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Douzaine de boulanger

La douzaine de boulanger, traduction de the baker's dozen, est une expression employĂ©e dans les pays anglo-saxons, Ă©quivalent de l'expression française « treize Ă  la douzaine Â», pour signifier qu'un commerçant offre une treizième unitĂ© d'un produit habituellement vendu par douze. L'origine de cette expression remonte Ă  un Ă©dit royal anglais du XIIIe siècle.

The long measure

Un Ă©dit du roi Henri III d'Angleterre (1216-1272), connu comme Assize of Bread ans Ale, rĂ©gissait le commerce du pain et de la bière et Ă©tait destinĂ© Ă  lutter contre les fraudes des commerçants qui tendaient Ă  fausser les mesures Ă  leur avantage, au dĂ©triment des clients. Ainsi, pour Ă©viter toute accusation, les boulangers se voyaient imposer d'ajouter une unitĂ© Ă  toute douzaine vendue : treize pains pour douze. Le boulanger prĂ©voyait gĂ©nĂ©ralement d'ajouter cette unitĂ© au moment de la prĂ©paration et de la cuisson, au cas oĂą l'un des pains soit brĂ»lĂ© ou gâtĂ© d'une manière ou d'une autre. Cette loi fut connue Ă  l'Ă©poque comme The long measure (« la mesure longue Â»).

Usages modernes

Treize unités dans un rangement rectangulaire, disposition 3+2+3+2+3 avec un ratio approchant 3:2
Treize unités dans un rangement rectangulaire, disposition 4+5+4 avec un ratio près de 11:6

La « douzaine de boulanger Â» trouve aujourd'hui une application rationnelle dictĂ©e par l'emballage. En effet, des objets circulaires ou cylindriques comme des pains, des gâteaux, des biscuits, occupent au maximum l'espace dans le bac oĂą ils sont placĂ©s pour la cuisson s'ils sont au nombre de 13, plutĂ´t que 12. Cette disposition Ă©vitant les vides importants favorise une cuisson homogène. Le ratio des emballages actuels Ă©tant de 3:2, on gagne Ă©galement de la place dans le stockage et l'expĂ©dition.

Légende américaine de The Baker's Dozen

Baas (Boss) Volckert Jan Pietersen Van Amsterdam, Hollandais installé à Albany comme boulanger et pâtissier, est connu pour ses spécialités, les premiers gâteaux new-yorkais et les bonshommes de pain d'épice. Homme profondément religieux, sa seule crainte était d'être ensorcelé. Un soir de la fin de l'année 1654, une horrible vieille femme entra dans sa boutique, et lui demanda en criant une douzaine de gâteaux de Noël. Quand elle fut servie, elle récrimina, exigeant une douzaine, arguant qu'il n'y avait que douze gâteaux (en anglais, il y a une différence significative entre les mots dozen et twelve). Le boulanger a beau expliquer que douze, c'est une douzaine, la vieille continue d'exiger treize gâteaux. Alors Volckert envoie la vieille au diable. À compter de ce moment, tout tourne mal pour lui : ses gâteaux sont volés, son pain devient si léger qu'il s'envole par la cheminée, ou si lourd qu'il crève le four, sa famille connaît les pires difficultés. La vieille femme revient à plusieurs reprises et est renvoyée rudement chaque fois. Finalement, désespéré, Volckert lance une prière à saint Nicolas, patron des fêtes hollandaises. Le saint apparaît, et conseille au boulanger d'être un peu plus charitable envers ses contemporains. Quand la vieille réapparaît, Volckert lui donne enfin ses treize gâteaux. Elle lui fait jurer, sur une effigie en pain d'épice de saint Nicolas, qu'il en sera toujours ainsi. Les affaires reprennent, le boulanger retrouve sa prospérité, et depuis ce temps la douzaine du boulanger est de treize.

Variante

Aux États-Unis, on emploie le mot lagniappe pour dĂ©signer un petit supplĂ©ment offert par un commerçant, sans qu’il soit aussi systĂ©matique que « treize Ă  la douzaine Â» : du persil avec des lĂ©gumes, une friandise, etc. Ce mot est venu de Louisiane : d’origine quechua, yapa, il a Ă©tĂ© adoptĂ© par les Espagnols qui occupaient la Louisiane (la yapa, la ñapa) puis par les Français (la gniappe).

Sources

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