Dixit Dominus (Haendel)
Le Dixit Dominus, HWV 232 est une œuvre sacrée de Georg Friedrich Haendel composée et créée en 1707, dont le texte est emprunté au psaume 110[1].
Composition
En 1706, Haendel entame un voyage de trois ans en Italie qui le conduira à Rome, Florence, Naples et Venise. C'est à Rome, en , qu'il achève la composition de son Dixit Dominus.
Désirant probablement impressionner ses protecteurs et bienfaiteurs romains (dont plusieurs cardinaux) qui l'avaient accueilli malgré sa confession luthérienne, Haendel, alors âgé de 22 ans, compose une œuvre originale qui, tout en rappelant certaines compositions chorales de Vivaldi, lui permet de faire une entrée remarquée sur la scène musicale. Elle touche si profondément les autorités religieuses que celles-ci lui proposent de se convertir au catholicisme, ce qu'il décline poliment[2].
La structure de l'œuvre, qui alterne ou conjugue chœurs et arias pour solistes (2 sopranos, contre-ténor, 2 ténors, basse) afin de souligner le contenu émotionnel du psaume, en fait une sorte de cantate sacrée en huit parties.
L'exécution totale de l'œuvre dure environ trente-cinq minutes.
Texte du psaume 110 (Vulgate 109)
109:1 | David psalmus dixit Dominus Domino meo sede a dextris meis donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum | Psaume de David : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. |
109:2 | Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion dominare in medio inimicorum tuorum | Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis ! |
109:3 | Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum ex utero ante luciferum genui te. | Avec toi sera l'empire souverain au jour de ta puissance, parmi les splendeurs des saints. Je t'ai engendré en mon sein avant l'aurore. |
109:4 | Juravit Dominus et non poenitebit eum tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem Melchisedech. | Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es prêtre pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédech. |
109:5 | Dominus a dextris tuis confregit in die irae suae reges | Le Seigneur, qui est à ta droite, a brisé les rois au jour de sa colère. |
109:6 | Judicabit in nationibus implebit ruinas conquassabit capita in terra multorum | Il jugera les nations; il remplira tout de ruines; il Ă©crasera sur la terre les tĂŞtes d'un grand nombre. |
109:7 | De torrente in via bibet propterea exaltabit caput | Il boira au torrent pendant la marche, c'est pourquoi il relèvera la tête. »[3] |
Structure du Dixit Dominus
1 | Dixit Dominus | soprano / contre-ténor / ténor / chœur |
Dixit Dominus Domino meo : Sede a dextris meis : donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum. | ||
2 | Virgam virtutis tuae | contre-ténor / violoncelle |
Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion : dominare in medio inimicorum tuorum. | ||
3 | Tecum principium in die virtutis | soprano |
Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum : ex utero ante luciferum genui te. | ||
4 | Juravit Dominus | chœur |
Juravit Dominus, et non paenitebit eum : | ||
5 | Tu es sacerdos in aeternum | chœur |
tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem Melchisedech. | ||
6 | Dominus a dextris tuis | 2 sopranos / 2 ténors / basse / chœur |
Dominus a dextris tuis ; confregit in die irae suae reges. Judicabit in nationibus; implebit ruinas, conquassabit capita in terra multorum. | ||
7 | De torrente in via bibet | 2 sopranos / chœur |
De torrente in via bibet; propterea exaltabit caput. | ||
8 | Gloria Patri et Filio | chœur |
Gloria Patri et Filio Et Spiritui Sancto Sicut erat in principio; et nunc et semper Et in saecula saeculorum. Amen. | ||
Notes et références
- Ou 109 de la Vulgate, les psaumes compris entre 10 et 146 dans la numérotation protestante correspondant au numéro précédent dans la Vulgate.
- Jean-François Labie, George Frederic Haendel, Paris, Robert Laffont, coll. « Diapason », , 862 p. (ISBN 978-2-221-00566-8, LCCN 81108623) p35
- Traduction française inspirée de celle de Choral/Wiki, et de celle de Louis Segond, disponible sur Wikisource.