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Emil František Burian

Emil František Burian (né le 11 juin 1904 à Pilsen, mort le 9 août 1959 à Prague) est un metteur en scène, dramaturge et réalisateur tchécoslovaque, journaliste, chanteur, compositeur, poète, membre de Devětsil, mouvement artistique orienté politiquement à gauche. Il fait partie des metteurs en scène européens d'entre-deux-guerres les plus appréciés.

Emil František Burian
Le Voiceband de František Burian en 1928
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  55 ans)
Prague
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Emil Burian (en)
Conjoint
Zuzana Kočová (d)
Enfants
Kateřina Burianová (en)
Jan Burian (en)
Autres informations
Parti politique
Membre de
Genre artistique
Lieux de détention
Distinction
Artiste national (d) ()
Vue de la sépulture.

Le père de Burian, Emil, est chanteur d'opéra, sa mère Vlasta, professeur de chant. Emil František Burian étudie au Conservatoire de Prague où il est l’élève de Josef Bohuslav Foerster.

En 1956–1958, il contribue puissamment au renouveau du théâtre tchèque et slovaque.

Le , il décède d'une insuffisance hépato-cellulaire, à l'âge de 55 ans[1].

Biographie artistique

L'œuvre d'Emil František Burian s’inscrit dans l’avant-garde théâtrale d'entre-deux-guerres. Burian a été influencé par le metteur en scène allemand Reinhardt, par l'avant-garde russe, notamment Tairov, Vakhtangov, Meyerhold, le mouvement Dada et le futurisme. Il s'intéresse aussi aux recherches théâtrales françaises[2].

Il collabore avec deux autres jeunes metteurs en scène pragois Jiří Frejka et Jindřich Honzl. Il fait partie de Osvobozené divadlo (Théâtre libéré) avec, entre autres, les fameux acteurs, maîtres d' improvisation, Jiří Voskovec et Jan Werich[3]

Le théâtre tchèque de ce temps est polyphonique – le texte n'est que le point de dĂ©part du spectacle dont toutes les composantes « dialoguent Â» entre elles, chacune pouvant devenir Ă  un moment le principal porteur du sens, et c'est pourquoi il crĂ©a en 1933 le théâtre D 34.

Burian est membre du Parti communiste tchécoslovaque, mais cela ne l’empêche pas de signer, en 1938, un manifeste contre la persécution du metteur en scène russe Meyerhold par le régime stalinien.

En 1941 il est arrĂŞtĂ© et dĂ©portĂ©, avec mention « sans retour Â», dans les camps de concentration de Theresienstadt, puis de Dachau et finalement de Neuengamme. Il y organise, pour les dĂ©portĂ©s, des activitĂ©s culturelles, interdites par les gardiens. Il survit Ă  cet internement et mĂŞme au bombardement des alliĂ©s en 1945 dĂ» Ă  une erreur[4]

Après le retour en TchĂ©coslovaquie et le coup d’État communiste de fĂ©vrier 1948, Burian rĂ©oriente ses crĂ©ations théâtrales vers le « rĂ©alisme socialiste Â» destinĂ© Ă  promouvoir les idĂ©aux communistes. En fait, ce « rĂ©alisme Â» doit montrer le monde Ă  travers le prisme de l'idĂ©ologie stalinienne. Burian est sĂ»rement convaincu de l'utilitĂ© de cette dĂ©marche mais le « rĂ©alisme socialiste Â» transforme le théâtre en une morne plaine de spectacles sans couleur ni saveur.

En 1956 (après le XXe Congrès du Parti communiste de l'URSS qui est le dĂ©but du « dĂ©gel Â» de ce pays et ses États-satellites) la critique théâtrale tchèque et slovaque a engagĂ© une large discussion sur « la grisaille au théâtre Â».

Est-ce ce dĂ©bat qui a incitĂ© Burian Ă  reprendre tels quels six de ses spectacles d'entre deux-guerres et Ă  les prĂ©senter en Ă©tĂ© 1957 sous forme de festival Ă  Karlovy Vary (Karlsbad) ? Burian a organisĂ© des discussions pendant toute la durĂ©e de cette manifestation, discussions qui offraient aux participants une enivrante libertĂ©[5].

Par la suite, jusqu'Ă  l'occupation de la TchĂ©coslovaquie par l'URSS et cinq autres « pays frères Â» en aoĂ»t 1968, le théâtre tchèque et slovaque se sont diversifiĂ©s et ont atteint des sommets d'inventivitĂ© et de qualitĂ© grâce aux metteurs en scène comme Radok (Ă©lève de Burian), Lukavsky, Krejca très influencĂ© par Radok), Budsky, Rakovsky et toute une multitude de « petits théâtres Â».

Filmographie

Notes et références

  1. (cs) « Emil František Burian », sur www.csfd.cz (consulté le ).
  2. (cs) Jan Burian;, Nežádoucí návraty E. F. Buriana, Prague, Galén, (ISBN 978-80-7262-875-9), p. 494.
  3. Radio Prague : https://www.radio.cz/fr/rubrique/culture/daniele-montmarte-werich-et-voskovec-sont-restes-lies-jusqua-leur-mort-1
  4. (cs) « Otec měl život jako antickou tragédii » [« La vie de mon père était comme une tragédie antique »], interview de la fille de E.F.Burian, Kateřina Burianová.
  5. D'après les souvenirs de Peter Bu, à l'époque en première année de l'Université théâtrale de Bratislavan (VSMU).

Liens externes

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