Edmonia Lewis
Mary Edmonia Lewis, née à East Greenbush, aujourd'hui Rensselaer (État de New York), le et morte le à Hammersmith (Londres), est une sculptrice américaine[1].
Naissance | Greenbush, Rensselaer County, New York (en) |
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Décès |
(à 63 ans) Hammersmith |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Mary Edmonia Lewis |
Pseudonyme |
Wildfire |
Nationalité | |
Domiciles | |
Formation |
Oberlin College Oberlin Academy (en) |
Activités |
Maître | |
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Genre artistique | |
Site web |
(en) www.edmonialewis.com |
Edmonia Lewis est la première sculptrice d'origine afro-américaine et amérindienne à atteindre une reconnaissance internationale[2]. Un des traits caractéristiques de son travail fut d'incorporer des thèmes d'origine amérindienne et afro-américaine dans son œuvre de style néo-classique[3].
Biographie
Jeunesse et formation
Edmonia Lewis naît à East Greenbush[4] près d'Albany dans l'État de New York. Elle est la fille d'un Afro-Américain affranchi et d'une amérindienne du peuple Chippewa[5] ou Ojibwé. Orpheline à ses 10 ans, elle est élevée par sa tante maternelle[6], près des Chutes du Niagara [7] - [8] - [9].
En 1860, elle commence à étudier à l'Oberlin College dans l'Ohio, une université connue pour ses positions abolitionnistes et progressistes[7]. Dès ses premiers pas à Oberlin, elle montre ses talents artistiques en faisant un dessin au crayon The Muse Urania (1862)[10] comme cadeau de mariage à une camarade de classe[11].
Edmonia Lewis est accusée et jugée pour avoir prétendument empoisonné à la cantharide officinale[11] - [8], un dangereux poison, le vin de ses camarades[12]. Elle est défendue par le célèbre avocat noir John Mercer Langstom[11] - [8] - [7]. Au cours de son procès à l'hiver 1862, Edmonia Lewis est attaquée par la foule, sauvagement battue, déshabillée et laissée pour morte[11] - [8] - [7] - [13]. Bien qu'acquittée, elle n'obtient pas son diplôme car le collège refuse de la laisser s'inscrire de nouveau[14] - [15].
Carrière artistique
En 1863, Edmonia Lewis part pour Boston pour étudier avec le sculpteur Edward Brackett[16] que l'abolitionniste William LLoyd Garrison lui a présenté[7] - [13] - [14] - [15]. Elle a son premier atelier au 89, rue Tremon au Studio Building. Elle y reçoit des personnalités comme Maria Weston Chapman, rédactrice en chef de la revue The Non-Resistant, et Lydia Maria Child, activiste abolitionniste et autrice. Ce déménagement à Boston a également permis à Edmonia Lewis de faire la connaissance d'artistes professionnels noirs[8] - [15].
En 1864, elle réalise le buste de Robert Gould Shaw, un abolitionniste blanc du Nord, mort en 1863 à la tête du 54e régiment d’infanterie du Massachusetts, premier régiment entièrement composé de personnes noires pendant la guerre civile[11] - [8] - [7]. Edmonia Lewis vend une centaine d'exemplaires de ce buste et décide d'utiliser les bénéfices pour financer d'autres études artistiques à Rome, comme de nombreuses sculptrices américaines contemporaines, pour y bénéficier d'une plus grande liberté créatrice[17].
En août 1865, Edmonia Lewis s'embarque vers l' Europe.
Après avoir visité Londres, Paris et Florence, sur les conseils de Harriet Goodhue Hosmer[18], elle part étudier la sculpture à Rome[17] . Elle y réalise ses premières œuvres de maturité.
Durant toute sa carrière, elle participe à de multiples expositions à New York, Cincinnati, Paris, Londres et Rome[11] - [8] - [14] - [17].
En 1876, elle participe à l'Exposition universelle de 1876 à Philadelphie, où elle fait l'objet d'appréciations critiques favorables[19].
Décès et hommage
Edmonia Lewis décède des suites d'une néphrite chronique[20], le 17 septembre 1907 à Londres[21].
Elle repose au cimetière catholique de Sainte Marie dans le quartier de Kensal Green, dans la banlieue de Londres[22].
En 2002, l'historien et philosophe Molefi Kete Asante la répertorie dans son dictionnaire des 100 grandes figures afro-américaines / 100 Greatest African Americans[23]
Œuvres majeures
- John Brown medallions, 1864-1865[24].
- Colonel Robert Gould Shaw (buste), 1864.
- Anne Quincy Waterston, 1866[25].
- A Freed Woman and Her Child, 1866.
- The Old Arrow-Maker and His Daughter, 1866.
- The Marriage of Hiawatha, 1866-1867.
