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Documents Rusk

Les documents Rusk (aussi appelés correspondance Rusk–Yang) sont la correspondance diplomatique officielle envoyée par Dean Rusk, vice-secrétaire d'État des États-Unis aux affaires d'Extrême-Orient, à Yang You-chan (ko), ambassadeur de la Corée du Sud, le pour clarifier la position du département d'État des États-Unis[1] - [2] - [3] qui est que :

  • l'acceptation du Japon de la dĂ©claration de Potsdam ne constitue pas une renonciation officielle ou dĂ©finitive Ă  la souverainetĂ© par le Japon.
  • la revendication japonaise des rochers Liancourt ne sera pas abandonnĂ©e dans le traitĂ© de paix.
  • la ligne MacArthur restera en vigueur jusqu'Ă  la conclusion du traitĂ© de San Francisco.
  • le Japon n'a aucune obligation de compenser les dommages causĂ©s sur son territoire aux propriĂ©tĂ©s et biens privĂ©s corĂ©ens pendant la guerre.
  • la gestion des propriĂ©tĂ©s et biens japonais en CorĂ©e devra suivre les directives du commandement suprĂŞme des forces alliĂ©es et du gouvernement corĂ©en.
Les « documents Rusk Â» par Dean Rusk (1951).

Contexte

Dean Rusk en 1968.
Extrait du passage statuant que la position américaine est que les rochers Liancourt sont un territoire japonais (version provisoire).

Les documents Rusk font partie d'une série de documents échangés entre la Corée, les États-Unis et le Japon, avant la signature du traité de San Francisco. Les premières versions du traité commencent à apparaître dès 1949. Au cours des années suivantes, la Corée effectue un certain nombre de demandes aux États-Unis qui envoient alors un certain nombre de réponses diplomatiques, dont les documents Rusk font partie. Le traité entre finalement en vigueur en avril 1952.

Demandes coréennes

Le gouvernement sud-coréen insiste auprès des États-Unis sur trois sujets[4] :

  1. Prévoir que le Japon « confirme avoir renoncé le à tout droit, titre et réclamation sur la Corée et les îles faisant partie de la Corée avant son annexion par le Japon, y compris l'île Quelpart, Port Hamilton, Dagelet, Dokdo et Parangdo (en) ».
  2. Le transfert légal à la Corée et au gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée des propriétés de Japonais présentes en Corée.
  3. Inclure la continuation de la ligne MacArthur dans le traité de San Francisco[5].

Réponse du département d'Etat américain (documents Rusk)

Finalité des restrictions à la souveraineté japonaise

La CorĂ©e demande un amendement officialisant la date Ă  laquelle le Japon a cĂ©dĂ© le contrĂ´le de la CorĂ©e, y compris de plusieurs Ă®les contestĂ©es rĂ©clamĂ©es par la CorĂ©e, au moment de l'acceptation japonaise de la dĂ©claration de Potsdam, mais cela est rejetĂ© : « Le gouvernement des États-Unis ne pense pas que le traitĂ© adopte la thĂ©orie selon laquelle l'acceptation par le Japon de la dĂ©claration de Potsdam le 9 aoĂ»t 1945 constituait une renonciation formelle ou dĂ©finitive Ă  la souverainetĂ© par le Japon dans les domaines traitĂ©s par la dĂ©claration Â».

Rochers Liancourt

Les États-Unis considèrent les rochers Liancourt comme une partie du territoire japonais et rejettent la revendication sud-corĂ©enne : « En ce qui concerne l'Ă®le de Dokdo, aussi connue sous le nom de Takeshima ou rochers Liancourt, cette formation rocheuse gĂ©nĂ©ralement inhabitĂ©e n'a selon nos informations jamais Ă©tĂ© administrĂ©e par la CorĂ©e et, depuis 1905, est sous la juridiction des Ă®les Oki de la prĂ©fecture de Shimane du Japon. L'Ă®le apparaĂ®t n'avoir jamais Ă©tĂ© rĂ©clamĂ©e par la CorĂ©e Â».

