Eureka (Poe)
Eureka (Eureka: A Prose Poem) est un poème en prose sous forme d'essai écrit par Edgar Allan Poe en 1848.
Titre |
Eureka |
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Sous-titres |
A Prose Poem, An essay on the material and physical universe, Poème en prose, essai sur l’univers matériel et spirituel |
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Incipit |
« It is with humility really unassumed—it is with a sentiment even of awe—that I pen the opening sentence of this work: for of all conceivable subjects I approach the reader with the most solemn—the most comprehensive—the most difficult—the most august.… » |
Explicit |
« …In the meantime bear in mind that all is Life—Life—Life within Life—the less within the greater, and all within the Spirit Divine. » |
Présentation
Dernière œuvre d'importance publiée du vivant de Poe, Eureka, sous-titré « poème en prose, essai sur l’univers matériel et spirituel »[1], est écrit en 1848[2].
L'édition originale est dédiée à Alexander von Humboldt[3]. En français, le texte est traduit par Charles Baudelaire et publié d'octobre 1859 à janvier 1860 dans la Revue internationale (Genève)[3].
Considérée par Paul Valéry comme une véritable épopée du savoir[4], Eureka ambitionne d’expliquer « l’univers physique, métaphysique et mathématique, matériel et spirituel », et constitue une cosmogonie présentée de façon poétique sous la forme d'un essai[5].
Postérité
Poe exprime dans son texte l'hypothèse d'une unité parfaite de l'univers[4] et expose plusieurs idées visionnaires[6]. L'astrophysicien Jean-Pierre Luminet relève ainsi[1] :
« [...] on trouve dans Eurêka plusieurs intuitions fulgurantes qui semblent anticiper plusieurs découvertes de la physique du XXe siècle : l’âge fini des étoiles comme explication du noir de la nuit [...], les trous noirs et les trous de ver, la théorie du chaos, la matière sombre, l’existence des nébuleuses extragalactiques et leurs regroupements en amas de galaxies, l’expansion de l’espace, l’atome primitif, le Big Crunch et les univers-phénix. »
De façon intuitive[7], Poe livre par exemple dans l’œuvre une réponse au paradoxe d'Olbers[8] - [9] : « La seule manière de rendre compte des vides que trouvent nos télescopes dans d'innombrables directions est de supposer cet arrière-plan invisible placé à une distance si prodigieuse qu'aucun rayon n'ait jamais pu parvenir jusqu'à nous. »
Notes et références
- Jean-Pierre Luminet, « Eurêka d'Edgar Poe : le Beau défend le Vrai », sur Luminesciences, (consulté le )
- « Eureka », sur The Edgar Allan Poe Society of Baltimore,
- Richard 1989, p. 1481.
- Richard 1989, p. 1485.
- « Eureka - Edgar Allan Poe », sur Folio, (consulté le )
- « Eurêka - L'Univers selon Edgar Poe », sur www.observatoiredeparis.psl.eu, (consulté le )
- Hervé Dole, « Non, la nuit n'est pas noire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Paradoxe d'Olbers : pourquoi le ciel nocturne est-il noir ? », sur Futura Sciences (consulté le )
- Simon Devos, « Pourquoi le ciel nocturne n'est-il pas saturé de lumière ?... », sur www.science-et-vie.com, (consulté le )
Bibliographie
- Claude Richard (éd.), Edgar Allan Poe : Contes - Essais - Poèmes, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-04937-3).
- (en) Alberto Cappi, « Edgar Allan Poe's Physical Cosmology », Quarterly Journal of the Royal Astronomical Society, Royal Astronomical Society, no 35,‎ , p. 177-192 (lire en ligne).
- (en) Alberto Cappi, « The Cosmology of Edgar Allan Poe », IAU Symposium, Union astronomique internationale, no 260,‎ , p. 315-320 (lire en ligne).
- Henri Justin, « L’imagination des savoirs dans l’Eurêka de Poe », Revue française d'études américaines, no 71,‎ , p. 31-43 (lire en ligne).