Eugénie de Santa-Coloma
Jeanne-Marie-Eugénie de Santa-Coloma, née le à Bordeaux et morte le dans la même ville, est une chanteuse et compositrice française.
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(Ă 68 ans) Bordeaux |
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Biographie
Née le à Bordeaux[1], Jeanne-Marie-Eugénie de Santa-Coloma est la fille du Consul du Chili et Consul général d'Argentine en France[1]. Elle montre dès son jeune âge des aptitudes musicales et en 1830 joue déjà au piano l'air de La parisienne[1].
À cinq ans, elle commence à prendre des leçons de piano puis plus tard part à Paris avec Pierre Zimmerman.
Ă€ quatorze ans, elle donne son premier concert public Ă Bordeaux en jouant un concerto pour piano de Ries[1].
Au début des années 1840, elle suit des cours d'harmonie avec Charles-Louis Colin, père du compositeur Charles Colin[1]. À dix-sept ans, elle prend des cours de chants avec un professeur espagnol[1].
En 1842, elle publie chez Escudier sa première composition, une barcarolle intitulée Mon Étoile, puis Chante, Madeleine (Paris, Messonnier 1846), Ode à une jeune fille chez le même éditeur l'année suivante.
Elle commence en 1847 à rencontrer le succès à Paris en chantant certaines de ses œuvres. Halévy propose de lui écrire un rôle si elle veut débuter à l'opéra[1] et elle fait ses débuts à l'Opéra de Paris en 1847. c'est à cette période que tout en se prêtant à des œuvres de bienfaisance, elle est reçue dans le salon de la place Royale où Victor Hugo, sous le charme, lui accorde l'autorisation, refusée à bien d'autres, de publier les œuvres musicales qu'elle avait écrites sur des paroles du poète.
Elle se marie en 1849 Ă un armateur de Bordeaux, Adrien Sourget[1] - [2]. Elle commence alors Ă s'impliquer encore plus dans la composition.
Vers 1864 elle fait représenter dans un salon un opéra en un acte sur des paroles de Scribe, Image.
Le poète Émile Deschamps lui rend hommage avec le poème Autour du piano de Mme de Villiers.
Elle meurt Ă Bordeaux le 11 juin 1895[3].
Éloges anthumes et posthumes
Eugénie de Santa-Coloma était très appréciée par les personnalités qui l'ont connues. En voici quelques exemples :
- Extrait du journal L'illustration du 17 avril 1847:
« Il n'est plus question en ce moment, dans tous les salons du grand monde, que Mlle de Santa-Coloma, de sa voix admirable, de la perfection de son chant, de la manière simple dont elle en fait usage. Est-ce à l'Art que, si jeune, elle doit un si grand talent? Quelque peine qu'on éprouve à le dire, il faut bien avouer que jamais le travail et les méthodes ne produisent de semblables merveilles. Ce qui explique pourquoi, en entendant chanter Mlle Santa-Coloma, un de nos plus grand chanteur, célèbre professeur lui-même, lui aurait dit : Gardez-vous bien Mademoiselle, de prendre un professeur de chant. »
- Lettre Remise par Louis Lurine :
« Le Comité de la Société des Gens de Lettres, qui vous entend de loin en regrettant ne pouvoir pas vous entendre de près, m'a délégué l'honneur de vous demander un autographe lyrique pour l'album que nous préparons dans un intérêt confraternel. Le Comité des Gens de Lettres me recommande de vous exprimer tout le plaisir et tout l'orgueil qu'il éprouverait à voir figurer votre nom sur un monument dédié par la Littérature et les Arts à la confraternité de littérateurs et des artistes. » Je suis fier et heureux, Mademoiselle, d'avoir été choisi pour vous transmettre un pareil vœux, qui est un hommage à votre personne et à votre talent. Je vous prie, Mademoiselle, de recevoir l'expression de mes sentiments les plus élevés. »
- Après avoir entendu le Crucifix, Franz Liszt écrivait à son auteur :
« Vous avez traduit pieusement en musique, une sublime et sainte poésie, de Victor Hugo : le Crucifix. La critique journalière n'a pas à se mêler de pareilles inspirations, qui appartiennent au plus intime du cœur.