Ligne MacArthur et ligne Syngman Rhee

La ligne MacArthur ne devait ĂŞtre appliquĂ©e que jusqu'Ă  la conclusion du traitĂ© de San Francisco : « La ligne dite MacArthur sera maintenue jusqu'Ă  l'entrĂ©e en vigueur du traitĂ© Â».

Le président sud-coréen Syngman Rhee ignore cependant cela et proclame la ligne Syngman Rhee et la souveraineté coréenne sur Dokdo le , juste avant l'entrée en vigueur du traité de San Francisco le .

Compensation de propriétés et biens coréens

Le Japon n'a aucune obligation de renvoyer les propriĂ©tĂ©s privĂ©es de CorĂ©ens prĂ©sentes au Japon: « Il ne serait pas nĂ©cessaire d'obliger le Japon Ă  renvoyer les biens de personnes d'origines corĂ©ennes au Japon puisque ces biens n'ont pas Ă©tĂ© confisquĂ©s ou rĂ©quisitionnĂ©s par le gouvernement japonais pendant la guerre. Compte tenu du fait que ces personnes avaient le statut de Japonais Â».

Propriétés et biens japonais en Corée

« Le Japon reconnaĂ®t la validitĂ© des dispositions des biens du Japon et des ressortissants japonais Ă©tablis par ou en vertu des directives du gouvernement militaire des États-Unis dans l'un des domaines visĂ©s par les articles 2 et 3 Â».

L'île Parangdo

La Corée du Sud revendique également en 1951 une île à l'emplacement incertain, en même temps que les rochers Liancourt, Jeju-do et d'autres îles.

L'ambassadeur de CorĂ©e Yang You-chan demande au secrĂ©taire d'État amĂ©ricain que « Parangdo Â» (파랑도, 波浪 島) soit inclus dans le territoire abandonnĂ© par le Japon. Par la suite, l'ambassadeur des États-Unis John Foster Dulles demande la localisation de « Parangdo Â» et des rochers Liancourt et le Premier secrĂ©taire de l'ambassade de CorĂ©e du Sud aux États-Unis Pyo Wook-han rĂ©pond qu'ils sont tous deux situĂ©s dans la mer du Japon (mer de l'Est) près d'Ulleungdo. M.Boggs « utilise toutes les ressources Ă  Washington Â» mais n'est pas en mesure d'identifier « Parangdo Â». La CorĂ©e du Sud retire entre-temps sa demande de « Parangdo[6]».

Voir aussi

Notes et références

  1. (en-US) « Memorandum of Conversation, by the Officer in Charge of Korean Affairs in the Office of Northeast Asian Affairs (Emmons)' »« Dans le document citĂ© Ă  la note 2 ci-dessus, M. Rusk poursuit : « En ce qui concerne l'Ă®le de Dokdo [...], cette formation rocheuse normalement inhabitĂ©e n'a selon nos informations jamais Ă©tĂ© administrĂ©e par la CorĂ©e et, depuis 1905, est sous la juridiction des Ă®les Oki de la prĂ©fecture de Shimane du Japon. L'Ă®le ne semble jamais avoir Ă©tĂ© revendiquĂ©e par la CorĂ©e Â».
  2. « www1.pref.shimane.lg.jp/soumu/… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  3. « mofa.go.jp/region/asia-paci/ta… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. (en-US) United States Department of State, Foreign relations of the United States, 1951. Asia and the Pacific (in two parts), vol. Volume VI, Part 1, , 1206 p. (lire en ligne)
  5. La ligne MacArthur est une délimitation de zones de pêche imposée au Japon.
  6. (en-US) « Memorandum of Conversation, by the Officer in Charge of Korean Affairs in the Office of Northeast Asian Affairs (Emmons)' »« (La CorĂ©e avait entre-temps retirĂ© sa demande de Parangdo.) Â»
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