Accueil🇫🇷Chercher

Dingiswayo

Dingiswayo (c. 1780 – 1817 ou 1818[note 1]) est un dirigeant Mthethwa, nĂ© dans une famille royale. Son père Ă©tait Jobe, lui-mĂŞme fils de Kayi, considĂ©rĂ© comme le fondateur de la fĂ©dĂ©ration Mthethwavol. 6130_5-0">[4]. Sous son Ă©gide, la fĂ©dĂ©ration Mthethwa devient puissante, grâce Ă  des actions diplomatiques consistant Ă  intĂ©grer des chefferies proches pour augmenter son influence. Les populations concernĂ©es font partie des peuples Nguni installĂ©s au nord du Natal et dans les monts Lebombo[5].

Dingiswayo
Titre
Dirigeant Mthethwa
v. 1806 – 1817 ou 1818
Biographie
Date de naissance v. 1780
Lieu de naissance près de Melmoth (en), actuelle KwaZulu-Natal, Afrique du Sud
Date de décès 1817 ou 1818[note 1]
Nature du décès assassinat
SĂ©pulture Nongoma
Père Jobe kaKhayi
Mère Mabamba kaDonda
Enfants Somveli, Seyama, Mngoye, Sonkonde, Ngungumbana, Mthakathi, Mgcobo, Khuzwayo, Shuqu, Manqe
[[Fichier:South Africa KwaZulu-Natal location map.svg|240px|{{#if:|{{{alt}}}|Dingiswayo est dans la page KwaZulu-Natal.]]
Oyengweni
Emplacement du kraal royal de Dingiswayo, Oyengweni, sur une carte de l'actuelle KwaZulu-Natal.

Il fut le mentor de Chaka, fondateur du royaume zoulou.

Il meurt à la guerre, tué par son adversaire, Zwide, dirigeant de la fédération Ndwandwe.

Histoire

Dingiswayo s'appelle Ă  l'origine Godongwana. Il complote contre Jobe, son père, avec la complicitĂ© de son frère, Tana. Le complot est Ă©ventĂ© et Tana est tuĂ© tandis que Godongwana s'enfuit, secouru et soignĂ© par une de ses sĹ“urs[6]. Il trouve refuge dans les collines au pied du Drakensberg, parmi les Qwabe et les Langeni. Il est nommĂ© ou se fait appeler Dingiswayo, ce qui signifie « le vagabond Â». Ces Ă©vĂ©nements se situeraient entre 1785 et 1790[7]. Ă€ la mort de son père, il revient, sous son nouveau nom, Ă  une date situĂ©e entre 1795 et 1810[7], rĂ©clamer le pouvoir[8]. Il trouve son frère (ou demi-frère)[9] cadet, Mawewe, Ă  la tĂŞte des Mthethwa et il l'Ă©vince ; Mawewe s'enfuit[10] mais est tuĂ©[9] - [11].

Il semblerait que Dingiswayo, à l'occasion de sa fuite, ait rencontré des Européens, auprès desquels il aurait acquis un cheval et des armes à feu, inconnus à l'époque chez les Mthethwa[12], et aussi que cela lui aurait inspiré la manière d'organiser son armée ainsi que des tactiques militaires[7]. Une de ses premières tâches, lorsqu'il arrive au pouvoir, est d'ailleurs d'organiser son armée[12].

Avec son gĂ©nĂ©ral, Chaka, il attaque les Ngwane, dirigĂ©s par Matiwane vers 1812 et les repousse au-delĂ  de la Buffalo[note 2]. C'est l'un des premiers Ă©vĂ©nements du Mfecane (« le grand bouleversement Â»), pĂ©riode de guerres et de dĂ©placements de population qui affecte l'Afrique australe au long du xixe siècle.

Dingiswayo fĂ©dère plusieurs chefferies locales, plus d'une trentainevol. 6130_5-1">[4], de manière relativement pacifique, usant de diplomatie de prĂ©fĂ©rence Ă  la guerre[14], se renforçant afin d'affronter son rival du nord, Zwide, dirigeant de la fĂ©dĂ©ration Ndwandwe[15].

Décès et postérité

En 1816, Chaka prend la tĂŞte des Zoulous, lesquels reconnaissent la prĂ©pondĂ©rance (anglais : Paramountcy) Mthethwa et Dingiswayo comme dirigeant suprĂŞme. Cependant, au cours d'une tentative d'invasion du territoire de Zwide, en 1817 ou 1818, Dingiswayo est capturĂ© et dĂ©capitĂ© par Zwidevol. 6131-132_18-0">[16] Ă  Ngome, près de Nongoma. Les forces Mthethwa sont vaincues et dispersĂ©es. Cela laisse la place Ă  Chaka, qui remplace Dingiswayo et fonde le royaume zoulou sur les vestiges de la fĂ©dĂ©ration Mthethwa[17]. UltĂ©rieurement, les Ndwandwe de Zwide seront vaincus par Chakavol. 6131-132_18-1">[16].

