Enfant gâté
Enfant gâté est un terme péjoratif qui désigne communément un enfant qui présente des problèmes de comportement à cause de la trop grande indulgence de ses parents. Un enfant gâté peut être perçu comme égocentrique ou narcissique. Ce terme n'est pas employé par les cliniciens et professionnels de l'enfance et n'est pas classé comme un trouble mental dans les manuels de médecine et de psychiatrie, tels que le CIM-10[1], le DSM-IV[2], ou le DSM-5[3].
Syndrome de l'enfant gâté
Bruce McIntosh a utilisé le terme de « syndrome de l'enfant gâté » en 1989[4]. Ce syndrome serait caractérisé par un « comportement immodéré, narcissique et immature ». L'enfant présenterait également un manque de considération concernant autrui, des sautes d'humeur fréquentes ainsi qu'une incapacité à attendre une gratification[5].
McIntosh expliqua que ce syndrome proviendrait du manque de limites imposées par les parents en fonction de l'âge de l'enfant. D'autres psychiatres tels que Glen Aylward pensent que la personnalité de l'enfant est également une cause probable[6].
Causes principales
- Négligence des parents qui n'imposent pas de limites à l'enfant[5]
- Parents qui surprotègent leur enfant des frustrations banales de la vie[5]
- Surabondance de cadeaux, y compris lorsque l'enfant n'est pas obéissant[5]
- Parents qui ne remplissent pas leur rôle[5]
Enfant unique
Alfred Adler (1870–1937) a avancé l'idée que les enfants uniques étaient plus susceptibles de rencontrer un certain nombre de problèmes. Adler supposa que ceux-ci avaient plus de chance d'être gâtés, plus précisément par leur mère, du fait de l'absence de rival qui partagerait l'affection et l'attention de ses parents. Il ajouta qu'à cause de ça, l'enfant pourrait souffrir à l'avenir de problèmes de sociabilité si celui-ci n'était pas adulé par le reste de la population[7].
Cependant, plusieurs études contredisent la théorie d'Adler, et ne trouvent aucun lien entre le fait d'être gâté et d'être enfant unique.
Conséquences
Le fait pour un enfant d'avoir été gâté peut avoir pour conséquence des problèmes de sociabilité. Ainsi, n'étant pas habitué à ce qu'on lui refuse quoi que ce soit, celui-ci peut avoir du mal à accepter quelconque reproche ou critique adressé à son égard. En tant qu'adulte, l'enfant gâté peut faire preuve d'un manque de professionnalisme, d'une difficulté à contenir ses émotions (en particulier sa colère) et à gérer ses relations personnelles[8] - [9].
Voir aussi
Références
- (en) « ICD 10 Codes for Psychiatry »
- (en) « APA Diagnostic Classification DSM-IV-TR » (consulté le )
- (en) « DSM-5 »
- (en) Bruce J. McIntosh, « Spoiled Child Syndrome », Pediatrics, vol. 83, no 1, , p. 108–115 (PMID 2642617, lire en ligne)
- (en) Vidya Bhushan Gupta, Manual of Developmental and Behavioral Problems in Children, Inform Health Care, , 336 p. (ISBN 0-8247-1938-7 et 9780824719388), « Spoiled Child Syndrome »
- (en) Glen P. Aylward, Practitioner's Guide to Behavioral Problems in Children, Springer, , 158 p. (ISBN 0-306-47740-8 et 9780306477409, lire en ligne), p. 35
- A. Adler, Problems of neurosis, New York, Harper and Row,
- (en) Leslie D. Weatherhead, Psychology Religion and Healing, READ BOOKS, , 544 p. (ISBN 978-1-4067-4769-0 et 1-4067-4769-6)
- (en) Michael Osit, Generation Text : Raising Well-Adjusted Kids in an Age of Instant Everything, AMACOM Div American Mgmt Assn, , 288 p. (ISBN 978-0-8144-0932-9 et 0-8144-0932-6)
Bibliographie
- (en) Bruce J. McIntosh, « Spoiled Child Syndrome », Pediatrics, vol. 83, no 1, , p. 108–115 (PMID 2642617, lire en ligne)
- (en) Eileen Gallo, Jon J. Gallo, and Kevin J. Gallo, Silver Spoon Kids : How to Raise a Responsible Child in an Age of Affluence, McGraw-Hill Professional, (ISBN 0-8092-9437-0 et 9780809294374)