Edmond Auguste Bastien
Edmond Auguste Bastien (27 juin 1839 - 9 septembre 1888) est un français originaire de Cherbourg dans le département de la Manche. Charpentier de marine et architecte, il a travaillé à l'aciérie de Yokosuka (Japon) et a dessiné les plans des bâtiments majeurs de la Filature de soie de Tomioka[1] (Japon) inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est inhumé dans le cimetière des étrangers de Yokohama dans le département de Kanagawa.
Biographie
Selon les indications sur sa pierre tombale, Edmond Auguste Bastien est né le dans la ville de Cherbourg (Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016). Lorsqu'il travaillait en tant que charpentier de marine dans le port de Cherbourg, il est repéré par François Léonce Verny qui lui demande de se rendre au Japon pour travailler à l'aciérie de Yokosuka. Son contrat commence le , date à laquelle il quitte la France à partir de Marseille. Il traverse le canal de Suez, fait escale entre autres à Hong Kong et à Shanghai et atteint Yokohama le . Une semaine plus tard, il entre pour la première fois à Yokosuka et le il réalise ses premiers travaux. Son salaire mensuel s'élève alors à 75 dollars. Il augmente à 80 dollars à partir de 1868.
En , Paul Brunat, directeur de la conception de la Filature de soie de Tomioka, fait appel à Auguste Bastien pour dessiner les plans des bâtiments principaux[2]. Il les finalise très rapidement le 26 décembre de la même année. Auguste Bastien se serait fortement inspiré des plans qu'il avait dessinés pour les constructions de brique à ossature de bois de l'aciérie de Yokosuka. En tant qu'ingénieur-architecte en génie civil, il perçoit une rémunération de 125 dollars jusqu'en . Auguste Bastien aurait réalisé les plans complets de la filature, mais on lui attribue aujourd'hui notamment les plans de l'Atelier de dévidage, des Entrepôts à cocons Est et Ouest, et du local de la chaudière à vapeur. Il retourne à Yokosuka au mois de juillet, après l'achèvement des travaux de la filature, mais envoie de suite sa lettre de démission.
Il obtient l'argent nécessaire pour couvrir les frais de retour en France mais décide de rester au Japon. En 1874, il travaille pour le charpentier Pion, résidant à Yokohama, puis pour l'agence de construction et de réparation du ministère des travaux publics à partir d'avril 1875. Son salaire mensuel est au départ de 125 yen puis s'élève à 150 yen après son embauche officielle, mais son contrat prend fin en décembre 1879. Durant ses années dans l'agence de construction, il vit à Nishikubo et Otowa à Tokyo.
Le , il fonde sa propre entreprise d'architecture à Yokohama mais celle-ci ferme après 2-3 années d'activité. Peu après, il s'installe à Shanghai où il travaille en tant qu'inspecteur pour diverses constructions françaises, se marie et fonde une famille. Le , il retourne à Yokohama mais meurt de maladie le dans la maison de son ami Pion. Sa tombe a été construite par l'association des Français de Shanghai.
Notes et références
- Le dictionnaire de la soie: Découvrir son histoire de ses origines jusqu’à nos jours, Jean-Jacques Boucher, 2015 (ISBN 9782851577634) p. 322.
- Foreign Employees In Nineteenth Century Japan, Edward R Beauchamp, Ed. Routledge, 2019 (ISBN 9780429713255).
Articles connexes
Sources
- (ja) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en japonais intitulé « エドモン・オーギュスト・バスチャン » (voir la liste des auteurs).