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Dolmen de la Pierre Couvretière

Le dolmen de la Pierre Couvretière est un dolmen situé à Ancenis-Saint-Géréon, en France. Le monument est classé au titre des monuments historiques en 1926[1]. Il a fait l'objet de deux campagnes successives de fouilles menées, respectivement, sous la responsabilité de Jean L'Helgouach en et sous celle de Daniel Prigent en . C'est le seul dolmen encore visible dans le Pays d'Ancenis.

Dolmen de la Pierre Couvretière
Partie émergée du Dolmen de la Pierre Couvretière
Présentation
Type
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Avenue des Alliés
Coordonnées
47° 22′ 07″ N, 1° 10′ 22″ O
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Localisation sur la carte de la Loire-Atlantique
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Localisation

Le dolmen est situĂ© sur la commune d'Ancenis, dans le dĂ©partement de la Loire-Atlantique, en bord de Loire, dans l'ancienne prairie Saint-Pierre. Il est accessible, soit par l'avenue des AlliĂ©s (D 923), soit par l'avenue de la Bataille de la Marne, enclavĂ© dans la zone industrielle de la NoĂ«lle. Initialement posĂ© sur la roche de la berge de la Loire, Ă  seulement 1,34 mètre de l'Ă©tiage du fleuve[2], ce dolmen est dĂ©sormais dans un creux du remblai apportĂ© pour niveler la zone industrielle.

Description

La première description qui en est connue est celle faite par Girault Saint Fargeau en 1829 qui dĂ©crit "une grande pierre plate et brute appelĂ©e Couveclair de forme parralĂ©logrammique 'sic, longue de 12 pieds 10 pouces (soit 4,13 m environ), large de 8 pieds 2 pouces (2,64 m) et Ă©paisse de 2 pieds (0,64 m) enfoncĂ©e dans la terre d’environ 5 pieds (1,62 m) et inclinĂ©e et soutenue dans cette position par 2 autres pierres moins grandes ".

Son architecture générale conduit à le classer parmi les dolmens à couloir. Il est composé de deux orthostates en grès siliceux, d'une table de couverture en conglomérat et d'un troisième petit pilier en gneiss, roche que l'on ne retrouve pas sur place, ce qui implique donc un transport préalable sur plusieurs kilomètres.

Vue générale de la cuvette

La table, de forme carrĂ©e, mesure 4,20 par 4 mètres pour une Ă©paisseur de 0,70 Ă  0,80 mètre. Elle a basculĂ© lors de la destruction du tumulus et elle est dĂ©sormais inclinĂ©e d'environ 45°, et Ă  moitiĂ© immergĂ©e dans les eaux de ruissellement accumulĂ©es dans la cuvette qui l'entoure. C'est la seule partie du dolmen qui soit dĂ©sormais visible.

L'orthostate situĂ©e Ă  l’Est est enfoncĂ© de 0,60 mètre dans une diaclase du schiste sous-jacent. Il s'Ă©lève Ă  2,50 mètres de haut pour une largeur de 2 mètres. Son Ă©paisseur varie entre de 0,20 Ă  0,50 mètre. Celui situĂ© Ă  l’Ouest est d’une moindre hauteur (1,50 mètre au-dessus du sol) pour une largeur maximale de 2 mètres et une Ă©paisseur de 0,50 mètre. Il comporte 1 cupule d'origine artificielle.

La première campagne de fouille a permis de découvrir, renversé à l'Ouest, un autre pilier en grès. Cela laisse supposer que le dolmen était plus long à l’origine et que ce pilier supportait une dalle de couverture. La moitié sud du dolmen a disparu lorsque le monument a servi de carrière comme l'attestent des traces de débitage retrouvées sur un pilier. Les seuls vestiges du tumulus qui subsistent sont les quelques pierrailles en calcaire demeurées en place au pied de l'orthostate de droite et dont l'origine est vraisemblablement à rechercher du côté de la butte du Fourneau (située en face d’Ancenis sur la rive gauche de la Loire).

