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Dolmen du Pech d'Arsou

Le dolmen du Pech d'Arsou est situé sur un point culminant de la commune de Corn, dans le département du Lot. Il a fait l'objet d'une fouille archéologique dirigée par Jean Clottes en 1963.

Dolmen du Pech d'Arsou
Image illustrative de l’article Dolmen du Pech d'Arsou
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type Dolmen
PĂ©riode Chalcolithique
Fouille oui
Caractéristiques
Mobilier oui
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 36′ 39″ nord, 1° 52′ 45″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Midi-Pyrénées
DĂ©partement Lot
Commune Corn
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen du Pech d'Arsou
GĂ©olocalisation sur la carte : Lot
(Voir situation sur carte : Lot)
Dolmen du Pech d'Arsou

Architecture

Le dolmen du Pech d'Arsou est un petit dolmen Ă  vestibule orientĂ© selon l'azimut 57°. Son tumulus circulaire est d'un diamètre de 14 mètres pour une hauteur maximum de 0,90 mètre. Le dolmen a perdu sa table. L'Ă©rosion constatĂ©e sur le dessus des tranches des orthostates tĂ©moigne de l'anciennetĂ© de cette disparition.

La chambre sépulcrale de forme rectangulaire est délimitée par deux orthostates de taille équivalente. À la base, ces orthostates reposent dans un sillon peu profond et sont calées par des pierres plates. La dalle de chevet est toujours en place. L'orthostate de la face sud et la dalle de chevet s'étaient légèrement inclinées vers l'intérieur de la chambre avant les fouilles.

DalleLongueurÉpaisseurLargeur
Orthostate droit1,95 m0,20 m0,90 m
Orthostate gauche
(cassé en 2 morceaux)
1,95 m0,20 m0,90 m
Chevet0,70 m0,10 m0,90 m
Données : Inventaire des mégalithes de la France, 5-Lot[1]

L'entrĂ©e de la chambre est prĂ©cĂ©dĂ© d'un petit vestibule (0,80 mètre de large) dĂ©limitĂ© par des murettes en pierres sèches (0,80 mètre x 0,20 mètre x 0,70 mètre) soigneusement assemblĂ©es, l'axe de ce couloir Ă©tant lĂ©gèrement oblique par rapport Ă  celui de la chambre. Ce couloir s'achève sur un genre de seuil constituĂ© de pierres posĂ©es Ă  plat (0,30 mètre de haut). Avant la fouille, ce couloir Ă©tait encombrĂ© de gros blocs de pierre qui s'Ă©taient manifestement effondrĂ©s en vrac mais dont l'origine n'a pas pu ĂŞtre dĂ©terminĂ©e (plafond en encorbellement ? murette de fermeture ?).

Le sol de la chambre Ă©tait recouvert d'un dallage soignĂ© visant Ă  gommer toute dĂ©nivellation. Le sol du couloir n'avait pas bĂ©nĂ©ficiĂ© lui de la mĂŞme attention. L'entrĂ©e du dolmen Ă©tait ornĂ©e d'une stèle ovale aniconique adossĂ©e Ă  la murette du couloir. De grande taille (1,05 mètre x 0,12 mètre x 0,25 mètre), elle dĂ©passait de la surface du tumulus avant les fouilles, elle Ă©tait profondĂ©ment enfoncĂ©e dans le sol. Ă€ sa base, une grande pierre plate la calait.

Ossements et mobilier funéraire

D'après le nombre d'ossements retrouvĂ©s, la chambre a fait office de sĂ©pulture pour une quarantaine d'individus, plus de 1 100 dents humaines y ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes. Seuls des os longs (tibias, fĂ©murs) ont pu ĂŞtre retrouvĂ©s Ă  peu près en entier. Ces os Ă©taient amoncelĂ©s dans l'angle nord-ouest de la chambre. Il apparaĂ®t qu'Ă  une pĂ©riode indĂ©terminĂ©e, ces os ont Ă©tĂ© volontairement et sommairement entassĂ©s dans ce coin afin de dĂ©gager l'espace nĂ©cessaire Ă  de nouvelles inhumations. Une calotte crânienne quasiment intacte reposait sur la pierre plate calant la base de la stèle aniconique. L'absence de tout autre ossement humain dans le couloir plaide pour un dĂ©pĂ´t volontaire et non accidentel (consĂ©cutif Ă  une violation de sĂ©pulture par exemple). En dehors de la chambre, un squelette intact avait Ă©tĂ© enterrĂ© directement dans le tumulus lui-mĂŞme Ă  une très faible profondeur (0,25 mètre) perpendiculairement Ă  l'axe du dolmen. Il s'agit vraisemblablement d'une inhumation hâtive bien postĂ©rieure Ă  la construction du dolmen.

Au centre de la chambre et dans l'axe du dolmen, les fouilleurs ont aussi mis au jour une côte de bœuf, probable souvenir d'une offrande. Tous les autres ossements d'animaux retrouvés dans le dolmen correspondaient à des os de petits animaux (rongeurs, lézards) sans lien avec les inhumations mais qui avaient pu y trouver refuge.

Le mobilier funéraire retrouvé était constitué de perles annulaires (324 en jayet, 6 en calcite), de perles en os, de pendeloques d'origine animale (molaire de bovidé, canine de suidé), d'un poinçon en os et de tout petits fragments de poterie non identifiables.

D'après tous ces éléments, le dolmen aurait donc été élevé au plus tard au Chalcolithique et utilisé sur une longue période.

Notes et références

  1. Clottes 1977, p. 86 op. cit.

Annexes

Bibliographie

  • Jean Clottes, Inventaires des mĂ©galithes de la France, 5-Lot ,SupplĂ©ment Ă  Gallia prĂ©histoire, Éditions du CNRS, , 552 p. (ISBN 978-2-222-01945-9). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Clottes, « Les dolmens du Rat (Saint-Sulpice, Lot) et de Pech d'Arsou (Corn, Lot) et leurs stèles aniconiques », Gallia prĂ©histoire, no Tome 9, fascicule 2,‎ , pp. 387-404 (lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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