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Doris Salcedo

Doris Salcedo, née en 1958 à Bogota, en Colombie, est une plasticienne colombienne réalisant des interventions et des installations in situ.

Doris Salcedo
Naissance
Nationalité
Activités
Formation
Jorge Tadeo Lozano University (en)
Université de New York
Représentée par
Mouvement
Distinctions

Biographie

Doris Salcedo a étudié aux Beaux-Arts de l'Université Jorge Tadeo Lozano.

À la fin des années 1970, elle se rend au Nicaragua pour contribuer à la cause sandiniste, mais sur place, Doris Salcedo juge que la révolution n'est peut-être pas la voie à suivre. En 1981, elle obtient une bourse de l'Institut colombien de financement et d'études techniques à l'étranger qui lui permet de s'inscrire à l'université de New York pour étudier la sculpture. Puis, en 1984, elle obtient le poste d'assistante du conservateur du Musée d'art moderne de New York.

Sa première exposition a lieu à Boston en 1992.

Doris Salcedo est intéressée par les travaux du peintre et vidéaste Bruce Nauman, Robert Smithson, artiste du Land-art, et ceux du plasticien Gordon Matta-Clark ainsi que par les analyses de la critique d'art conceptuel Rosalind Krauss. Mais c'est grâce aux œuvres de Joseph Beuys qu'elle découvre la possibilité d'allier sculpture et engagement politique.

À Bogotá, elle donne des cours à l'Université nationale de Colombie ainsi qu'à l'université des Andes (établissement privé).

« Je ne travaille pas le bronze ou le marbre, mais des matériaux plus ordinaires. Ils vous montrent à quel point l'être humain peut être fragile. Je parle de la fragilité d'une caresse passagère. Si nous étions capables de comprendre cette fragilité inhérente à la vie, nous serions peut-être de meilleurs êtres humains. »

Interventions in situ

  • : Ă  la suite de l'assassinat de l'humoriste Jaime GarzĂłn, sur ordre des paramilitaires, Doris Salcedo donne rendez-vous, avant l'aube, Ă  un groupe de volontaires, devant le domicile de la victime, au centre de Bogotá, pour Ă©difier un mĂ©morial de 5000 roses.
  • Ă  17 heures : après l'annonce par les FARC de la mort de onze dĂ©putĂ©s, enlevĂ©s en 2002, Doris Salcedo propose une cĂ©rĂ©monie de deuil collectif : un quadrillage de lumière avec des petites bougies sur la place BolĂ­var, oĂą se concentrent des instances du pouvoir, le Congrès, le palais de justice, l'hĂ´tel de ville et la cathĂ©drale[1].
  • : mĂ©morial aux victimes survenues en 1985 au palais de justice. Un groupe de rebelles avait investi le bâtiment en plein jour et les autoritĂ©s ont donnĂ© l'assaut. L'opĂ©ration a durĂ© 53 heures et l'Ă©difice fut entièrement dĂ©truit par les flammes. Doris Salcedo a accrochĂ© 280 chaises vides sur la façade nord-est du nouveau palais.
  • 2003 : Ă  la 8e Biennale d'Istanbul, Doris Salcedo a empilĂ© 1600 chaises entre deux immeubles du centre-ville, abandonnĂ© par ses habitants grecs et juifs. En 1942, l'État les avait frappĂ©s d'un impĂ´t qu'ils n'avaient pas pu payer et les avait ensuite envoyĂ©s dans des camps de concentration[2].

Ĺ’uvres, installations

  • Atrabiliarios, 1995 : ensemble de boĂ®tes en vessies de vache, avec Ă  l'arrière-plan des niches recouvertes de la mĂŞme membrane naturelle, littĂ©ralement cousues dans le mur avec du fil chirurgical, et qui contiennent des chaussures abandonnĂ©es
  • La Casa viuda (la maison veuve), 1992-1995 : des chaises noyĂ©es dans du ciment et transpercĂ©es d'une barre de fer portĂ©e au rouge, « quand [une] personne n'est plus lĂ , que fait-on de son siège ? La chaise vide crie l'absence de cet ĂŞtre. Si ces personnes ne sont plus lĂ , si elles ne sont plus prĂ©sentes, l'objet, cet objet qui torture en rĂ©vĂ©lant l'absence, ne devrait pas exister non plus », et des armoires dans lesquelles pendent des robes prises dans du ciment.
  • Unland ou La TĂşnica de la huĂ©rfana (la tunique de l'orpheline), 1995-1998 : deux tables de bois rĂ©unies par de longs cheveux qui adhèrent au bois. La tunique est Ă©galement fixĂ©e aux planches.
  • Neither, 2006 : Ĺ“uvre exposĂ©e sur les murs de la galerie White Cube, Ă  Londres. RĂ©flexion sur le camp de concentration, Ĺ“uvre aujourd'hui en cours de reconstruction dans le jardin du collectionneur brĂ©silien Bernardo Paz, au Centre d'art contemporain, Ă  Belo Horizonte.
  • Abyss, 2006, exposĂ©e au château de Rivoli, près de Turin : mur dont chaque brique est peinte Ă  la main dans la mĂŞme couleur que la coupole du lieu, mais le mur est suspendu au plafond. RĂ©flexion sur le pouvoir qui envahit la sphère privĂ©e.
  • Shibboleth, 2005 : une crevasse de 167 mètres de long creusĂ©e dans le sol de la Tate Modern de Londres, qui porte çà et lĂ  sur ses parois des morceaux de grillage enkystĂ©s. Le titre est une allusion Ă  l'Ă©pisode biblique de EphraĂŻmites et des GilĂ©adites (Juges, XII, 4-6), oĂą ces derniers Ă©taient reconnus par leurs ennemis et massacrĂ©s lorsqu'ils ne prononçaient pas correctement le mot shibboleth[3]
  • Plegaria muda (Prière muette), 2012, installation Ă  Rome, fondazione MAXXI : une centaine de tables rectangulaires et fabriquĂ©es en lattes de bois, posĂ©es les unes sur les autres, en position renversĂ©e pour celles de dessus, avec, entre elles, une couche de terre. Depuis son installation, des brins d'herbes ont poussĂ© et passent dans les interstices des lattes[4].

Bibliographie

  • Dominique Rodriguez Dalvard, article paru dans Gatopardo Ă  Bogotá et repris dans Courrier international n° 942 du , pages 53 Ă  55.

Prix et distinctions

  • prix Nomura, 31 octobre 2019[5]

Notes et références

  1. Photographie de l'installation dans Courrier Iinternational, art. cit., p. 54.
  2. Photographie de l'installation dans Courrier International, art. cit., p. 55.
  3. Photographie d'une partie de l'Ĺ“uvre dans Courrier International, art. cit., p. 53.
  4. Beaux Arts Magazine, n° 335, mai 2012, p. 148.
  5. Anne Proenza, « Doris Salcedo, «produire de la pensée depuis le chaos» », sur Libération.fr, (consulté le )

Liens externes

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