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Diane (musique)

La diane (du latin dies, jour) désignait dans le langage militaire ancien, la batterie de tambour ou la sonnerie de clairon qui annonçait le réveil.

Historique

L’origine de la diane est ancienne et remonte Ă  l'AntiquitĂ© : le signal de la diane Ă©tait donnĂ© tous les matins dans le camp romain. Ce nom, empruntĂ© Ă  la mythologie, fut mis en usage en France par l’armĂ©e de mer, et appliquĂ© Ă  une batterie de caisse qui s’exĂ©cutait au point du jour. La langue de la cavalerie se servit, dans le mĂŞme sens, du terme de « rĂ©veille-matin Â». Avant d’être usitĂ©e dans le service des camps, la diane le fut dans le service des garnisons sur terre et des garnisons de bord. Dans la marine, elle fut, primitivement, le rĂ©veil des hommes embarquĂ©s.

L’ordonnance de 1665 mentionne la diane : en certaines villes, Ă  dĂ©faut de cloches d’ouverture, on avait recours Ă  ce bruit de caisse. Dans les forteresses oĂą le beffroi sonnait le point du jour, les tambours de garde montaient Ă  ce signal sur le haut du parapet et y battaient la diane. Les sergents de garde Ă©veillaient leurs hommes, visitaient le rempart, questionnaient leurs sentinelles et jetaient les yeux sur le dehors ; les postes se mettaient sous les armes ; les portes s’ouvraient, et les voyageurs ou passagers pouvaient librement entrer dans la ville. Depuis le règlement du service des camps par des ordonnances Ă©tudiĂ©es, la consigne de la garde du camp prescrivit au tambour de cette garde de battre la diane, en se conformant aux batteries du tambour qui Ă©tait Ă  sa droite, et qui commençait lui-mĂŞme Ă  battre au signal d’un coup de canon. Au bruit de la diane, l’infanterie campĂ©e se mettait sous les armes  ; les dĂ©couvertes sortaient, et l’on ne rompait les rangs qu’à leur retour, qui avait lieu au grand jour. On ne rendait pas d’honneurs militaires avant la diane.

Autrefois, dans les armĂ©es assiĂ©geantes, le feu ne recommençait, selon quelques auteurs, qu’après que l’infanterie de la tranchĂ©e avait battu la diane. Il existait Ă©galement une batterie de caisse analogue Ă  la diane quant au rythme, mais diffĂ©rente quant Ă  l’objet, qui s’appelait : « les marionnettes Â». En route et dans les gĂ®tes, les troupes de passage ne battaient pas de diane journalière. Le tambour de la garde de police devait, en vertu du règlement de 1816, exĂ©cuter un rappel en guise de diane, mais le mĂŞme règlement exigeait que, dans les gĂ®tes oĂą la diane Ă©tait battue par des troupes en rĂ©sidence, le tambour-major commandât, la veille, les tambours qui devaient exĂ©cuter cette batterie en mĂŞme temps que ceux de la garnison ; c’était le signal du dĂ©part du piquet de logement. Les aubades donnĂ©es par des tambours et des musiques commençaient par quelques reprises de la diane, qui Ă©taient comme les ouvertures des fanfares. L’ordonnance de 1768 nommait la diane de la cavalerie « fanfare Â», mais elle Ă©tait plus communĂ©ment appelĂ©e « rĂ©veil-matin Â», d’oĂą la confusion de l’ordonnance de 1831 entre la diane et le rĂ©veil.

À bord des grands bâtiments de l’État, la diane était un appel fait à bruit de caisse pour annoncer l’ouverture des travaux au point du jour. Le coup de canon de diane était tiré à l’avant-garde des ports militaires, ou sur le navire commandant de la rade, pour indiquer l’instant qui séparait le repos de la nuit des travaux du jour.

La musique traditionnelle du comtĂ© de Nice a conservĂ© la trace de quelques-unes de ces sonneries, rĂ©employĂ©es, dans un registre religieux, Ă  l’occasion de certains offices. Ce terme est encore utilisĂ© dans l’armĂ©e suisse oĂş l'on rĂ©veille le soldat en annonçant dans les chambrĂ©es « Diane debout Â».

Sources

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