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Elina González Acha de Correa Morales

Elina González Acha de Correa Morales, née le à Chivilcoy et morte le à Buenos Aires, est une géographe, peintre et militante des droits des femmes argentine. Elle fait partie des premières personnes diplômées de l'École normale d'Argentine, obtenant une reconnaissance internationale à la fois pour ses manuels et ses peintures. Membre fondatrice de la Société Géographique Argentine (es), elle en est la présidente de sa création jusqu'à sa mort. Elle et son mari, le sculpteur argentin Lucio Correa Morales (es) sont des défenseurs des revendications territoriales du peuple indigène Ona.

Elina González Acha de Correa Morales
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  81 ans)
Buenos Aires
Nationalité
Activité
Période d'activité
Ă  partir de
Enfant

Biographie

Elina González Acha naît le à Chivilcoy, dans la province de Buenos Aires, en Argentine[1]. Elle fréquente l'école des sœurs irlandaises à Chivilcoy et étudie le français et le dessin à la maison. Sa mère, Cristina Acha, d'origine basque, l'inscrit à l'École normale nationale de professeur Président Roque Sáenz Peña Nº 1 en 1875.

L'enseignante

González obtient son diplôme en 1879[2], devenant l'une des premières élèves du système scolaire normal argentin, et commence à enseigner. Elle poursuit ses études en anglais, français, allemand, latin et dessin[1]. En 1887, elle travaille au Musée argentin des sciences naturelles de Buenos Aires et demande à entrer à l'Institut Géographique National en 1888. En 1890, elle commence à enseigner à l'Escuela Normal de Belgrano, mais démissionne pour un poste de présidente à l'Escuela Mariano Acosta (es)[2]. La même année, après qu'Ernestina A. López (en) a fondé le Liceo Nacional de Señoritas [3] González en devient la professeure de géographie et de sciences naturelles[1].

Travail, publications et engagements

González se marie cette année-là à Lucio Correa Morales (es)[2] qui devient ensuite le premier sculpteur argentin renommé[4]. Ils ont eu sept enfants[2]. Le couple accueille chez eux des intellectuels ainsi que des délégations de peuples autochtones cherchant leur aide pour garantir leurs droits ancestraux. Ils plaident également pour la promotion de l'éducation des femmes[2] et travaillent sur des stratégies pour défendre les revendications territoriales du peuple autochtone Ona[4]. En 1900, González rejoint le Conseil national des femmes et réalise deux peintures à l'huile sur toile, Cabeza et Amalita[2].

Poursuivant sa propre formation tout en enseignant, González Ă©tudie avec Eduardo Ladislao Holmberg, collectionne les insectes, apprend Ă  embaumer les oiseaux et commence Ă  publier des livres. Son premier ouvrage, GeografĂ­a elemental : Libro 1 (GĂ©ographie Ă©lĂ©mentaire : Premier livre) est publiĂ© en 1903 et est un manuel pour l'enseignement primaire. Cet ouvrage est rapidement suivi par Ensayo de GeografĂ­a Argentina : Parte FĂ­sica (Essai de gĂ©ographie argentine : partie physique) publiĂ© en 1904 et deux abĂ©cĂ©daires de lecture, IsondĂş et IsopĂłs[1]. González devient Ă©galement l'une des membres du comitĂ© exĂ©cutif de l'AsociaciĂłn de Bibliotecas de Mujeres organisĂ© par des femmes pour amĂ©liorer l'apprentissage de la lecture. Son manuel IsondĂş reçoit une mĂ©daille d'argent Ă  l'Exposition universelle de 1904 Ă  Saint Louis dans le Missouri[2]. Au cours des annĂ©es suivantes, González continue d'enseigner et participe Ă  de nombreuses confĂ©rences internationales, prĂ©sentant des articles sur des sujets gĂ©ographiques. Elle participe aussi avec ses amis Elisa Bachofen (en), la première femme ingĂ©nieur civil argentine, Juliane Dillenius (es), première docteure en anthropologie du pays, Cecilia Grierson, première femme mĂ©decin argentine, et Berta Wernicke, première femme professeure d'Ă©ducation physique et promotrice de la participation des femmes aux Jeux Olympiques, Ă  faire pression pour l'Ă©mancipation des femmes et leur Ă©galitĂ© politique.

Elle prend sa retraite de l'enseignement en 1910[2].

Une géographe reconnue

En 1910, González présente une communication au XVIIe Congrès international des Amériques qui est partagé entre Buenos Aires et Mexico. Le sujet de sa présentation est la chasse indigène qui, selon elle, a évolué à cause de l'environnement. Quelques mois plus tard, elle participe à la première conférence scientifique internationale des Amériques tenue à l'occasion des célébrations du centenaire de l'Argentine (en)[2]. Dans le cadre d'un supplément spécial au journal La Nación, González publie l'Historia de los Conocimientos Geográficos (Histoire de la connaissance géographique), qui donne un panorama complet de la topographie et des frontières du pays[1]. Sur les 300 articles présentés dans le supplément, seuls deux ont été rédigés par des femmes, González et Ernestina A. López (en)[2].

En 1922, González est une des fondatrices de la Société Géographique Argentine (es) (GÆA)[5], dont elle est présidente jusqu'à sa mort[1]. Elle devient la première femme membre correspondante de la Société géographique de Berlin en 1924 et est nommée la même année par le gouvernement pour représenter l'Argentine au Congrès international de géographie et d'ethnologie du Caire, en Égypte, en 1925[2]. En 1926 elle rejoint l'Académie nationale mexicaine d'histoire et de géographie et en 1927 elle devient associée de la Société parisienne des Amériques. Enfin, en 1932, elle est invitée à rejoindre la Society of Woman Geographers[2].

En 1935, González publie avec sa fille Cristina, Amalita : libro de lectura para cuarto grado, un abécédaire de 4e année. Le livre décrit les paysages du pays, l'histoire populaire et parle de phénomènes naturels comme le vent et les éclipses[2]. González rencontre Rosario Vera Peñaloza (es) et le conseil d'administration de GÆA en 1937 pour concevoir et construire des cartes en relief du pays montrant toutes les provinces. En 1939, ses manuels sont honorés par les États-Unis[2].

González s'efforce tout au long de sa carrière de souligner l'importance de préserver l'histoire géographique, la toponymie et les coutumes de l'Argentine, et elle plaide pour la normalisation et le catalogage. En 1941, elle présente un projet de loi destiné à protéger la toponymie nationale[2].

L'artiste

En 1913, sa carrière artistique est stimulée lorsque le Musée national des Beaux-Arts achète une de ses peintures à l'huile, Cabeza. Deux ans plus tard, la peinture reçoit une médaille d'argent[2].

Décès et hommages

González décède le à Buenos Aires. Deux ans plus tard, lorsque le GÆA change de siège, un portrait de González peint par sa fille Lia Correa Morales y est installé à sa mémoire[2].

En 1962, à l'occasion du 40e anniversaire de la fondation de GÆA, un mémorial est organisé au cimetière de Recoleta en son honneur.

En 1972, un prix portant son nom est créé par le Ministère de la Culture pour honorer le meilleur diplômé en géographie.

En 1991, une chaire portant son nom est créée par l'Académie nationale de géographie. Elina González Acha de Correa Morales et Ana Palese de Torres sont les deux seules femmes argentines ainsi honorées, dans les quarante chaires de l'académie[2].

Principales publications

  • (es) Elina G. A. de Correa Morales et M E Carbone, GeografĂ­a elemental: Libro 1, Buenos Aires, Argentina, Cabaut Ed, (OCLC 835357570)
  • (es) Elina G. A. de Correa Morales, Ensayo de GeografĂ­a Argentina: Parte FĂ­sica, Buenos Aires, Argentina,
  • (es) Elina González Acha Correa Morales, IsondĂş: lecturas variadas para las escuelas comunes, Buenos Aires, Argentina, Cabaut, [6]
  • (es) Elina González Acha Correa Morales, IsipĂłs, Buenos Aires, Argentina, Cabaut,
  • (es) Elina G.A. de Correa Morales, Ensayo de geografĂ­a argentina, parte fĂ­sica, Buenos Aires, Argentina, Cabaut y cĂ­a, (OCLC 21614558)
  • (es) Elina González Acha de Correa Morales, IsipĂłs tradiciones y cuentos para niños, Buenos Aires, Argentina, Cabaut y cĂ­a, (OCLC 610579771)
  • (es) Elina González Acha de Correa Morales, Facultades que han contribuĂ­do á desarrollar el ejercicio de la caza entre los primitivos, Buenos Aires, Argentina, Impr. de Coni Hermanos, (OCLC 252817206)
  • (es) Elina González Acha Correa Morales, Amalita: libro de lectura para cuarto grado, Buenos Aires, Argentina, Talleres J. Peuser, [6]

Notes et références

  1. GÆA Sociedad Argentina de Estudios Geográficos, « Los Fundadores de GÆA Â», Buenos Aires, Argentina, 2013 [lire en ligne]
  2. (es) Curto, Susana I.; Lascano, Marcelo E., « Elina González Acha de Correa Morales, Intelectual y Académica », Anales de la Academia Nacional de Geografía,‎ , (35): 27-70 (ISSN 0327-8557, lire en ligne)
  3. (es) Becerra, Marina, « Las argentinas y su historia », Mora. Buenos Aires,‎ , p. 15 (1): 0. (lire en ligne)
  4. (es) Vigini, Raúl, « Cómo y dónde viví mi infancia* por Cristián Hernández Larguía - director coral (Rosario) », sur Diario La Opinión, (consulté le )
  5. (es) Norberto Malumin, « Historia de la concepcin de un espacio geogrfico denominado Plataforma Continental », Revista de la Asociación Geológica Argentina, vol. 68, no 3,‎ , p. 407–414 (ISSN 0004-4822, lire en ligne, consulté le )
  6. « Biblioteca Nacional de Maestros », sur web.archive.org, (consulté le )

Bibliographie

  • Marcelo Ezequiel Lascano Kezic et Susana Isabel Curto, « Elina González Acha de Correa Morales (1861-1942) », dans Geographers : Biobibliographical studies, vol. 40, Bloomsbury, , 216 p. (ISBN 978-1-350-27689-5, 1-350-27689-8 et 978-1-350-27688-8, OCLC 1295258548, lire en ligne), p. 25-56

Liens externes

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