Djarkpanga
Djarkpanga est le chef-lieu de la préfecture de Mô située à l’ouest du Togo, dans la région centrale, près de la frontière du Ghana.
Djarkpanga | |
Administration | |
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Pays | Togo |
RĂ©gion | Centrale |
MĂ´ | |
Indicatif téléphonique international | +(228) |
Fuseau horaire | UTC +0 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 8° 46′ nord, 0° 34′ est |
Localisation | |
La plaine de Mô est circonscrite entre 9°00’ et 8°30’ latitude nord et entre 0°50’ et 0°10’ de longitude est.
Elle occupe donc tout l’ouest des monts Fazao et continue vers le Ghana avec une superficie d’environ 960 km2.
Elle est limitée au nord par le fleuve Mô, au sud par les rivières Koué et Kpaza, à l’est par les monts Fazao et à l’ouest par le Ghana.
L’accès à la plaine se fait exclusivement à partir de la ville de Bassar, qui relève de la région de la Kara, par une route de 31 km de long rendue praticabilité après la récente construction d’un pont de 93 mètres en 2009 sur le fleuve Mô.
GĂ©ographie
DĂ©mographie
La population de la plaine de Mô est estimée à environ 56 512 habitants en 2018, contre 40 000 habitants en 2010, 31 000 en 2005 et 27 859 habitants en 1996.
Le taux d’accroissement démographique annuel, qui est de l’ordre de 5,16 %, a enregistré une tendance à la baisse : il était de 8 % entre 1981 et 1996 et de 12 % entre 1970 et 1981.
Climat
La plaine de Mô, à l’instar de toutes les localités de la préfecture de Sotouboua (Région centrale) et de celles de la préfecture de Bassar (région de la Kara), est caractérisée par un climat semi-humide, de type soudano-guinéen, perturbé par l’effet de l’harmattan, un vent sec et poussiéreux du désert qui souffle du nord au sud de décembre à février.
Ce climat est marqué par deux grandes saisons : une saison pluvieuse (d’avril à octobre) et une sèche (de novembre à mars).
Relief
On distingue trois grands types de paysages dans la zone de l’étude :
- au sud de Bassar et sur toute la zone de Baghan-Tchaposi, remontant vers le nord, un paysage de collines, bornant au nord les plaines basses de la rive droite de la plaine du Mô, plus ou moins vallonnées, issues de trois systèmes de relief :
- à l’est le système de Fazao qui va rejoindre la branche sud de l’Atakora,
- au centre, le système de Katcha qui remonte à l’est de Tchapossi et de Dimori vers Kanbou,
- à l’ouest, le système de Kamkpalle qui est parallèle à la frontière ghanéenne et qui isole Yakedji.
- tout le long de la falaise de Fazao, une zone de piedmont s’étendant du pied de la falaise jusqu’aux plaines de bordure de la rive gauche du Mô, avec de nombreux ruisseaux descendant de la falaise et s’étalant à leur rencontre avec le Mô, et
- une plaine au sud légèrement vallonnée, centrée sur Djarkpanga, dominant les plaines alluviales de la rive gauche du Mô et allant jusqu’à la frontière ghanéenne à Tindjasse.
Hydrographie
Le réseau hydrographique de la plaine appartient au bassin de la Volta.
Elle comprend une multitude de cours d’eau et leurs affluents. On peut énumérer entre autres :
- le MĂ´ et ses affluents, le Kagnigbara, le Pougarini, le Bona, le Kanian, le Naolo, le Kale, le Boubou, le Sako et le Kone ;
- le SAKO, affluent le plus important, comporte plusieurs sous affluents, principalement, Agorobani, Takourabonou, Ouhokou et Mbalé ;
- le Kpaza et ses principaux affluents le Koué faisant frontière avec le Ghana voisin au sud-ouest, le Mou, le Kabaté et le Koundalé.
Le Mô prend sa source dans les Monts Aledjio, tandis que la plupart de ses affluents dans la plaine d’une part, et le Kpaza et ses affluents d’autre part, prennent naissance dans les monts de Fazao.
Les cours supérieurs de ce réseau hydrographique sont donc très rapides avec des pentes dépassant parfois 1% provoquant ainsi d’importants ravinements des lits ; ce qui entraîne le plus souvent une destruction de la forêt galerie par déracinement d’arbres et un encombrement de ces lits par des matériaux charriés.
Dans la plaine, les pentes des lits des cours d’eau s’adoucissent, variant entre 0,5 et 1 %. Les matériaux entraînés dans les cours supérieurs se déposent alors en formant des dépôts alluvionnaires dans les bas-fonds où l’érosion est peu marquée.
Les rivières Mô et Kpaza, principaux cours d’eau de la plaine, se jettent dans l’Oti au Ghana.
Du point de vue topographique, plusieurs cours d’eau de la plaine, présentent des lits plus au moins encaissés pouvant offrir des sites intéressants pour des aménagements hydro-agricoles.