Matériel funéraire retrouvé

Emilien Maillard mentionne en 1863 que "deux petits couteaux druidiques" y avaient été trouvés. Les fouilles contemporaines ont permis de mettre au jour, à l’intérieur de la chambre ou à même la pierraille calcaire [2] :

  • 76 pièces d'outillage en silex : grattoirs, burin, lames et lamelles ainsi que 3 pointes de flèches (1 triangulaire, 2 Ă©bauches, 1 Ă  pĂ©doncule et ailerons) ;
  • 70 tessons de poterie dĂ©corĂ©s de coups de poinçons, l'ensemble ayant Ă©tĂ© datĂ© du campaniforme (fin du IIIe millĂ©naire)[3] ;
  • des objets en mĂ©tal : une plaquette en or de 1,1 gramme dĂ©corĂ©e de perforations aux extrĂ©mitĂ©s et un petit ciseau en cuivre de section quadrangulaire dont le mĂ©tal proviendrait du sud de la France.

Des ossements d'origine humaine et animale ont été retrouvés mélangés aux pierres calcaires, ce qui a permis de les protéger de l’acidité du sol et donc de la destruction. Ils ont été datés 14C de 2880 et 2990 BP. Les fouilles de Daniel Prigent ont révélé 4 crânes (3 hommes et 1 enfant), dont 1 ou 2 de type brachycéphale. L'analyse des astragales et des calcanéums révèle en complément l’inhumation d’au moins 10 individus différents. Ce que confirme l'analyse des dents humaines (fortement usées) retrouvées. Les dents et les restes osseux d'origine animale correspondent à de gros mammifères (bœufs, porcs, mouton, chèvre, cheval), à un chat sauvage et à des oiseaux (1 étourneau et 1 bécasse).

Le dolmen a vraisemblablement fait l'objet de plusieurs rĂ©utilisations successives par les populations vivant en bordure du fleuve (5 Ă  8 mètres sous l'Ă©tiage actuel) et peut donc ĂŞtre rapprochĂ© des habitats de la mĂŞme Ă©poque retrouvĂ©s dans le lit de la Loire entre les lieux-dits Le Bernardeau (en amont) et La Grillette (en aval) de l'actuel pont d’Ancenis.

Légende associée

Selon la légende, Dieu avait livré à Satan tous les habitants d’Ancenis pour être en sa possession exclusive à condition que, chargé de 3 pierres, il arrivât à la ville avant que le coq eût chanté. Or, le coq chanta au moment où Satan était dans la prairie de Saint-Pierre. Le diable jeta alors son fardeau et s’enfuit se cacher en enfer. Cette légende expliquerait dès lors le nom local de Pierre du Diable qui a été donné au dolmen.

Protection et mise en valeur du site

Signalétique mise en place

Avec l'extension des bâtiments de la coopérative agricole de la Noelle Ancenis (Cana), les terrains environnants, dont celui où la Pierre Couvretière est située, tendent à devenir, à la fin des années 1960, une véritable décharge à ciel ouvert. Trois solutions sont alors envisagées :

  • dĂ©placer le dolmen et le mettre dans un jardin public ou sur la pelouse de la station-service voisine ;
  • nettoyer la cuvette et la remblayer avec du sable en posant une borne signalant la prĂ©sence du dolmen Ă  4-5 mètres sous terre dans le but de le prĂ©server « Ă  charge pour les gĂ©nĂ©rations Ă  venir de le dĂ©terrer lorsque les circonstances deviendront plus favorables » ;
  • le laisser en place mais nettoyer et amĂ©nager les abords.

C’est cette dernière solution qui fut retenue et en 1971-1972, une action de sauvegarde est lancée avec un nettoyage bénévole du site. Dans la foulée, deux campagnes de fouilles archéologiques s'y déroulent. Mais progressivement, le site retombe dans l’oubli et son environnement se dégrade. Une nouvelle action du Centre d'aide par le travail permet à la fin des années 1980 de nettoyer le site et d'y mettre en place une signalisation et des panneaux didactiques.

Annexes

Bibliographie

  • LoĂŻc MĂ©nanteau, « Dolmen (Le) « La Pierre Couvretière » Ă  Ancenis », Revue de l'Association pour la Recherche de la RĂ©gion Ancenienne, no 5,‎ , pp. 42-50. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Références

  1. « Dolmen dit de la Pierre Couvretière », notice no PA00108564, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Jean L'Helgouach, « Circonscription des Pays de la Loire », Gallia Préhistoire, t. 16, fascicule 2,‎ , p. 427-428 (lire en ligne).
  3. Jean L'Helgouach, « Circonscription des Pays de la Loire », Gallia Préhistoire, t. 18, fascicule 2,‎ , p. 541 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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