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Disque de Sabou

Le disque de Sabou est un objet archéologique de l'Égypte antique (Ire dynastie, environ 3000 à 2800 av. J.-C.), trouvé en 1936 dans le mastaba S3111 de la nécropole nord de Saqqarah, tombe d'un ancien fonctionnaire égyptien du nom de Sabou (ou Sébou). Jusqu'à présent, la fonction et la signification de ce récipient en pierre naturelle, travaillé avec le plus grand soin, demeurent inconnues.

Il est conservé au Musée égyptien du Caire, salle 43, sous le numéro d'inventaire JE 71295.

Description et historique de la découverte 

Le disque de Sabou (dessin)

L'artefact, fait non pas en ardoise ou en schiste mais en métasiltite[1], a la forme d'une coupe plate de 61 cm de diamètre et d'une hauteur de 10,6 cm. Au centre, au fond de la coupe, se trouve un trou rond d'environ huit centimètres, inclus dans une douille dont la hauteur est égale à la profondeur du bol. À partir du bord extérieur légèrement surélevé, trois lobes sont tournés radialement et symétriquement vers l'intérieur, dans la direction du trou central. Le bord extérieur est conservé sous la forme de trois arcs étroits qui relient entre elles les parties non retournées. Vu de dessus, l'objet ressemble à un volant à trois rayons très larges[2].

La tombe de Sabou a été découverte le 19 janvier 1936 par l'archéologue britannique Walter Bryan Emery. C'est un tombeau en mastaba, composé de sept chambres. C'est dans la salle E, qui est la chambre centrale, qu'a été trouvé le disque de Sabou, lui-même occupant une place centrale, juste à côté du squelette de Sabou, qui devait se trouver à l'intérieur d'un cercueil en bois[3]. Cet objet, qui était brisé en plusieurs fragments[4], a été par la suite restauré. Il est conservé sous le numéro d'inventaire JE 71295 dans une vitrine de la salle 43 du Musée égyptien du Caire[1]. On peut en voir une copie au pavillon d'Orient du Jungfrau Park fondé par Erich von Däniken[5].

Il n'est pas rare de trouver de grands bols plats en pierre de la Ire à la IIIe dynastie[1]. Durant cette période de l'Égypte antique, la fabrication d'objets en pierre était une activité prestigieuse[6], et on a mis au jour à Saqqarah d'autres objets en métasiltite de haute qualité[7]. Mais le disque de Sabou, par son dessin et sa forme, reste une pièce exceptionnelle de l'égyptologie[2] - [8].

Interprétation

Le découvreur, Walter Bryan Emery, a interprété l'objet comme un récipient dont l'orifice devait accueillir un support dont on n'a pas retrouvé la trace. Étant donné que la fabrication en métal d'un objet comme le « disque de Sabou » est relativement simple, mais qu'elle devient beaucoup plus complexe si on veut le réaliser dans une roche, il a été supposé que l'objet découvert devait être la réplique d'un modèle métallique[9] - [10].

Dans les premiers rapports de fouilles, l'artefact était qualifié de « récipient énigmatique », et l'on supposait qu'il s'agissait d'une « lampe géante »[11]. Les publications populaires relayaient l'idée qu'il pouvait s'agir d'une lampe rituelle à trois flammes qui devait être placée sur un support à cet effet[1] - [12]. Une autre supposition était qu'il ne pouvait s'agir que d'un objet décoratif, étant donné sa fragilité[1].

Notes et références 

  1. (en) « The Tomb of Sabu and The Tri-lobed „Schist“ Bowl », Archivversion des Originalartikels mit genaueren Quellenangaben, www.bibliotecapleyades.net, (consulté le )
  2. (en) George R. Hughes, « The Oriental Institute Archeological Report on the Near East. First Quarter, 1937: Egypt and Nubia » dans The American Journal of Semitic Languages and Literatures, Band 53, Nummer 4, 1937, p. 257–262, hier p. 259.
  3. (en) Walter Bryan Emery, Great Tombs of the First Dynasty, Band 1, Cairo Government Press, Kairo 1949, p. 98 f. (mit Plan des Grabbefundes auf p. 98).
  4. (en) Walter Bryan Emery, Great Tombs of the First Dynasty, Band 1, Cairo Government Press, Kairo 1949, p. 99.
  5. (de) Reinhard Habeck, Ungelöste Rätsel: Wunderwerke, die es nicht geben dürfte',' Pichler, Wien 2015, (ISBN 978-3-854-31709-8), p. 37–40 (online).
  6. (en) Cyril Aldred, Egypt to the End of the Old Kingdom, Thames and Hudson, London 1965, p. 56.
  7. Erwin Zippert, « Saqqâra » dans Archiv für Orientforschung, Band 12, 1937–1939, p. 93 f.
  8. Vergleiche auch den umfangreichen Katalog von Ali El-Khouli, Egyptian Stone Vessels: Predynastic Period to Dynasty III. 3 Bände, Philipp von Zabern, Mainz 1978, (ISBN 3-8053-0318-1) (englisch), in dem sich kein Vergleichsstück findet.
  9. (en) Cyril Aldred, Egypt to the End of the Old Kingdom. Thames and Hudson, London 1965, p. 57.
  10. Walter Bryan Emery, Ägypten. Geschichte und Kultur der Frühzeit 3200−2800 v. Chr. Goldmann Verlag, München 1964, p. 180.
  11. « Ce vase énigmatique pourrait être une lampe gigantesque » Bericht in La Bourse égyptienne vom 11. Februar 1937. Zitiert dans Chronique d’Égypte, Band 12, 1937, Nummer 24, p. 163.
  12. (en) The Mysterious Egyptian Tri-Lobed Disc, The Ooparts Collection, abgerufen am 22. Mai 2018.

Bibliographie

  • George R. Hughes, « Le rapport archéologique de l'Institut oriental sur le Proche-Orient. Premier trimestre 1937, Égypte et Nubie » dans The American Journal of Semitic Languages and Literatures, Volume 53, numéro 4, 1937, p. 257-262, ici p. 259 f, (rapport préliminaire de fouille, en anglais).
  • Walter Bryan Emery, Grands tombeaux de la première dynastie (fouilles à Saqqarah), Volume 1, Cairo Government Press, Le Caire 1949, p. 101 et planche 40 (rapport final de fouille, en anglais).
  • Ali El-Khouli, Vases en pierre égyptiens : période prédynastique à la dynastie III, 3 volumes, Philipp von Zabern, Mayence 1978, (ISBN 3-8053-0318-1): Volume 2, p. 730, no 5586 (entrée de catalogue très courte), Volume 3, planche 135 (dessin), Volume 3, planche 158 (photographie), tous les volumes en anglais.
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