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Enregistreur-lecteur de bande magnétique

Un enregistreur-lecteur de bande magnétique est un périphérique de stockage utilisé pour lire et écrire des données sur une bande magnétique. L'enregistrement sur bande magnétique est la plupart du temps utilisé pour archiver des données qui sont conservées à l'écart du lecteur. Les bandes ont généralement un coût relativement faible et ne se détériorent que peu au fil du temps si elles sont stockées dans un environnement adéquat[1].

Un lecteur externe QIC.
Chargeur de bandes magnétiques Overland

Les lecteurs de bandes modernes utilisent en général des cartouches, ce qui les distingue des anciens dérouleurs de bandes utilisés sur les ordinateurs centraux, qui utilisaient des bobines séparées.

Description

Méthode d'accÚs aux données

DDS tape drive. De gauche Ă  droite: DDS-4 tape (20 GB), 112m Data8 tape (2.5 GB), QIC DC-6250 tape (250 MB), and a 3.5" floppy disk (1.44 MB)

Un lecteur de bande ne peut accéder aux données enregistrées que séquentiellement[2], c'est-à-dire on doit physiquement enrouler une certaine longueur de la bande avant de pouvoir lire une zone particuliÚre de données. Les lecteurs de bande ont donc un temps de positionnement moyen trÚs long. Néanmoins, une fois que la bande est au bon endroit, en accÚs séquentiel, les lecteurs de bandes peuvent récupérer les données trÚs rapidement. Par exemple, en 2010, les lecteurs Linear Tape-Open (LTO) prennent en charge des taux de transferts continus allant jusqu'à 140 Mo/s, comparables à ceux des disques durs.

À une Ă©poque, certains lecteurs de bande Ă©taient conçus comme une alternative Ă©conomique aux coĂ»teux disques durs. On peut citer les lecteurs ZX Microdrive et Rotronics Wafadrive. Cela n'est gĂ©nĂ©ralement plus possible avec les lecteurs de bande modernes qui exploitent des techniques avancĂ©es qui s'opposent Ă  l'Ă©criture de donnĂ©es isolĂ©es, et ce n'est de toute façon plus nĂ©cessaire avec la chute du prix des disques durs.

Capacité

Les lecteurs de bande ont des capacités allant de quelques mégaoctets à des centaines de gigaoctets de données comprimées.

Comme les donnĂ©es peuvent ĂȘtre comprimĂ©es et donc prendre moins de place que sur le disque dur, il est devenu courant de les mettre sur le marchĂ© en annonçant une capacitĂ© en supposant un taux de compression de 2 pour 1. Ainsi, une bande de 80 Go de capacitĂ© est vendue comme « 80/160 ». La vraie capacitĂ© de stockage est dĂ©signĂ©e comme la « capacitĂ© rĂ©elle » ou « capacitĂ© brute ». IBM et Sony ont mĂȘme supposĂ© des taux de compression supĂ©rieurs dans leurs supports de marketing. Le taux de compression qui peut effectivement ĂȘtre obtenu dĂ©pend des donnĂ©es Ă  comprimer. Parfois, les donnĂ©es sont peu redondantes, par exemple les gros fichiers vidĂ©o sont dĂ©jĂ  comprimĂ©es et ne peuvent pas ĂȘtre comprimĂ©s plus. Une base de donnĂ©es comportant beaucoup d'enregistrements vides, en revanche, peut permettre des taux de compression supĂ©rieurs Ă  10 pour 1.

Connexion Ă  l'ordinateur

Les lecteurs de bandes peuvent ĂȘtre connectĂ©s Ă  un ordinateur en SCSI (cas le plus frĂ©quent), en Fibre Channel, en SATA, en USB, en FireWire, en FICON ou au travers d'autres interfaces[3].

Les lecteurs de bande sont exploitĂ©s par des bibliothĂšques de sauvegarde qui chargent, dĂ©chargent et rangent de nombreuses bandes, ce qui augmente le volume de donnĂ©es pouvant ĂȘtre enregistrĂ©es sans intervention manuelle.

Fiabilité

Le Gartner Group a estimé que 10 à 50 pour cent de l'ensemble des restaurations depuis une bande échouaient. Storage Magazine et Gartner ont signalé que 34 % des compagnies interrogées ne testent jamais une restauration depuis une bande, et que parmi ceux qui les testent, 77 % ont fait l'expérience de dysfonctionnements[4].