La carrière de Dingiswayo marque un tournant dans l'histoire de l'Afrique australe. Durant son exil, il aurait été au contact des conceptions européennes et il les auraient mises en pratique afin de créer, pour la première fois dans la région, une armée disciplinée et hautement organisée[12] - [7]. Après sa mort, Chaka étendit ses idées pour créer une société rigoureusement disciplinée complétant les réformes militaires de Dingiswayo[18] - [19].

Quoiqu'un mémorial lui soit consacré à Oyengweni, près d'Heatonville (en), dans la province du KwaZulu-Natal, l'emplacement de sa tombe n'est pas connu avec certitude et des recherches archéologiques ont été entreprises entre 2011 et 2013 pour la retrouver[20] - [21].

Lignée

Concernant la lignée de Dingiswayo et des Mthethwa, il est possible que Dingiswayo et Zwide kaLanga aient des ancêtres communs.

L'ascendance de Dingiswayo est la suivante[22] :

  • Dingiswayo
  • Jobe
  • Khayi
  • Xaba
  • Madungu
  • Simamane et Wengwe
  • Ndlovu
  • Khubazi
  • Nyambose
  • Mthethwa

Notes et références

Notes

  1. Les dates de naissance, de dĂ©cès et de règne varient selon les sources. Ainsi, par exemple, pour la date de dĂ©cès, Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique donne 1818, Ă  l'instar de Moniot et Coquery-Vidrovitchvol. 6131_1-0">[1] - [2], tandis que le dictionnaire biographique de l'UniversitĂ© d'Oxford indique 1817[3].
  2. Ces mêmes Ngwane seront refoulés en 1815 par l'adversaire de Dingiswayo, Zwide ; réfugiés sur les montagnes, ils deviendront les Swazi, créant le royaume du Swaziland[13].

Références

  1. vol. 6131-1" class="mw-reference-text">Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 6, p. 131.
  2. Henri Moniot et Catherine Coquery-Vidrovitch, L'Afrique noire, de 1800 à nos jours, Presses Universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio »,
  3. (en) Emmanuel K. Akyeampong (Ă©d.) et Henry Louis Gates, Jr. (Ă©d.), Dictionary of African Biography, Oxford University Press, (ISBN 9780199857258, lire en ligne)
  4. vol. 6130-5" class="mw-reference-text">Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 6, p. 130.
  5. Mthethwa 1995, p. 5.
  6. Mthethwa 1995, p. 24.
  7. Eldredge 2015, p. 170.
  8. Eldredge 2015, p. 167-168.
  9. Mthethwa 1995, p. 39.
  10. Eldredge 2015, p. 167.
  11. (en) Donald R. Morris, The Washing Of The Spears: The Rise and Fall of the Zulu Nation Under Shaka and its Fall in the Zulu War of 1879, Random House, , p. 41
  12. (en) « Chief Dingiswayo », South African History Online (consulté le )
  13. François-Xavier Fauvelle, Histoire de l'Afrique du Sud, Seuil, coll. « L'univers historique », (1re éd. 2006), p. 220-221
  14. Eldredge 2015, p. 172.
  15. Eldredge 2015, p. 173.
  16. vol. 6131-132-18" class="mw-reference-text">Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 6, p. 131-132.
  17. Eldredge 2015, p. 204.
  18. Eldredge 2015, p. 182.
  19. (en) N. E. Davis, A History of Southern Africa, Longman, , p. 57
  20. (en) « Inkosi Dingiswayo Gravesite », Amafa / Heritage KwaZulu Natal (consulté le )
  21. (en) Apelser Archaeological Consulting, A report on the archaelogical test excavation at Chief Dingiswayo's homestead site (Oyengweni), Mthethwa tribal area, near Kwambonambi, Uthungulu district municipality, KZN, (lire en ligne)
  22. Mthethwa 1995, p. 17.

Bibliographie

  • (en) A. M. Mthethwa, The history of abaKwaMthethwa, University of KwaZulu-Natal, (lire en ligne)
  • Jacob Festus Adeniyi Ajayi (dir.), Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 6 : L’Afrique au XIXe siècle jusque vers les annĂ©es 1880, UNESCO,
  • (en) Gregoy F. Houston et Thamsanqa Mbele, KwaZulu-Natal History of Traditional Leardership Project. Final Report, Human Sciences Research Council, (lire en ligne)
  • (en) Elizabeth A. Eldredge, Kingdoms and Chiefdoms of Southeastern Africa: Oral Traditions and History, 1400-1830, Boydell & Brewer,
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.