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Dimanche du Pardon

Le Dimanche du Pardon appelĂ© aussi « dimanche de l'expulsion d'Adam et Ève du Paradis Â» par les chrĂ©tiens orthodoxes, « dimanche des laitages » ou « dimanche de la Tyrophagie[1] » ou encore « dernier jour des laitages » est une cĂ©lĂ©bration des Églises d'Orient — Églises orthodoxes et Églises catholiques de rite byzantin —, partie de la liturgie pascale, ayant lieu sept semaines avant le dimanche de PĂąques (P - 49)[2]. C'est le dernier dimanche du Petit CarĂȘme. Il suit le dimanche du Jugement dernier (P - 56) et prĂ©cĂšde le dimanche de l'Orthodoxie (P - 42). C'est Ă  la fin de ce dimanche qu'entrant dans le Grand CarĂȘme, les fidĂšles s'abstiennent de toute nourriture animale.

Signification et pratique

En ce dernier dimanche avant le dĂ©but du Grand CarĂȘme, l’Église Ă©voque l’expulsion d’Adam et Ève du Paradis. Dieu leur avait commandĂ© de s’abstenir de consommer les fruits d’un arbre (GenĂšse 2, 16), mais ils ont dĂ©sobĂ©i Ă  ce commandement.

L’Évangile du jour conseille la bonne maniĂšre de jeĂ»ner :

« Quand vous jeĂ»nez, ne vous donnez pas un air sombre comme les hypocrites : ils prennent une mine dĂ©faite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeĂ»nent. En vĂ©ritĂ© je vous le dis, ils tiennent dĂ©jĂ  leur rĂ©compense. Pour toi, quand tu jeĂ»nes, parfume ta tĂȘte et lave ton visage, pour que ton jeĂ»ne soit connu, non des hommes, mais de ton PĂšre qui est lĂ , dans le secret ; et ton PĂšre, qui voit dans le secret, te le rendra. »

— Matthieu, 6, 16-18[3].

Lors de ce dimanche du Pardon, beaucoup de fidĂšles participent aux VĂȘpres du Pardon. Ils entrent dans cette saison de jeĂ»ne en s’offrant l’un l’autre le pardon, afin que Dieu aussi leur pardonne leurs fautes.

Depuis le dimanche prĂ©cĂ©dent (dimanche du Jugement dernier), la consommation de la viande a Ă©tĂ© suspendue, mais la consommation des Ɠufs et des laitages a continuĂ© d'ĂȘtre pratiquĂ©e. Le soir du dimanche du Pardon marque la fin du Petit CarĂȘme et le dĂ©but du Grand CarĂȘme. C'est le dernier jour oĂč ces aliments sont autorisĂ©s, d'oĂč le nom de « dernier jour des laitages ». Lors du carĂȘme, la consommation des produits animaux (exceptĂ© celle du poisson sous certaines conditions) sera proscrite. Les rideaux de l'autel des Églises armĂ©niennes orthodoxes sont fermĂ©s, la Divine Liturgie est cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l'abri de la vue des fidĂšles et l'Eucharistie n'est pas distribuĂ©e.

Le dimanche du Jugement dernier a inaugurĂ© la semaine de Carnaval[4] qui se termine au soir du dimanche du Pardon. Le lendemain du dimanche du Pardon est le Lundi pur, premier jour du carĂȘme et jour de grandes purifications.

Rituel du pardon

AprĂšs la conclusion des VĂȘpres, le prĂȘtre vient devant l’analogion ou devant l’ambon. Les fidĂšles s’approchent un Ă  un, vĂ©nĂšrent l’icĂŽne, puis chacun fait une grande mĂ©tanie (prostration) devant le prĂȘtre, en disant : « Pardonnez-moi, le pĂ©cheur. Â» Le prĂȘtre rĂ©pond : « Que Dieu vous pardonne. Pardonnez-moi » et fait lui aussi une mĂ©tanie devant le fidĂšle. Celui-ci rĂ©pond, Ă  son tour : « Que Dieu vous pardonne », puis reçoit la bĂ©nĂ©diction du prĂȘtre. Pendant ce rituel du pardon, le chƓur chante les irmos du Canon pascal ou les stichĂšres pascales. AprĂšs avoir reçu la bĂ©nĂ©diction du prĂȘtre, les fidĂšles se demandent et s’offrent le pardon l’un Ă  l’autre.

Hymnographie

Kondakion (Ton 6)
Guide de la sagesse, Prince de l'intelligence
Tu enseignes les insensés, Tu défends les pauvres
Maütre, garde ferme et sage mon cƓur
Verbe du PĂšre, donne moi la parole
Permets Ă  mes lĂšvres de Te dire
Compatissant, aie pitié de moi, qui suis tombé.