ProblĂšmes techniques

Dérouleur de bande magnétique PT3

Un effet indĂ©sirable appelĂ© « patinage Â» (en anglais shoe-shining, pour « cirage de chaussures ») se produit quand la bande est lue ou Ă©crite par petits bouts. En effet, comme les tĂȘtes du lecteur sont conçues pour transfĂ©rer les donnĂ©es depuis ou vers une bande qui se dĂ©roule de façon continue Ă  une vitesse minimale, les lecteurs modernes rapides sont incapables d'arrĂȘter la bande de façon instantanĂ©e. Le lecteur doit dĂ©cĂ©lĂ©rer, puis arrĂȘter la bande, rembobiner un peu en arriĂšre, redĂ©marrer et avancer Ă  nouveau la bande au point oĂč l'opĂ©ration de lecture ou d'Ă©criture s'est arrĂȘtĂ©e. Si cette suite d'opĂ©rations se rĂ©pĂšte, le mouvement d'avant en arriĂšre rĂ©sultant ressemble au lustrage d'un objet avec un chiffon. Le patinage diminue les taux de transfert que l'on peut atteindre, ainsi que la durĂ©e de vie des bandes et du lecteur.

À partir des annĂ©es 1980, les lecteurs de bande ont comportĂ© un tampon de donnĂ©es interne de maniĂšre Ă  ne pas passer leur temps Ă  s'arrĂȘter et Ă  redĂ©marrer. On dĂ©signe souvent ce type de lecteurs sous le nom de streamers. La bande ne s'arrĂȘte que lorsque le tampon ne contient plus assez de donnĂ©es Ă  Ă©crire (soupassement de tampon ou buffer underrun) ou lorsqu'il contient trop de donnĂ©es lues (dĂ©passement de tampon ou buffer overflow). Au fur et Ă  mesure que des lecteurs de plus en plus rapides sont apparus sur le marchĂ©, le tampon ne suffisait plus Ă  empĂȘcher le patinage provenant de la suite d'arrĂȘts, rembobinages et redĂ©marrages.

Les lecteurs rĂ©cents ne fonctionnent plus Ă  une vitesse linĂ©aire unique et fixe, mais ont plusieurs vitesses. En interne, ils implĂ©mentent des algorithmes qui adaptent dynamiquement la vitesse de la bande au taux de transfert de donnĂ©es de l'ordinateur. Par exemple la vitesse peut ĂȘtre de 50 Ă  100 % de la vitesse maximum. Si l'ordinateur ne peut transfĂ©rer les donnĂ©es qu'en dessous de la vitesse minimale il causera des variations de rĂ©gime voire des arrĂȘts du lecteur.

Supports

Cartouche DDS (à droite) comparée à une cartouche QIC DC (à gauche) et une microcassette (au milieu)
Commodore Datasette

La bande magnĂ©tique est en gĂ©nĂ©ral protĂ©gĂ©e par une boĂźte connue sous le nom de cassette ou de cartouche comme le Stereo Pak ou la cassette audio. L'enveloppe externe est en plastique, parfois avec des plaques et des parties en mĂ©tal, et permet de manipuler aisĂ©ment la fragile bande. Un tel dispositif est bien plus pratique et plus robuste que des bobines de bande exposĂ©e. De simples cassettes audio Ă©taient monnaie courante pour enregistrer et distribuer les donnĂ©es sur les ordinateurs personnels Ă  l'Ă©poque oĂč les lecteurs de disquettes Ă©taient chers.

Évolution

En 2007, l'analyste Dave Russell de chez Gartner a prédit que les sauvegardes et restaurations ne seraient plus en majorité faites sur bande mais sur des disques en ligne en 2011, ce qui provoquerait une évolution majeure du marché de la sauvegarde[5].

NĂ©anmoins, Ă  la mĂȘme date, les lecteurs de bandes n'avaient pas encore atteint leur capacitĂ© maximale.

En 2011, Fujifilm et IBM ont annoncĂ© qu'ils ont rĂ©ussi Ă  enregistrer 4,5 milliards de bits par centimĂštre carrĂ© au moyen de bandes magnĂ©tiques Ă  particules de BaFe et en utilisant des nanotechnologies, ce qui permettait de crĂ©er un lecteur de bande de capacitĂ© non compressĂ©e de 35 To[6] - [7]. Ce genre de technologie ne devrait pas ĂȘtre disponible commercialement avant une dizaine d'annĂ©es.

Sources

(en) Cet article contient des extraits de la Free On-line Dictionary of Computing qui autorise l'utilisation de son contenu sous licence GFDL.

Notes et références

  1. Température, hygrométrie, champ-magnétique, poussiÚre, etc.
  2. Ă  la diffĂ©rence d'un disque dur, qui peut y accĂ©der directement, la tĂȘte de lecture pouvant se dĂ©placer en quelques millisecondes Ă  n'importe quel endroit du disque.
  3. Les interfaces historiques comprennent Ă©galement ESCON, le port parallĂšle, l'IDE et Pertec.
  4. (en) Tape: A Collapsing Star, by Randy Chalfant, 18 mars 2010. MainframeZone.
  5. (en) Recovery will move to disk-based, manager of managers approach by 2011. Dave Russel, Gartner Group. 2007
  6. (en) « Fujifilm barium-ferrite magnetic tape establishes world record in data density: 29.5 billion bits per square inch », Press Center, Fujifilm USA, (consulté le )
  7. (en) Robin Harris, « A 70 TB tape cartridge: too much, too late? », sur ZDNet.com, (consulté le )

Voir aussi

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