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Diabologum

Diabologum est un groupe de rock français, originaire de Toulouse, en Haute-Garonne, actif entre 1993 et 1998.

Diabologum
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Rock indépendant, pop
Années actives 1993–1998
Labels Lithium
Composition du groupe
Anciens membres Michel Cloup
Arnaud Michniak
Denis Degioanni
Mademoiselle Ange
Richard Roman
Pierre Capot

Le groupe, signé au label Lithium, compte au total trois albums studio : C'était un lundi après-midi semblable aux autres (1993), Le Goût du jour (1994), et #3 (1996).

Biographie

DĂ©buts

Le groupe, originaire de Toulouse, se forme en 1993 autour de Michel Cloup, Arnaud Michniak, Pierre Capot et Anne Tournerie, alias « Mademoiselle Ange Â» [1]. Michel Cloup vient alors de quitter Lucie Vacarme, groupe de shoegazing signĂ© chez Lithium dans lequel il tient la guitare et qui a fait la première partie de Sonic Youth Ă  Marseille[2] - [3]. Les quatre Ă©tudiants animent une Ă©mission baptisĂ©e Infra sur Radio FMR Ă  Toulouse, durant laquelle ils expĂ©rimentent leurs premiers montages sonores et textuels[4]. Pendant leur temps libre, les membres de Diabologum enregistrent sur un magnĂ©tophone quatre pistes leurs idĂ©es, des collages et des chansons qui serviront de matĂ©riaux au premier album du groupe.

C'était un lundi après midi semblable aux autres parait en 1993 chez Lithium, il contient une reprise de Dominique A, Le Courage des oiseaux. Ce dernier participe également au titre Le Discours de la méthode[5]. Pour ce premier enregistrement, le style du groupe est fait de chansons aux sonorités lo-fi et de collages expérimentaux « arty ». Avec de nombreux samples et le morceau Sticky Hair-pin qui met en musique un extrait de Sailor et Lula de David Lynch, l'influence cinématographique est déjà un paramètre fort de la musique de Diabologum.

Denis Degioanni (batteur) intègre ensuite le groupe, lors de l'enregistrement du deuxième album Le goût du jour qui sort en 1994. Ce disque est musicalement plus pop que le précédent. Lors de la tournée issue de ce deuxième album, Diabologum fait notamment la première partie de Frank Black sur plusieurs dates[6]. Sur scène, le groupe amorce son évolution musicale en interprétant son répertoire avec un son plus rock, ainsi que le morceau La maman et la putain, issu de l'album à venir[7].

#3

Après la sortie du second album, Pierre Capot et Anne Tournerie quittent le groupe afin d'exercer leur mĂ©tier de professeur[7]. Un nouveau bassiste, Richard Roman est recrutĂ© en 1995 sur petite annonce, ce dernier contribue Ă  apporter Ă  Diabologum un nouveau son[7]. Ă€ cette Ă©poque, les membres du groupe se nourrissent de nouvelles influences, Ă©coutent du spoken wordGil Scott-Heron ou Brigitte Fontaine. Ainsi que du rap français, Wu-Tang Clan et les Beastie Boys[7]. Le milieu des annĂ©es 1990 est aussi marquĂ© par le dynamisme de la scène noise en France avec des groupes comme Prohibition, Bästard ou Sloy[8]. Le groupe va alors crĂ©er son propre style, en remplaçant le chant par des textes parlĂ©s en français, plaquĂ©s sur des guitares « noisy », mais nĂ©anmoins mĂ©lodiques, le tout accompagnĂ© de samples[9] - [10], Arnaud Michniak et Michel Cloup alternent l'Ă©criture des textes et le chant.

En octobre 1996, Diabologum sort toujours chez lithium l'album #3, enregistrĂ© au Studio Black Box près d'Angers. Ce disque fera date et inspirera de nombreuses vocations dans le rock français[11], il contient le titre La Maman et la putain, qui est une mise en musique du monologue de l'actrice Françoise Lebrun tirĂ© du film de Jean Eustache[10]. La rĂ©action de l'album est dans la presse fortement contrastĂ©e : Les Inrockuptibles sont Ă©logieux[12], font leur couverture avec le groupe toulousain, les qualifiant de « bombe incendiaire dans le rock français »[13]. De son cĂ´tĂ©, Rock n' Folk sous la plume d'Alexis Bernier massacre l'album : « ce triste objet ne mĂ©rite mĂŞme pas qu'on s'acharne sur son sort. Disons rapidement que les Diabologum ne savent ni jouer […], ni composer […], ni chanter […], ni mĂŞme parler. […] Texte après texte, on reste confondu par la bĂŞtise prĂ©tentieuse de la littĂ©rature des Diabologum. […] Quand ces gens comprendront-ils qu'eux aussi ont leur part de responsabilitĂ© dans le suicide des Jean Eustache et des Guy Debord dont ils se gargarisent ? La bĂŞtise humaine avait fini par avoir leur peau, leur mort n'a rien arrangĂ©. Laissons les au moins en paix. Les Diabologum ne sont rien et leurs zĂ©lateurs moins que rien[14]. »

