Deutsch
Deutsch est le mot allemand signifiant allemand. Il apparaît aussi comme un patronyme assez courant en France[1] et dans les pays anglophones et comme éléments de toponymes dans les pays germanophones.
Le mot allemand
Ce mot (prononciation : /ˈdɔʏ̯t͡ʃ/) a une morphologie d'adjectif, mais est utilisé :
- soit comme adjectif : die Deutsche Sprache, la langue allemande
- soit comme nom : die Deutschen, « les Allemands » ; ein Deutscher, « un Allemand » ; eine Deutsche, « une Allemande » ; das Deutsche, « l'allemand » (langue)
- soit comme adverbe (invariable) : sprechen Sie deutsch ?, « parlez-vous allemand ? » ; auf deutsch, « en allemand ».
Étymologie
Deutsch a pour origine le mot diutisc (de diot, « peuple ») qui désignait en vieux haut-allemand les langues germaniques (langue du peuple), par opposition au latin (langue de l'élite intellectuelle et politique). Ce n'est que plus tard que ce mot a finalement désigné les peuples parlant les langues germaniques[2].
« Allemand » a pour origine le nom des Alamans (latin : Alemani, allemand : Alemanen), peuple germanique de l'époque des grandes invasions.
Historique
Ce mot apparaît pour la première fois sous la forme latinisée theodiscus dans un document de 786[3]. Il y est question de deux synodes tenus en Angleterre et où les décisions prises ont été lues tam latine quam theodisce, c'est-à-dire : « tant en latin qu'en langue populaire ». Theodiscus a donné l'italien tedesco qui signifie aussi « allemand ».
Le passage au sens de « germanique » a lieu lorsque la langue « populaire » est opposée non plus au latin, mais à des langues populaires d'origine latine, comme c'est le cas lors des serments de Strasbourg en 842 : Charles prononce son serment en langue teotisca tandis que Louis le prononce en langue romana.
Le mot deutsch est ensuite utilisé à la fin du Moyen Âge, en particulier pour définir le Heiliges römisches Reich (Saint Empire romain) comme « allemand », avec l'ajout de la formule deutscher Nation (« de la nation allemande », ce qu'on traduit en français par « germanique » : « Saint-Empire romain germanique »). De même, lors de la crise religieuse du début du XVIe siècle, Martin Luther écrit un appel An die christlichen Adel deutscher Nation (« à la noblesse chrétienne de la nation allemande »).
Mots français apparentés à « deutsch »
Dans le cas des Deutschritter, il ne faut pas traduire « chevaliers allemands[4] », mais « chevaliers Teutoniques », mot dont l'étymologie se rattache à deutsch.
Notes et références
- Plus précisément dans le Grand Est, notamment en Moselle.
- Hermann Paul, « Deutsch », Deutsches Wörterbuch, 7e éd., 1960.
- Tristan Landry, La Mémoire du conte folklorique de l’oral à l’écrit, Laval, Presses Université Laval, , 149 p. (ISBN 978-2-76378-318-5, lire en ligne), p. 33.
- Chevaliers allemands : deutsche Ritter (sans majuscule à l'adjectif)