dès qu'il apprit son arrivée, il était très touché. La conversation tourna autour de l'attitude de Mikhaïl qui dérangeait tous les voisins des Pouchkine. Le 22 janvier, Pouchkine lui rendit visite et lui promit de venir la chercher le 25, pour visiter l'Ermitage. Le jour fixé, le 25, Pouchkine écrivit une lettre dès le matin à Hekkern et, en route vers l'île Vassilevski chez les Vrevski, la dépose à la poste. On ne sait pas s'il la conduite à l' Ermitage, mais il semble que ce soit la seule personne à qui il ait dit : ouvre ton cœur. Le 26 janvier, la veille du duel, Pouchkine sortit de la maison à six heures du soir et se rendit chez Evpraksia Nikolaevna. Chez elle on préparait le souper et il était clair que s'asseoir à table avec la famille était insupportable. Mais avec elle seule il pouvait parler de tout librement ».
- « Il est difficile de dire si Evpraksia était vraiment informée du duel. Peut-être, Pouchkine a-t-il laissé passer quelques mots sur ce duel et que, par la suite, sa correspondante a interprété ces mots sur la base de ce qui s'était produit en tenant compte de sa relation de confiance avec Pouchkine » ( Obodovskaïa I. Dementev M. après la mort de Pouchkine / Ободовская И., Дементьев М. После смерти Пушкина. — М.: Советская Россия, 1980. — С. 86.)
- (ru) Lieux d'inhumation des Vrevski На городище Врев похоронены
- (ru) Raevski N. A. Œuvre et vie de Pouchkine /Раевский Н. А. Д. Ф. Фикельмон в жизни и творчестве Пушкина // Избранное. — М.: Художественная литература, 1978. — С. 208.
Voir aussi
- Famille von Wulf
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