Eugène Dieudonné
Eugène Camille Dieudonné (né le à Nancy, mort le à Eaubonne) est un anarchiste français, accusé d'être membre de la bande à Bonnot et d'avoir tiré sur un garçon de recette rue Ordener, condamné aux travaux forcés à perpétuité, puis gracié grâce à Albert Londres.
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(à 60 ans) Seine-et-Oise |
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Biographie
Il fréquente le siège du journal l'Anarchie et bien qu'il soit innocenté par ses compagnons Jules Bonnot et Octave Garnier, il est accusé d'avoir participé au braquage de la Société générale de la rue Ordener à Paris en 1912. D'abord condamné à mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Envoyé au bagne en Guyane, il réussit à s'évader en 1926 et rejoint le Brésil. Les journalistes Albert Londres et Louis Roubaud réussissent à obtenir sa grâce. Rentré en France, il exerce le métier d'ébéniste.
Il rencontre Jules Bonnot lorsque celui-ci vient au siège de L'Anarchie, journal anarchiste dirigé par Victor Serge, auquel Eugène collabore. Alors qu’il vit dans une pension au no 45 de la rue Nollet avec sa femme et son fils[1], il est arrêté le , accusé d'être le quatrième homme du braquage de la Société générale de la rue Ordener par le garçon de recettes Ernest Caby, principal témoin[2].
Octave Garnier, par voie de presse le , essaye de l'innocenter, tout en provoquant les forces de l'ordre. Bonnot dans son testament innocente également Eugène. Dieudonné comparaît le avec les rescapés de la bande à Bonnot, devant la cour d'assises de la Seine. Il est condamné à la peine capitale. Après le verdict, Raymond Callemin affirme lui aussi qu'Eugène n'est pour rien dans le braquage. Sa peine est commuée par Raymond Poincaré en travaux forcés à perpétuité.
Il est envoyé au bagne des Îles du Salut où il occupe son temps comme menuisier ébéniste[3]. Transféré au bagne de Cayenne, il s'en évade le .
Il est finalement gracié, après les campagnes d'Albert Londres et de Louis Roubaud. Il s'établit alors comme fabricant de meubles dans le Faubourg Saint-Antoine. Il écrit La Vie des forçats préfacée par Albert Londres. En 1934, il collabore au film Autour d'une évasion qui lui est consacré par Jacques-Bernard Brunius, écrivain et cinéaste proche du mouvement surréaliste.
Œuvre
- La Vie des forçats, Les Documents Bleus; Notre temps, numéro 22 Éditions Gallimard, 1930.
- La Vie des forçats, Libertalia, 2007, (ISBN 978-2-9528292-1-2).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Albert Londres, L'homme qui s'évada, les éd. de France, Paris, 1928, 240 p.
- Albert Londres, Adieu Cayenne ! : nouvelle version de « L'homme qui s'évada », les éd. de France, Paris, 1932, 216 p.
- Albert Londres, L'homme qui s'évada, 10/18, collection dirigée par Christian Bourgois, Paris, 1975, 320 p. (ISBN 2-264-00550-5)
- Albert Londres, L'homme qui s'évada, Arléa, coll. « Arléa-poches », Paris, 1999, 125 p. (ISBN 2-86959-439-9)
- Philippe Blandin, Eugène Dieudonné, Paris, Éditions du Monde Libertaire / Bruxelles, Éditions Alternative libertaire, 2001, (ISBN 2-903013-75-6).
- Renaud Thomazo, Mort aux bourgeois ! : sur les traces de la bande à Bonnot, Larousse, coll. « L'Histoire comme un roman », 2007, (ISBN 2035833469)
- Frédéric Lavignette, La bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Fage Editions, 2008, (ISBN 9782849751411).
- Jacky Giraudo & Franck Sénateur, Des assiettes aux Durs, Paris, 2012.
- Madeleine Leveau-Fernandez, Eugène Dieudonné, un libertaire à la Belle Époque, Paris, Edilivre, 2016, 315 p.
Notices
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
- Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
- Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : notice biographique.
- L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
- Madeleine Leveau-Fernandez : Eugène Dieudonné: Un libertaire à la Belle Époque
Filmographie
- Autour d'une évasion, 1934, Jacques-Bernard Brunius. Film restauré par les Archives françaises du film
Bandes dessinées
- Fabien Bedouel (dessin) et Pat Perna (scénario), Forçats, Les Arènes, 2016-.
- Laurent Maffre (dessin) et Albert Londres (adapté de l’œuvre de), L’homme qui s’évada, Actes Sud BD, 2006-.
Articles connexes
Notes et références
- La bande à Bonnot: l'anarchie ou l'argent
- Poyer et Dieudonné, 1912
- Paul Roussenq, L'Enfer du bagne, Libertalia, 2009, page 104.