- Forever Free, 1867[26].
- Colonel Robert Gould Shaw (marble), 1867-1868.
- Hagar in the Wilderness, 1868[26].
- Hiawatha, 1868.
- Minnehaha, 1868[27].
- Indian Combat, Carrara marble, 1868, Cleveland Museum of Art.
- Henry Wadsworth Longfellow, 1869-1871.
- Madonna Holding the Christ Child, 1869.
- Bust of Abraham Lincoln, 1870.
- Asleep, 1872.
- Awake, 1872.
- Poor Cupid, 1873[28].
- Moses, 1873[29].
- Bust of James Peck Thomas, 1874.
- Hygieia, 1874.
- Hagar, 1875[30].
- The Death of Cleopatra, 1876[31].
- John Brown, 1876.
- Henry Wadsworth Longfellow, 1876.
- General Ulysses S. Grant, 1877-1878.
- Veiled Bride of Spring, 1878.
- John Brown, 1878-1879.
- The Adoration of the Magi, 1883.
- Charles Sumner, 1895.
- Hiawatha, 1868, Newark Museum.
- Bust of Dr. Dio Lewis by Edmonia Lewis, 1868.
- Anna Quincy Waterstone.
- Hagar, 1875.
- The Death of Cleopatra, 1876.
Notes et références
- « Google célèbre Edmonia Lewis : mais qui est-elle, et pourquoi ? », sur Blasting News, (consulté le )
- (en-US) « Overlooked No More: Edmonia Lewis, Sculptor of Worldwide Acclaim », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) Karen Chernick, « How a Black Woman Became a Celebrated Sculptor in 19th-Century America », sur Artsy, (consulté le )
- (en) « Edmonia Lewis | American sculptor », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en-US) « Edmonia Lewis », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
- (en-US) Ashley Jones, « Edmonia Lewis (1845-1907) », sur BlackPast, (consulté le )
- (en) « Edmonia Lewis », sur Biography.com (consulté le ).
- (en) « The Black Female Figure », sur frieze.com (consulté le )
- « Edmonia Lewis, sculptrice pionnière de son destin », sur nospensees.fr, (consulté le )
- « Edmonia Lewis (Ojibwe), Urania, graphite on paper, ca. 1860 | Edmonia Lewis », sur Pinterest (consulté le )
- Henderson, Harry (Harry Brinton), 1914-2003,, The Indomitable spirit of Edmonia Lewis : a narrative biography, , 393 p. (ISBN 978-1-58863-452-8, 1588634523 et 9781588634511, OCLC 827730639, lire en ligne)
- (en-US) Alice George, « Sculptor Edmonia Lewis Shattered Gender and Race Expectations in 19th-Century America », sur Smithsonian (consulté le )
- Atkins, Jeannine, 1953-, Stone Mirrors : The Sculpture and Silence of Edmonia Lewis, , 176 p. (ISBN 978-1-4814-5905-1, 1481459058 et 9781481459068, OCLC 952226522, lire en ligne)
- « Hommage à Edmonia Lewis », sur www.google.com (consulté le )
- (en) Jone Johnson Lewis Jone Johnson Lewis has a Master of Divinity et Is a Humanist Clergy Member, « Biography of Edmonia Lewis, American Sculptor », sur ThoughtCo (consulté le )
- (en) « Edmonia Lewis, an artist with African and Native American roots », sur African American Registry (consulté le )
- « Edmonia Lewis | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
- (en) Karen Chernick, « How a Black Woman Became a Celebrated Sculptor in 19th-Century America », sur Artsy, (consulté le )
- (en) « Edmonia Lewis Biography », sur WorldAtlas (consulté le )
- (en-US) Daniel A. Gross, « The Decades-Long Quest to Find and Honor Edmonia Lewis's Grave », sur Hyperallergic, (consulté le )
- (en) Jone Johnson Lewis Jone Johnson Lewis has a Master of Divinity et Is a Humanist Clergy Member, « Biography of Edmonia Lewis, American Sculptor », sur ThoughtCo (consulté le )
- (en-US) « Edmonia Mary Lewis », sur Find a Grave.
- (en) « Edmonia Lewis », (consulté le )
- (en) « Edmonia Lewis », sur The Magnet and the Iron: John Brown and George L. Stearns - Online Exhibits (consulté le )
- (en-US) « Anna Quincy Waterston », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
- « Edmonia Lewis | artnet », sur www.artnet.com (consulté le )
- « Minnehaha », sur www.metmuseum.org (consulté le )
- (en-US) « Poor Cupid », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
- (en-US) « Moses (after Michelangelo) », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
- (en-US) « Hagar », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
- (en-US) « The Death of Cleopatra », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Musée d'Orsay
- (en) Art UK
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) Grove Art Online
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :