El Capricho (GaudĂ)
El Capricho (en espagnol Le Caprice) est le nom populaire de la Villa Quijano, un bâtiment moderniste situĂ© Ă Comillas (Cantabrie). Il s'agit d'un projet d'Antoni GaudĂ construit entre 1883 et 1885 sous la direction de CristĂłbal Cascante, assistant de l'architecte, Ă la demande de Máximo DĂaz de Quijano. C'est l'une des rares Ĺ“uvres de Gaudi hors de Catalogne.
El Capricho | |
Nom local | Villa Quijano |
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PĂ©riode ou style | Art nouveau, baroque et hispano-arabe |
Type | Palais |
Architecte | Antoni GaudĂ |
DĂ©but construction | 1883 |
Fin construction | 1885 |
Protection | Classé BIC (1969) |
Coordonnées | 43° 23′ 01″ nord, 4° 17′ 34″ ouest |
Pays | Espagne |
Communauté autonome | Cantabrie |
Commune | Comillas |
Site web | www.elcaprichodegaudi.com |
Cette œuvre appartient à l'étape orientaliste de Gaudà (1883-1888), période pendant laquelle l'architecte réalisa une série d’œuvres orientalistes, inspirées notamment par le proche et l'extrême orient (Inde, Perse, Japon), ainsi que par l'art hispano-arabe, notamment mudéjar et mozarabe. La décoration est profuse, notamment en azulejos, arcs outre-passés, briques apparentes et finitions en formes de coupoles ou de rotondes.
Le bâtiment fut abandonnĂ© après la guerre civile, malgrĂ© sa dĂ©claration comme bien d'intĂ©rĂŞt culturel en 1969. En 1977 la dernière descendante des LĂłpez-DĂaz de Quijano, Pilar GĂĽell Martos, vendit la propriĂ©tĂ© Ă Antonio DĂaz qui la restaura en 1988 et la transforma en restaurant. En 1992, le bâtiment fut achetĂ© par le groupe japonais Mido Development et fut finalement transformĂ© en musĂ©e en 2009.
Historique
En 1883, ce palais de vacances, appelĂ© Ă l'origine Villa Quijano, est commanditĂ© par le riche homme d'affaires Maximo DĂaz de Quijano Ă l'architecte Antoni GaudĂ alors âgĂ© de 31 ans. GaudĂ conçoit une villa comportant un sous-sol, un Ă©tage principal et un grenier. Il utilise Ă©galement deux autres bâtiments existants sur le site, une serre et un pavillon[1]. GaudĂ rĂ©alise des plans prĂ©cis et une maquette du projet dont il confie la rĂ©alisation Ă son ami CristĂłbal Cascante.
Cet édifice de conte de fée associe brique, faïences, pierre, tuile et fer forgé, alliant les styles mauresque, mudéjar et oriental, comme Gaudà en a l'habitude dans ses premières réalisations. Le nom Caprice est donné à la maison par analogie avec le genre musical du caprice, qui recourt à des formes libres, non académiques[1].
En 1988, le Caprice est restauré et devient un restaurant qui propose des spécialités régionales et internationales. Il ferme ses portes en 2009 pour laisser la place aux visiteurs[2].
Description
Le bâtiment, qui mesure 15 m de large et 35 m de long pour une surface de 720 m2, est en forme de « U » autour d'une serre. Les trois étages, le demi sous-sol, l'étage principal et les combles sont reliés entre eux par deux escaliers en colimaçon. Des colonnes de pierre, avec les chapiteaux de pierre sculptée d'un ancien pavillon sont utilisées pour l'entrée principale. Celle-ci forme également l'assise d'une tour recouverte de tuiles de céramique, surmontée d'un mirador et d'une toiture soutenue par de minces piliers en fer forgé. Une balustrade est installée sur le dessus de l'entrée, au pied de la tour. Elle est entourée d'un garde-fou en fer forgé du même type que celui du mirador.
Les murs en briques sont adossés à une épaisse base de pierres. Ils sont surmontés d'une corniche qui soutient le toit. Le salon central s'avance en saillie sur la façade. Dans le jardin et la cour, on retrouve une esplanade, un mur de clôture et un escalier avec des éléments décoratifs semblables à ceux de la villa. Ils ont cependant été réalisés plusieurs années plus tard. Le demi sous-sol débouche sur un garage, surmonté d'une terrasse accessible à partir de la chambre principale. Même si Gaudà ne recourt pas ici à des formes voûtées comme celles qui caractériseront ses futurs projets, il privilégie les courbes pour les angles de la façade.
Des tuiles de céramique colorées à motifs floraux inspirés du tournesol entourent la façade et contrastent avec la brique. Chaque tuile mesure 15 × 15 cm. Le fer forgé, abondamment utilisé, est travaillé en de multiples formes végétales.
À l'intérieur, l'ordre des pièces a été conçu en fonction de la trajectoire du soleil. Les pièces plus communément occupées le matin sont donc exposées au sud, tandis que celles de l'après-midi le sont vers l'ouest. Certaines pièces sont orientées vers le nord pour échapper au soleil de l'été. Toutes sont munies de fenêtres à double vitrage et d'un foyer recouvert de faïence.
La décoration intérieure fait une large part aux motifs naturels, mais aussi musicaux, comme sur les vitraux. Les plafonds sont à caissons.
Protection
Le palais fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel depuis le [3].
Galerie
- Maquette du bâtiment.
- Vue générale.
- Entrée principale.
- La tour et le mirador.
- Garage sur la façade latérale.
- Détail des tuiles de céramique à motif de tournesol.
- Vitraux.
- FenĂŞtre.
- Grenier avec la structure en poutres.
Notes et références
- RegĂ s 2011, p. 20-29.
- (es) El Diario Montañés, .
- (es)Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Villa El Capricho CASA DIAZ DE QUIJANO et le n° de référence RI-51-0003828.
Voir aussi
Bibliographie
- (es) Ricardo RegĂ s, Antoni Gaudi, Dosde arte Ediciones, .