Le disque, Ă  sa sortie, s'Ă©coule Ă  plus de 20 000 exemplaires[15], durant l'annĂ©e 1997, Diabologum donne de nombreux concerts en France et Ă  l'international, le groupe est invitĂ© Ă  jouer en direct lors de l'Ă©mission Nulle part ailleurs sur Canal+ et se produit devant 30 000 personnes en ouverture de Noir DĂ©sir lors du festival Un jour Ă  Bordeaux organisĂ© par le quatuor bordelais. Ils continuent Ă©galement Ă  enregistrer une dizaine de titres (qui seront rassemblĂ©s sur la rĂ©Ă©dition de #3 en 2015).

Après deux années riches en sollicitations, des tensions apparaissent dans le groupe quant à l'orientation à donner à leur carrière, Arnaud Michniak est partisan d'une démarche plus radicale et souhaite cesser les concerts et les entrevues tandis que le reste du groupe ne souhaite pas renoncer à la médiatisation de leur musique[7]. Diabologum donne son dernier concert à la Knitting Factory de New York en avril 1998 puis se sépare la même année à la suite du départ d'Arnaud Michniak[6].

Carrières en solo et réédition

Après la séparation de Diabologum en 1998, Michel Cloup fonde le groupe Expérience[16], tandis qu'Arnaud Michniak continue en solo avec Programme.

En , après 13 ans d'absence, Diabologum se reforme pour une date unique aux Rockomotives de Vendôme dans une atmosphère « revival »[17] - [18]. En invité surprise, Françoise Lebrun vient en personne accompagner le groupe sur le titre La Maman et la Putain.

En , l'album #3 est réédité sur le label Ici d’Ailleurs, avec un disque bonus de onze titres rares et inédits.

En , les deux premiers albums du groupe sont réédités à l'occasion du Disquaire day[19].

Discographie

Albums studio

Singles et EP

Participations

Notes et références

  1. Dominique Grandfils, Camion Blanc : Anthologie du rock français De 1956 à 2017, Camion Blanc, , 1066 p. (ISBN 978-2-35779-927-1, lire en ligne)
  2. « Lucievacarme », Michel Cloup,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Le joli vacarme de Michel Cloup Duo (Interviews) | Soul Kitchen », Soul Kitchen,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Diabologum en interview », France Musique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Diabologum | Le Hall de la chanson », sur www.lehall.com (consulté le )
  6. « Diabologum », Michel Cloup,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « «Cet album a Ă©tĂ© beaucoup mythifiĂ© Ă  l’époque» », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Diabologum, disque repetita », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Françoise-Marie Santucci, « Les deux groupes français à part, Thugs et Diabologum, font cause commune à Paris. », sur Libération, (consulté le )
  10. Stéphane Deschamps, « #3 », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  11. « Diabologum, ce n'est pas perdu pour tout le monde », Slate.fr,‎ 25 javier 2015 (lire en ligne, consulté le )
  12. « chroniques sur Diabologum », sur hobiben.chez.com (consulté le )
  13. « Diabologum », sur www.icidailleurs.com (consulté le )
  14. Alexis Bernier, « #3 », Rock n' Folk,‎
  15. « Le label Lithium - Tout pour la musique », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Anne-claire Norot, « Album solo pour un ex de Diabologum », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  17. Stéphane Deschamps, « Reformation de Diabologum et album solo : interview de Michel Cloup », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  18. Sophian Fanen, « Diabologum, Cloup du spectacle », sur http://next.liberation.fr, (consulté le )
  19. Will Dum, « Diabologum "La Jeunesse est un Art" (20 juin 2020.Ici d'Ailleurs/L'Autre Distribution). », sur MUZZART, (consulté le )

Liens externes

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