Je vous prie d'agréer, Madame, mes très respectueux hommages. »
- Marceline Desbordes-Valmore, touché par l'utilisation de ses poèmes dans ses concerts, lui en offrait de nouveaux, s'exprimait en ces termes flatteurs :
« […] L'expression me manque devant tant de grâce et de génie. Mais puisque vous n'avez pas dédaigné d'élever ma tristesse dans vos chants divins, c'est elle-même qui s'offre à votre musique ou à votre rêverie. Si elle n'éveille pas cette fois en vous l'inspiration, qu'elle obtienne du moins l'accueil du cœur qui a causé un moment avec le mien. »
- Hommage funèbre de Francis Planté :
« Vous l'avez tous connue, notre Muse bordelaise, dont Rossini me disait un jour : Depuis la Malibran, je n'ai pas connu une nature aussi ardente pour l'art. Et, en effet, quelle nature rare, exquise, étrangère au petitesses, aux banalités et aux médisances, toute de grâce, d'élévation et de poésie! Elle a vécu dans une constante recherche de l'idéal ; elle l'a surtout demandé à l'Art. Et, pour emprunter une belle parole d'un poète éloquent : Elle s'était établie de bonne heure à ce bord extrême du monde réel, d'où il suffit d'un coup d'aile pour s'élancer aux sphères infinies ! »
- Poème d'Émile Deschamps :
« Comme le Dieu caché jaillit du bloc de marbre
Sous le ciseau de Canova,
Comme la fleur en germe Ă©clot au front de l'arbre
Lorsque son soleil lui dit : Va !
Comme le jeune amour qui dormait dans une âme
S'Ă©veille aux appels d'un regard,
Ainsi ces beaux accents et ces notes de flammes,
Divin langage de Mozart,
Dorment languissamment dans leur nuit inféconde,
Jusqu'Ă l'heure oĂą tous, Ă la fois,
Oiseaux ressuscités, ils s'en vont par le monde
Sur les aile de votre voix !
Et l'extase vous suit, et tout chagrin repose,
Et quand cesse l'hymne vainqueur,
De mĂŞme qu'un parfum qui survit Ă la rose,
L'écho nous chante encore au cœur !
Jeune fille, le ciel oĂą vous ĂŞtes connu
Vous dota d'un charme si grand,
Qu'Ă vous entendre, un soir, la joie est revenue
Ă€ ceux qui pleuraient Malibran !
Et ce que je dis lĂ , c'est justice tout juste,
Car, d'un salon charmant faisant un temple auguste,
Votre chant retentit si pur, si ravissant,
Qu'élancé vers le ciel, on croit qu'il en descend ! »
Paris, avril 1847.
- Poème de Sophie Gay :
« Sans regret, sans pitié, fauvette fugitive,
Eh quoi ! Vous nous quittez quand le printemps arrive ?
Au moment oĂą l'oiseau que rappellent vos chants,
moins habile que vous, vient Ă©gayer nos champs !
Pourtant de son retour vous n'avez rien Ă craindre,
Votre charme enivrant, il ne saurait l'atteindre ;
Il n'a pas ces accents qui nous tirent des pleurs,
Cette âme qui nous fait deviner nos douleurs.
À votre souvenir nous resterons fidèle ;
Mais, pour nous enchanter, fermez encor vos ailes.
De l'assemblage heureux du génie et des Arts,
Des grâces qui vous font chérir de toutes parts,
Ah ! Restez dans nos murs pour nous donner l'exemple.
Songez que du talent Paris seul est le temple,
Songez que son encens, ses vœux, sont immortels,
Et ne ravissez pas l'idole à ses autels ! »
Ĺ’uvres
- Image, opéra en un acte sur des paroles de Scribe
- Mon Ă©toile, barcarolle, 1842
- Chante Madeleine, chant (Paris, Messonier, 1846)
- À une jeune fille, chant (Paris, Messonier, 1847)
- Trio instrumental, 1872
- L'introduction et chorale pour orgue et orchestre, 1875
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Eugénie de Santa-Coloma » (voir la liste des auteurs).
- (FĂ©tis 1880) page 484
- E. Dentu, Actes de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, (lire en ligne), p. 194
- « Etat civil et paroisses », sur Archives Bordeaux Métropole (consulté le )
Bibliographie
- François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, Volume 2, 1880, vol. 2, (lire en ligne), p. 484.
Liens externes
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