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Eau de Pâques

La cueillette de l'eau de Pâques est, surtout au Québec, un rituel de la fête de Pâques.

La cueillette de l'eau de Pâques

Cette cueillette devait être effectuée au petit matin du dimanche de Pâques, au lever du soleil ou pendant les dernières minutes avant l'aube. Cette eau se puisait dans un ruisseau ou une petite rivière. La plupart du temps, la coutume voulait que ce soit les enfants qui puisent cette eau (Québec), munis de récipients spéciaux, réservés à cet effet. La provision devait pouvoir tenir pendant toute une année.

Propriétés de l'eau de Pâques

En effet, cette eau est réputée pour avoir des propriétés bénéfiques, voire magiques. Cela peut s'expliquer par une certaine croyance chrétienne, d'origine orthodoxe. D'après cette légende, « l'année où Jésus-Christ est ressuscité, il s'est produit au ciel un phénomène bien autrement miraculeux : pendant huit jours consécutifs, le soleil ne s'est pas couché du tout ; les deux premiers jours, il se tenait immobile au-dessus du levant, les trois jours suivants, au zénith, pendant deux jours encore il descendit graduellement vers le couchant et ne disparut entièrement sous terre que le soir du huitième jour »[1].

Propriétés physiques

En Normandie, en Saxe et en Silésie, elle avait des propriétés dermatologiques, contre l'eczéma, l'acné, même la lèpre. Au Québec et dans les régions nordiques de la France, elle avait aussi des effets sur la vision, était une précieuse lotion pour les yeux. L'eau de Pâques devait aussi préserver de la diarrhée, et guérir de la fièvre.

Propriétés spirituelles ou magiques

Au Québec, elle devait protéger contre les intempéries, comme la foudre, le tonnerre, même le vent. Elle éloignait également les mauvais esprits, les malheurs, et les accidents mortels. L'eau de Pâques devait également bénir la maison. Ceci était fait à l'aide de rameaux bénis.

Se laver dans l'eau de Pâques

Une alternative à la cueillette, se laver dans l'eau de Pâques était réputé pour permettre de conserver longtemps la fraîcheur de sa peau. Elle donnait aussi aux femmes qui se baignaient dans un ruisseau ou une rivière à l'aube de Pâques, « beauté et séduction, à condition qu'elle l'aient fait en silence et en secret ». On dit aussi que les hommes plongeaient dans une rivière au matin de Pâques « pour acquérir force et santé pendant toute l'année »[2].

Notes et références

  1. Éloïse Mozzani, Le Livre des superstitions : mythes, croyances et légendes, Robert Laffont, Paris, 1995.
  2. Revue des Traditions Populaires, 1886, no 1, 1919, no 34, Paris, Maisonneuve frères et Ch. Leclerc.
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