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Document de Nara sur l'authenticité

Le Document de Nara sur l'authenticité est un texte de 1994 qui fournit une compréhension plus large pour la préservation et la restauration des objets et des bâtiments anciens en prenant en compte la diversité culturelle et du patrimoine culturel afin d’évaluer la valeur et l’authenticité des biens culturels de manière plus objective[1]. Il est rédigé par 45 représentants de 28 pays après avoir délibéré sur la définition et l’évaluation de l’authenticité lors de la conférence de Nara en .

Le patrimoine culturel japonais Ă©tant principalement constituĂ© de bois, et non de pierre comme en Occident, cela oblige Ă  la reconstruction rituelle de ces monuments (comme pour le sanctuaire d'Ise (photo) qui est ainsi totalement reconstruit tous les vingt ans). Le concept d'« authenticitĂ© Â» des monuments historiques Ă©tabli par la Charte de Venise de 1964 ne peut donc pas s'appliquer au Japon, ce qui incite les experts Ă  se rĂ©unir Ă  Nara pour dĂ©libĂ©rer et donner naissance au concept d'« authenticitĂ© immatĂ©rielle » et d'« authenticitĂ© progressive ».

Une telle confĂ©rence est suggĂ©rĂ©e par l'ICOMOS lors de la 16e rĂ©union du ComitĂ© du patrimoine mondial. Le gouvernement japonais prit l’initiative et organisa la confĂ©rence conjointement avec l'UNESCO, l'ICCROM et l'ICOMOS[2]. Les experts participant Ă  la confĂ©rence sont parvenus Ă  un consensus sur le fait que l'« authenticitĂ© est un Ă©lĂ©ment essentiel de la dĂ©finition, de l'Ă©valuation et de la surveillance du patrimoine culturel Â». Ils reconnaissent que le concept et l’application du terme d'« authenticitĂ© » varient d’une culture Ă  l’autre. Par consĂ©quent, lorsque l'authenticitĂ© est Ă©valuĂ©e pour un patrimoine culturel particulier, son contexte culturel sous-jacent doit ĂŞtre pris en compte[2].

Avant le début effectif de la conférence, les pays n’avaient eu pour objectif que d’élargir la gamme des attributs utilisés pour évaluer l’authenticité des biens culturels. Le gouvernement japonais, en particulier, doit légitimer sa pratique consistant à démanteler, reconstruire, réparer et réassembler périodiquement des structures patrimoniales en bois. Finalement, cela n’a pas seulement donné naissance à un cadre technique plus large pour l’analyse de l’authenticité, mais a également clarifié un certain nombre d'idées reçues de longue date qui limitaient la portée de l'application d'« authenticité » pour faciliter la prise de décision pratique dans le domaine de la conservation du patrimoine[3].

Document

Le document de Nara est un court texte qui contient quatre sections principales :

Préambule

Dans cette partie, il est indiquĂ© que le document de Nara dĂ©coule de la Charte de Venise de 1964. Le document vise Ă  en tirer parti et Ă  en Ă©largir la portĂ©e pour tenir compte du nombre grandissant de prĂ©occupations et d’intĂ©rĂŞts liĂ©s au patrimoine culturel. Il est soulignĂ© que « la contribution essentielle de la prise en compte de l'authenticitĂ© dans les pratiques de conservation est de clarifier et d'Ă©clairer la mĂ©moire collective de l'humanitĂ© Â».

Diversité culturelle et diversité patrimoniale

Il est reconnu que la diversité des cultures et des patrimoines donne une substance à l’humanité tout entière. Par conséquent, une telle diversité devrait être favorisée en tant qu’élément inestimable du développement humain. Comme les différentes cultures ont des systèmes de croyances différents et un large éventail de moyens concrets et intangibles de les exprimer et de les transmettre, il est impératif qu'elles se respectent, en particulier lorsqu'une ou plusieurs valeurs sont en conflit. L'un des principes fondamentaux de l'UNESCO, la nature universelle et les valeurs du patrimoine culturel, est également souligné ici.

Valeurs et authenticité

Lorsqu'un patrimoine culturel est prĂ©servĂ©, ce sont les valeurs qui ont Ă©tĂ© confĂ©rĂ©es par « toutes ses formes et toutes ses pĂ©riodes historiques » qui sont conservĂ©es. Afin de rendre ces valeurs comprĂ©hensibles, le patrimoine lui-mĂŞme doit ĂŞtre crĂ©dible. En plus de permettre aux gens ordinaires de comprendre le patrimoine, assurer l’authenticitĂ© du patrimoine culturel est Ă©galement dĂ©terminant pour les Ă©tudes, dans la « planification de la conservation et de la restauration Â» et dans les procĂ©dures d’inscription de sites du patrimoine sur la liste du Patrimoine mondial.

Étant donné que la notion de valeurs et de crédibilité varie d'une culture à l'autre, il est de la plus haute importance que le patrimoine culturel soit jugé et évalué en fonction de la culture à laquelle il appartient. Il est conseillé de rechercher un large éventail de sources d’informations pour juger de l’authenticité d’un patrimoine culturel, telles que la conception, les matériaux et les fonctions. Ils peuvent à leur tour faire la lumière sur différentes dimensions du patrimoine culturel, comme historiques et sociales.

Annexes

Dans les deux annexes du document, des suggestions sur les actions de suivi sont documentĂ©es. Par exemple, le fait de faciliter une plus grande coopĂ©ration et un dialogue international en sensibilisant le public au sujet. Les dĂ©finitions des termes « conservation Â» et « sources d'information Â» sont Ă©galement donnĂ©es ici.

Evolution du concept d'authenticité dans le patrimoine culturel

Le mot « authenticitĂ© Â» apparaissant pour la première fois dans un document international relatif Ă  la conservation figure dans la Charte de Venise. Il indique que la reconstruction de sites du patrimoine n'est pas autorisĂ©e, alors que seul le rĂ©assemblage des originaux est autorisĂ©. MĂŞme dans les premières versions du document des Orientations de la Convention du patrimoine mondial, il est indiquĂ© que les biens culturels doivent « satisfaire au test d'authenticitĂ© en ce qui concerne la conception, les matĂ©riaux, la qualitĂ© d'exĂ©cution et le cadre[4] Â».

Lors de la confĂ©rence de Nara, le concept d'« authenticitĂ© progressive Â», qui signifie que les couches d'histoire acquises au fil du temps par un bien culturel, sont considĂ©rĂ©es comme des attributs authentiques de ce bien culturel, est confirmĂ©[4]. Une courte phrase Ă©crite par David Lowenthal (en) est prĂ©cise et claire dans la description de ce concept : « L'authenticitĂ© n'est en pratique jamais absolue, toujours relative[5] Â».

Voir aussi

Notes et références

  1. The Getty Conservation Institute, "The Nara Document on Authenticity, ICOMOS Symposia"
  2. UNESCO, "Report on the Conference on authenticity in relation to the World Heritage Convention"
  3. Herb Stovel, "Origins and Influence of the Nara Document on Authenticity", APT Bulletin 39, no. 2/3, 2008 p.9-10
  4. Pamela Jerome, "An Introduction to Authenticity in Preservation", APT Bulletin 39, no. 2/3, 2008 p.3-4
  5. David Lowenthal, "Changing Criteria of Authenticity," in "An Introduction to Authenticity in Preservation", Pamela Jerome, APT Bulletin 39, no. 2/3, 2008 p.4

Lien externe

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