Ikos
Adam était alors en face des délices du Paradis et se lamentait. Il se frappait le visage de ses mains et disait : Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Voyant l'ange qui le chassait et fermait la porte du jardin de Dieu, Adam gémissait et disait - Compatissant, aie pitié de moi, qui suis tombé.
Paradis, souffre avec le Créateur appauvri. Par la voix de tes feuilles, prie-Le de ne pas te fermer - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Incline tes arbres vivants. Et prosterne-toi devant Celui qui te garde, pour demeurer ouvert à celui qui appelle - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Je sens ta beauté et me consume, me souvenant combien je me réjouissais du parfum des fleurs - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Maintenant, je sais ce qui m'arrive. Maintenant, je connais ce que Dieu m'a dit dans le Paradis. En prenant Eve tu M'oublies. - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Paradis de toute vertu, de toute sainteté, de toute béatitude, planté pour Adam et fermé par Eve, supplie Dieu pour l'homme déchu - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Je suis souillĂ©, je suis dĂ©truit, je suis asservi Ă  mes serviteurs. La crainte m'a soumis aux serpents et aux bĂȘtes. Ils me font peur - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Je ne peux plus jouir des fleurs. Épines et ronces la terre me donne, et non des fruits - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Je l'ai voulu, j'ai renversé la table qui ne me donnait nulle peine. Désormais à la sueur de mon visage je mange mon pain - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Ma gorge qu'ont réjouie les eaux saintes est emplie d'amertume par tous mes gémissements, quand j'appelle - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Comment suis-je tombĂ© ? OĂč suis-je allĂ© ? De la hauteur au fond du monde. A la misĂšre de mon ĂȘtre m'a menĂ© le reproche divin - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Satan exulte dĂ©sormais. Il m'a dĂ©pouillĂ© de ma gloire. Mais il ne s'en rĂ©jouit pas. Car voici que me revĂȘt mon Dieu - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Dieu Lui-mĂȘme a compassion de moi. Il revĂȘt ma nuditĂ©. Et Il me le montre. J'ai transgressĂ©. Pourtant Il veille sur moi - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Le vĂȘtement signifie ma condition future. Car Celui qui me revĂȘt dĂ©sormais, bientĂŽt me porte et me sauve. - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Adam a vite connu la volontĂ© de mon cƓur. Je ne t'enlĂšve pas cette espĂ©rance en toi qui appelles - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
Je ne veux ni ne désire la mort de ma créature. S'il se fait sage dans la mesure, Je glorifierai dans l'éternité celui qui appelle - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Donc Sauveur, maintenant sauve-moi qui Te cherche dans mon désir. Je ne veux pas Te prendre. Mais je veux que Tu me prennes et appeler - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Nul n'est pareil à Toi, Tout Saint, Tout Pur. Regarde du haut du ciel en ta miséricorde. Et sauve-moi qui appelle indignement - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Porte le cƓur Ă  la louange. RelĂšve celui qui gĂźt sur la couche et qui T'appelle, Sauveur, indignement - Compatissant, aie pitiĂ© de moi qui suis tombĂ©.
RelÚve, recueille en ton amour de l'homme celui qui est tombé. Viens, Sauveur, prÚs de moi qui ai perdu ma vie maintenant et appelle - Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.
Unité, Trinité ni divisée, ni séparée, par les priÚres de la MÚre de Dieu aie compassion de moi. Pardonne les fautes de ceux qui appellent Compatissant, aie pitié de moi qui suis tombé.

Notes

  1. Du grec ancien Ï„Ï…ÏÎżÏ†ÎŹÎłÎżÏ‚ « mangeur de fromage » - dernier dimanche oĂč cette consommation est permise.
  2. P est le dimanche de PĂąques.
  3. Traduction Louis Segond, Bible, 1910.
  4. Du latin carne « viande Â» et levare « ĂŽter la viande ».

Bibliographie

  • Vassa Conticello, « ConfĂ©rence de Mme Vassa Conticello : Le jeĂ»ne de la quarantaine dans la tradition orthodoxe », Annuaire de l’École pratique des hautes Ă©tudes, Section des sciences religieuses, t. 112,‎ 2003-2004, p. 299-302. (lire en ligne)
  • T. A. Voronina (trad. Martine Roty), « Le jeĂ»ne dans l'orthodoxie russe : Ă©tude historique et ethnographique », Cahiers slaves, no 1,‎ , p. 289-312. (lire en ligne)

Articles connexes

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