Hydrologie
L’hydrologie des cours d’eau de la plaine n’est pas très fournie. Hormis le Mô qui a disposé d’une station hydrométrique bien suivie à Boungoulou de 1971 à 1987, les autres cours d’eau ne sont pas bien connus hydrométriquement.
Histoire
Époque ancienne
À l'époque ancienne, les royaumes frontaliers de Dagomba et Bassar se sont affrontés à Djarkpanga pour sécuriser leurs limites jusqu'en 1873, date marquant la fin de leurs affrontements pour les localités de Folo et Kagnibgara.
« Les Bassar sont attaqués par Naa-Abdoulai, roi des Dagomba de 1870 a 1873. C'est durant cette période que les groupements comme Kadiamgbara et Folo (des bassar infiltrés dans la plaine du Mô) sont séparés de la suzeraineté bassari et dépendent alors plus ou moins du royaume dagomba. »[1]
— Robert Cornevin, Histoire du Togo
RĂ©partition de la plaine de MĂ´
La plaine de Mô a été répartie en trois zones entre les ressortissants des royaumes limitrophes de Dagomba, Bassar et Tchaoudjo.
Pour mettre fin à de pareils affrontements, des accords avaient été conclus, qui ont reparti la plaine de Mô en trois zones de contrôle, une dizaine d’années avant l'arrivée des allemands au Togo en 1884. Depuis lors, les aïeux ont toujours cohabite en harmonie entre les ressortissants de ces royaumes :
- les ressortissants du royaume tem, descendus de Souroukou et Tassi hauts pour exploiter la riche plaine pacifiée contre les razzias, en se réinstallant dans la zone sud du piedmont, à partir de souroukou jusqu'à kouida, contrôlée par les autochtones de Souroukou ;
- les ressortissants du royaume bassar, descendus de Boulohou haut pour exploiter la riche plaine pacifiée contre les razzias, en se réinstallant dans la zone nord du piémont, à partir de Boulohou jusqu'à la rivière mo, contrôlée par les autochtones de Boulohou ;
- les ressortissants du royaume dagomba occupaient la zone ouest, à partir de la mi-distance entre Boulohou et Djarkpanga (limites des champs respectifs) jusqu'à la limite avec « nanum » (au-delà de la frontière du Ghana actuel), zone contrôlée par les autochtones de Djarkpanga.
La vie en symbiose dans la plaine au contact du royaume tem a entrainé l'adoption de l'organisation politique du type tem et sa langue par les ressortissants des royaumes bassar et dagomba ; les gens de Boulohou étant basar (tcham) et ceux de Djarkpanga étant des « akan » (guerriers venant de la zone d'Akwaw / région ashanti de Kumasi, qui furent installés par le roi Dagomba de Yendi a l'issue des missions guerrières réussies contre les voisins mamprusi).
Avec le déplacement interne des populations, favorisé par un phénomène de brassage, les ressortissants des zones se sont installés sur les terres d’autres zones sur autorisation des autochtones de leurs points de chute.
Immigration massive
À partir de 1969 a lieu une immigration massive, dans les trois zones, de rapatriés de Ghana.
Les autochtones de chacune des trois zones ont accueilli en nombre les réfugiés de plusieurs ethnies qui durent fuir le Ghana à la suite de la promulgation, sous l'impulsion de Kofi Abrefa Busia, de la loi du .
Évènements après 1969
De 1969 à 1972, Tchatomby Ouro-Bawinay, en tant que chef du service des Affaires sociales pour la circonscription administrative de Sotouboua, étant aussi l’un des trois membres de la délégation spéciale du conseil de la circonscription administrative et responsable politique adjoint du RPT naissant à l'époque, et du fait qu'il était alors l’unique dirigeant politique majeur de la plaine de Mô, joue un rôle important de facilitateur des négociations auprès du chef de village de Djarkpanga, Tchedre Ouro-Ngahoui, avec l’appui de son père Seïdou Ouro-Bawinay, notable principal (dit tchami), tuteur des étrangers et premier responsable du RPT de 1969 a 1989.
Ces négociations concernaient l’accueil communautaire des tout premiers groupes de compatriotes de diverses ethnies du Nord-Togo, expulsés du Ghana à la suite des troubles post-électoraux sous le régime de Kofi Abrefa Busia, et l’installation de ceux-ci dans les fermes plus ou moins lointaines de la collectivité autochtone de Djarkpanga notamment à Abougnagna, Azouade, Tindjazi, Saïboude, Nabou-koura, Ipoualide, Takade, et aussi dans les champs autour de l’agglomération de Djarkpanga : à Tampini (actuel Gnezimde), Wokou, Gmaladema, et autres localités.
Notes et références
- Robert Cornevin, Histoire du Togo, Paris, Berger-Levrault, , 554 p. (OCLC 959049287), p. 115