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Descente de croix (Rembrandt, 1634)

La Descente de croix est une peinture Ă  l'huile sur toile rĂ©alisĂ©e en 1634 par Rembrandt. C'est une de ses nombreuses scènes religieuses. Il est conservĂ© au MusĂ©e de l'Ermitage Ă  Saint-PĂ©tersbourg. Il est particulièrement intĂ©ressant d'un point de vue stylistique, avec une composition unique et une variĂ©tĂ© remarquable des effets d'Ă©clairage.

Descente de Croix
Artistes
Atelier de Rembrandt, Rembrandt
Date
Type
Matériau
Lieu de création
Dimensions (H Ă— L)
158 Ă— 117 cm
Inspiration
No d’inventaire
Đ“Đ­-753
Localisation

Description

La descente de croix est un thème classique de l'art religieux, et, comme beaucoup d'artistes avant et après lui, Rembrandt l'a traité plusieurs fois.

L'Ĺ“uvre conservĂ©e au MusĂ©e de l'Ermitage se distingue par une composition complexe des personnages. La scène est dense, mais le visage de chacun d'entre eux a une expression propre, le plus souvent dĂ©bordante d'Ă©motion.

Elle juxtapose les pleurs et les lamentations ouvertes des femmes, et la douleur intérieure, pensive et tendue dans le silence, des hommes[1].

Marie, mère de Jésus, est montrée inconsciente, brisée par la souffrance et un chagrin immenses. Elle est portée, physiquement, et probablement mentalement, par ceux qui l'entourent.

Jésus lui-même est peint d'une manière réaliste, avec un corps effondré et tordu, presque amorphe, que la vie a quitté. Les contours de son cadavre sont arrondis, procès des représentations de Rubens, et la question se pose d'une influence de ce peintre sur Rembrandt[2]. Les marques de la couronne d'épines et les plaies du Christ sont visibles.

L'Ă©clairage, complexe, se concentre sur certains personnages. La scène se dĂ©roule la nuit, et elle est Ă©clairĂ©e par des torches et des bougies[1]. Le corps de JĂ©sus, au centre du tableau, est la partie la plus lumineuse et claire, l'arrière-plan, dans l'obscuritĂ©, est d'un noir presque d'encre. Trois principaux groupes, par paliers de luminositĂ©, se dĂ©tachent : celui de JĂ©sus et des hommes qui le portent, celui des femmes Ă©talant ce qui semble ĂŞtre un linceul, et Marie et ceux qui la soutiennent[1]. La lumière semble ainsi organiser l'Ĺ“uvre, et Ă©lucider ce qui s'est passĂ© et ce qui va advenir, et leurs effets sur les âmes.

Analyse

Les scènes et l'imagerie religieuses sont souvent utilisées par Rembrandt dans ses peintures. Les sujets bibliques sont fréquents dans la fin de son œuvre. Le thème de la Descente de croix a cependant une place particulière.

La famille de Rembrandt Ă©tait assez Ă  l'aise, avec un père meunier, et une mère fille de boulanger. Elle appartenait Ă  l'Église catholique romaine et lui Ă  l'Église rĂ©formĂ©e nĂ©erlandaise. Le peintre lui-mĂŞme n'aurait pas Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans une de ces deux fois. Les Pays-Bas connaissent pendant sa jeunesse et les premières annĂ©es de sa carrière de profonds changements religieux, avec la troisième vague de la RĂ©forme Protestante[3]. Elle est suivie par une campagne de grande envergure les JĂ©suites pour raviver la foi des Catholiques. Mais la baisse de leur nombre et un afflux d'immigrants protestants entrainent la fin de la domination de l'Ă©glise catholique romaine et la montĂ©e du Calvinisme orthodoxe[4]

Ce contexte familial et historique peut expliquer le choix de Rembrandt : la Descente de croix est une référence biblique commune aux deux croyances.

Mise Ă  l'abri pendant la Seconde Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le musĂ©e de l'Ermitage, oĂą Ă©tait conservĂ©e la Descente de Croix, a dĂ» la protĂ©ger face au risque d'un siège et d'une prise de Leningrad. Les Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© retirĂ©es de leur cadre et emballĂ©es dans des caisses et Ă©vacuĂ©es. Les plus grandes ou celles qui Ă©taient trop fragiles pour une Ă©vacuation ont Ă©tĂ© placĂ©es dans les caves, elles-mĂŞmes renforcĂ©es contre les bombes. Après le siège, l'Ermitage, rĂ©parĂ© et de nouveau rempli de ses chefs-d'Ĺ“uvre, a rouvert en 1945[5].

Notes et rĂ©fĂ©rences 

  1. (en) Ragghianti, Great Museums of the World : Hermitage, Leningrad, p. 88
  2. (en) Van de Wetering, Rembrandt: The Painter at Work, p. 287
  3. (en) Israel, The Dutch Republic: Its Rise, Greatness, and Fall, 1477–1806, p. 691
  4. (en) Israel, The Dutch Republic: Its Rise, Greatness, and Fall, 1477–1806, p. 692
  5. (en) Varshavsky and Rest, The Ordeal of the Hermitage: The Siege of Leningrad, 1941–1944, p. 62

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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